Qu’est-ce qu’un tarif adapté, juste, bien calibré ? Pour déterminer si les tarifs d’une banque sont justes ou non, vous devez d’abord comprendre comment les banques établissent leur grille tarifaire, et comment elles s’en servent. Il existe plusieurs façons de vendre des services bancaires, plusieurs façons de facturer (ou non) le même produit. Comparons-les.
Les tarifs des banques traditionnelles
Qu’elles s’adressent aux particuliers ou aux PME, les banques traditionnelles ne proposent généralement pas d’abonnements « tout compris » à leurs clients. Et pour cause : elles sont étrangères à la notion de coût marginal nul. Les banques traditionnelles continuent de facturer leurs services à l’unité, à l’acte, alors même que le coût d’exécution de certaines opérations bancaires est proche de zéro dans les banques à présent — grâce à la numérisation.
Comme la plupart des banques traditionnelles existaient avant l’avènement de l’informatique, elles ont établi leurs grilles tarifaires à une époque où chaque opération nécessitait encore un passage au guichet, ce qui engendrait des coûts réels — à l’époque. Dans ces conditions, pas étonnant que les banques se soient mises à faire payer chaque opération, dès la première opération. Les opérateurs téléphoniques fonctionnaient de la même manière jusqu’au début des années 2000, mais ces derniers ont depuis arrêté de facturer les appels à la minute ou les SMS à l’unité. Pas les banques.
Les limites de la « tarification à l’acte » sont pourtant connues :
- Rares sont les clients qui payent vraiment le prix affiché sur la plaquette tarifaire de la banque, ce qui introduit des inégalités de traitement, en plus d’amoindrir la crédibilité des plaquettes.
- Le fait que certains tarifs soient négociables favorise les bons négociateurs, au détriment des clients qui ne savent pas qu’ils peuvent négocier avec leur banquière ou leur banquier.
- Les clients n’ont aucune idée de ce que leur banque va leur coûter en fin de mois. Leurs factures varient d’un mois sur l’autre de manière imprévisible.
- Les frais fixes de « tenue de compte » mis en avant par les banques peuvent sembler faibles, mais la facture totale peut-être salée une fois les frais variables pris en compte.
Les tarifs des banques en ligne
Au lieu d’adapter leur offre principale aux possibilités offertes par Internet, les banques traditionnelles ont créé des banques en ligne, c’est-à-dire des filiales bancaires distinctes. Toutes les banques s’y sont mises, ou presque. La Société Générale a créé Boursorama. Le Crédit Mutuel Arkéa (dont l’ancien directeur préside le conseil de surveillance de Memo Bank) a lancé Fortuneo. La BNP est derrière Hello Bank. Et ainsi de suite.
Les banques en ligne proposent le même niveau de garantie que les banques historiques, mais sans les agences, ce qui leur permet de réaliser des économies d’échelle, autant de dépenses en moins qu’elles « transfèrent » à leurs clients sous la forme de tarifs réduits. Jugez plutôt : à peu près tout ce qui est payant dans les banques traditionnelles devient gratuit dans les banques en ligne. Besoin d’un compte courant ? C’est gratuit… Une carte premium ? Encore gratuit… Au modèle « tout est payant dès la première opération » les banques en ligne ont substitué le modèle « tout est gratuit quelle que soit la quantité ».
Bien qu’avantageux financièrement pour le client, le modèle des banques en ligne peine à séduire dans l’Hexagone. Seuls 13 % des Français disposent d’un compte dans une banque en ligne, alors qu’un tiers des Français ne vont jamais en agence ou presque.
Si le modèle des banques en ligne est si généreux, c’est parce qu’il est assorti de sévères limitations :
- Les banques en ligne ne sont ouvertes qu’aux particuliers et aux entrepreneurs individuels, c’est-à-dire aux très petites entreprises, pas aux PME.
- L’absence d’agences bancaires peut dérouter les clients les plus exigeants, ou les moins lettrés sur le plan numérique.
- Certaines banques en ligne réservent certaines parties de leur offre aux revenus les plus élevés, ce qui les rend exclusives.
- Les clients des banques traditionnelles subventionnent les clients des banques en ligne, en payant plus cher pour les mêmes produits.
Banque | Carte premium | Tenue de compte | Retraits (en euros) gratuits |
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BforBank (Crédit Agricole) | Gratuite | Gratuite | Pas de limite |
Boursorama (Société Générale) | Gratuite | Gratuite | Pas de limite |
Fortuneo (Arkéa) | Gratuite | Gratuite | 10/semaine |
Le tarifs de Memo Bank
Entre la « tarification à l’acte » pratiquée par les banques traditionnelles, et le modèle « open bar » des banques en ligne, des modèles hybrides, intermédiaires, nous semblaient possibles. À mi chemin entre le « tout payant » et le « tout gratuit », deux modèles qui nous semblaient inadaptés aux PME, nous avons opté pour un modèle « tout compris », reposant sur des abonnements mensuels payants, donnant droit à un certain nombre d’opérations par mois.
Au lieu de facturer la moindre transaction à nos clients, nous proposons des quotas de transactions, pour un prix connu à l’avance. Si nos clients dépassent l’un de leurs quotas en cours de mois, nous leur facturons les opérations marginales à l’unité — quelques centimes par opération supplémentaire. Au total, nos clients y gagnent, car ils savent d’emblée ce que nous allons leur coûter pour un volume de transactions donné. S’ils ont une idée de leurs flux de trésorerie, ils peuvent avoir une idée de leur facture Memo Bank.