Tous les crédits impliquent des compromis. Les critères suivants sont autant de points sur lesquels vous pourriez négocier avec votre banque, selon vos priorités et vos besoins. Par exemple, si vous souhaitez maximiser le montant de votre prêt, vous devez vous attendre à rembourser plus longtemps, ou à payer des intérêts plus élevés.
Montant du financement
À moins qu’un prince nigérian ne vous écrive pour vous céder sa fortune sans aucune contrepartie, le montant que la banque acceptera de vous prêter dépendra de votre projet, bien sûr, mais aussi de l’apport et des garanties que vous pourrez aligner pour rassurer la banque. Chaque dossier de crédit est différent et l’issue du vôtre dépendra de votre relation avec votre banque, de votre prévisionnel, et de l’analyse que la banque fera de votre dossier. Il arrive que les banques octroient des crédits de 15 000 € aux entreprises. Il arrive aussi que les montants prêtés atteignent plusieurs millions d’euros. Tout dépend du client et de ses besoins. Il n’y a pas vraiment de limite basse ni de limite haute.
Au-delà du montant demandé, la banque étudiera aussi la cohérence entre ce que vous demandez et ce que vous prévoyez de faire avec votre financement. Le fait de viser bas n’augmente pas nécessairement vos chances de succès. Mieux vaut demander exactement ce dont vous avez besoin, quitte à faire appel à plusieurs banques pour obtenir le total dont vous avez besoin.
Fonds propres exigés
Votre banquier sera rassuré si la somme que vous souhaitez emprunter n’excède pas vos fonds propres. Un crédit de 500 000 € vous sera plus facilement octroyé si vous avez au moins 500 000 € de fonds propres par ailleurs.
Vous venez d’investir massivement et vos fonds propres sont moins importants que vos dettes bancaires ? Ce n’est pas éliminatoire, mais attendez-vous à devoir défendre votre dossier. La réponse que vous obtiendrez dépendra du banquier et de son analyse de votre projet, bien sûr, mais en cas de fonds propres insuffisants, il arrive que la banque sollicite un engagement de la part des associés — en faisant appel à une caution personnelle, ou à un blocage de compte courant d’associés, par exemple.
Pour augmenter vos fonds propres, vous pouvez aussi :
- augmenter les résultats que dégage votre entreprise pour constituer des réserves qui rassureront la banque.
- faire une augmentation de capital, en demandant un nouvel apport à vos actionnaires existants ou en faisant entrer de nouveaux actionnaires dans la danse.
Coût du financement
En dehors des prêts d’honneur et autres prêts à taux zéro, les crédits gratuits n’existent pas. Si vous optez pour un prêt ordinaire, attendez-vous à payer des intérêts, c’est-à-dire des frais qui s’ajoutent au montant que vous devez rembourser chaque mois (le capital). La somme que vous remboursez chaque mois peut être fixe tout au long de la durée du prêt, ou dégressive, c’est-à-dire de moins en moins importante à mesure que la date de fin de votre crédit approche.
Il est aussi possible que la banque vous facture des frais de dossier dans le cadre de l’ouverture de votre ligne de crédit. Et il n’est pas rare que l’octroi d’un prêt soit plus ou moins conditionné par l’ouverture d’un compte courant ou d’un contrat annexe (prévoyance par exemple) dans la banque qui accepte de vous financer, ce qui peut occasionner des frais supplémentaires. Enfin, si vous avez une holding ou des filiales, la banque que vous avez en face de vous peut profiter de l’octroi de votre crédit pour vous demander de rapatrier les comptes de votre holding, ou ceux de vos filiales, chez elle.
Types de remboursements
Une fois que la banque vous aura octroyé votre crédit, vous devrez le rembourser. Pour le remboursement du capital de votre crédit, qui correspond au gros de votre crédit, vous aurez peut-être le choix entre deux méthodes de remboursement :
- Crédit amortissable : vous remboursez le capital de votre crédit mois après mois, sur toute la durée de votre crédit, et vous payez des intérêts au passage.
- Crédit in fine : vous ne payez que les intérêts de votre crédit durant la durée de votre prêt, et vous remboursez l’intégralité du capital de votre prêt à la fin du crédit, en une seule fois. Si vous avez emprunté 200 000 € sur 5 ans, vous payez donc des intérêts tous les mois pendant 5 ans, et vous devez rembourser 200 000 €, en un seul coup, au bout des 5 ans.
Différé de remboursement
Aussi appelé franchise de remboursement, le différé de remboursement correspond à un répit accordé par la banque en début de crédit. Dans le cadre d’un différé de remboursement, vous commencez à rembourser votre capital, c’est-à-dire le gros de votre crédit, plus tard, quelques mois ou quelques années après le début de votre crédit.
Durant cette première phase de répit, deux formules sont possibles :
- Différé total : vous ne payez que l’assurance emprunteur pendant la durée du différé. Vous ne remboursez ni capital, ni intérêts durant cette période. C’est la formule la moins coûteuse au début, mais elle se paye sous la forme d’intérêts plus élevés par la suite, car les intérêts que vous ne payez pas durant la durée du différé s’ajoutent alors au capital, ce qui augmente la taille du gâteau sur lequel vous payez des intérêts — d’où les intérêts plus élevés à l’arrivée.
- Différé partiel : vous payez l’assurance emprunteur et les intérêts du prêt, mais pas le capital. Bien que plus chère durant la durée du différé, cette formule s’avère moins chère sur toute la durée du prêt, car vous commencez à payer vos intérêts dès le début du crédit.
Et si vous commencez à rembourser votre crédit de suite, sans différé de remboursement, votre taux d’intérêt sera bien sûr inférieur à ce qu’il serait dans le cadre d’un prêt avec différé, car le risque est moindre pour la banque — qui touche alors des remboursements dès le début de votre prêt.
Garanties demandées
En plus d’exiger des fonds propres conséquents et des ratios financiers encourageants, la banque qui vous finance va probablement vous demander des garanties. Les garanties sont des éléments que la banque pourra saisir si jamais vous n’êtes pas en mesure de rembourser l’intégralité de votre prêt.
Les garanties les plus courantes sont les suivantes :