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Ce qui va changer pour nos tarifs en 2023

Brice Boulesteix

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14 décembre 2022

Nous avons opté pour un modèle d’abonnement dès notre lancement.

Quand nous avons ouvert nos services au public, en 2020, nous étions une banque inconnue dans un marché que nous ne connaissions pas. La seule chose que nous savions à l’époque, c’est que nous voulions proposer une meilleure expérience bancaire aux dirigeants de PME et à leurs équipes. Dès le début, nous avons considéré qu’une meilleure expérience bancaire passait par des tarifs clairs. Et quoi de plus clair qu’un abonnement mensuel ?

Pour proposer des tarifs prévisibles à nos clients, nous avons donc opté pour un modèle d’abonnement dès notre lancement. Bien sûr, nous ne pouvions pas préjuger du type d’entreprises que nos abonnements allaient attirer. Nous avions des espoirs, des hypothèses, mais aucune certitude. Comme nos formules mensuelles n’avaient pas d’équivalents dans les banques traditionnelles, les clients qui nous ont fait confiance dès le début ont dû s’adapter à une nouvelle tarification, en plus de s’adapter à une nouvelle banque.

Nous sommes à la fin de l’année 2022 et notre système d’abonnements semble maintenant admis. L’heure est à présent aux réglages, aux ajustements. Le 1er février 2023, nous allons mettre à jour nos abonnements, pour les caler sur les usages de nos clients actuels, tout en facilitant le travail de nos futurs clients, ceux qui devront choisir l’une de nos trois formules. Notre objectif est simple : adapter nos abonnements aux besoins des PME innovantes, sans augmenter nos tarifs, et sans priver nos clients actuels des fonctionnalités qu’ils utilisent déjà au quotidien.

Bref panorama des tarifs bancaires

Qu’est-ce qu’un tarif adapté, juste, bien calibré ? Pour déterminer si les tarifs d’une banque sont justes ou non, vous devez d’abord comprendre comment les banques établissent leur grille tarifaire, et comment elles s’en servent. Il existe plusieurs façons de vendre des services bancaires, plusieurs façons de facturer (ou non) le même produit. Comparons-les.

Les tarifs des banques traditionnelles

Qu’elles s’adressent aux particuliers ou aux PME, les banques traditionnelles ne proposent généralement pas d’abonnements « tout compris » à leurs clients. Et pour cause : elles sont étrangères à la notion de coût marginal nul. Les banques traditionnelles continuent de facturer leurs services à l’unité, à l’acte, alors même que le coût d’exécution de certaines opérations bancaires est proche de zéro dans les banques à présent — grâce à la numérisation.

Comme la plupart des banques traditionnelles existaient avant l’avènement de l’informatique, elles ont établi leurs grilles tarifaires à une époque où chaque opération nécessitait encore un passage au guichet, ce qui engendrait des coûts réels — à l’époque. Dans ces conditions, pas étonnant que les banques se soient mises à faire payer chaque opération, dès la première opération. Les opérateurs téléphoniques fonctionnaient de la même manière jusqu’au début des années 2000, mais ces derniers ont depuis arrêté de facturer les appels à la minute ou les SMS à l’unité. Pas les banques.

Les limites de la « tarification à l’acte » sont pourtant connues :

  • Rares sont les clients qui payent vraiment le prix affiché sur la plaquette tarifaire de la banque, ce qui introduit des inégalités de traitement, en plus d’amoindrir la crédibilité des plaquettes.
  • Le fait que certains tarifs soient négociables favorise les bons négociateurs, au détriment des clients qui ne savent pas qu’ils peuvent négocier avec leur banquière ou leur banquier.
  • Les clients n’ont aucune idée de ce que leur banque va leur coûter en fin de mois. Leurs factures varient d’un mois sur l’autre de manière imprévisible.
  • Les frais fixes de « tenue de compte » mis en avant par les banques peuvent sembler faibles, mais la facture totale peut-être salée une fois les frais variables pris en compte.

Les tarifs des banques en ligne

Au lieu d’adapter leur offre principale aux possibilités offertes par Internet, les banques traditionnelles ont créé des banques en ligne, c’est-à-dire des filiales bancaires distinctes. Toutes les banques s’y sont mises, ou presque. La Société Générale a créé Boursorama. Le Crédit Mutuel Arkéa (dont l’ancien directeur préside le conseil de surveillance de Memo Bank) a lancé Fortuneo. La BNP est derrière Hello Bank. Et ainsi de suite.

Les banques en ligne proposent le même niveau de garantie que les banques historiques, mais sans les agences, ce qui leur permet de réaliser des économies d’échelle, autant de dépenses en moins qu’elles « transfèrent » à leurs clients sous la forme de tarifs réduits. Jugez plutôt : à peu près tout ce qui est payant dans les banques traditionnelles devient gratuit dans les banques en ligne. Besoin d’un compte courant ? C’est gratuit… Une carte premium ? Encore gratuit… Au modèle « tout est payant dès la première opération » les banques en ligne ont substitué le modèle « tout est gratuit quelle que soit la quantité ».

Bien qu’avantageux financièrement pour le client, le modèle des banques en ligne peine à séduire dans l’Hexagone. Seuls 13 % des Français disposent d’un compte dans une banque en ligne, alors qu’un tiers des Français ne vont jamais en agence ou presque.

Si le modèle des banques en ligne est si généreux, c’est parce qu’il est assorti de sévères limitations :

  • Les banques en ligne ne sont ouvertes qu’aux particuliers et aux entrepreneurs individuels, c’est-à-dire aux très petites entreprises, pas aux PME.
  • L’absence d’agences bancaires peut dérouter les clients les plus exigeants, ou les moins lettrés sur le plan numérique.
  • Certaines banques en ligne réservent certaines parties de leur offre aux revenus les plus élevés, ce qui les rend exclusives.
  • Les clients des banques traditionnelles subventionnent les clients des banques en ligne, en payant plus cher pour les mêmes produits.
BanqueCarte premiumTenue de compteRetraits (en euros) gratuits
BforBank (Crédit Agricole)GratuiteGratuitePas de limite
Boursorama (Société Générale)GratuiteGratuitePas de limite
Fortuneo (Arkéa)GratuiteGratuite10/semaine

Le tarifs de Memo Bank

Entre la « tarification à l’acte » pratiquée par les banques traditionnelles, et le modèle « open bar » des banques en ligne, des modèles hybrides, intermédiaires, nous semblaient possibles. À mi chemin entre le « tout payant » et le « tout gratuit », deux modèles qui nous semblaient inadaptés aux PME, nous avons opté pour un modèle « tout compris », reposant sur des abonnements mensuels payants, donnant droit à un certain nombre d’opérations par mois.

Au lieu de facturer la moindre transaction à nos clients, nous proposons des quotas de transactions, pour un prix connu à l’avance. Si nos clients dépassent l’un de leurs quotas en cours de mois, nous leur facturons les opérations marginales à l’unité — quelques centimes par opération supplémentaire. Au total, nos clients y gagnent, car ils savent d’emblée ce que nous allons leur coûter pour un volume de transactions donné. S’ils ont une idée de leurs flux de trésorerie, ils peuvent avoir une idée de leur facture Memo Bank.

Ce que nous avons appris en proposant des abonnements

Voici un aperçu de ce à quoi ressemblaient nos premiers abonnements mensuels en 2020 — nos prix n’ont pas changé depuis.

AbonnementBasiquePlusIllimité
Prix49 €/mois149 €/mois399 €/mois
Transactions20/mois200/moisillimitées
Utilisateurs110illimités
Comptes courants1520

Sur le papier, rompre avec les pratiques tarifaires des banques historiques en allant jusqu’à proposer des formules « illimités » semble être une bonne idée. En réalité, les tarifs ont moins d’importance que les habitudes, surtout dans le monde des PME. Les dirigeants ne changent pas leurs pratiques bancaires sous prétexte qu’une nouvelle banque propose de nouveaux tarifs bancaires.

Ce ne sont pas les usages des clients qui s’adaptent aux tarifs des banques, c’est l’inverse ; c’est à nous d’adapter notre offre aux usages des clients que nous servons, pour que chaque dirigeant puisse trouver une offre « à sa taille ». Sur ce point, nous avons par exemple remarqué que les clients ayant opté pour notre abonnement « illimité » n’en faisaient pas un usage « illimité » — seuls 5 % d’entre eux ont passé le cap des 3 500 opérations sortantes au moins une fois dans le même mois. Et pour cause : leur volume de transaction ne va pas être multiplié par 10 ou par 100 sous prétexte qu’ils ont désormais un IBAN Memo Bank. Ce constat nous amène à penser que des quotas bien dimensionnés et bien hiérarchisés sont plus lisibles qu’une promesse d’illimité qui ne cadre pas avec la réalité des entreprises.

Autre preuve que les tarifs n’influencent pas toujours les usages : la plupart de nos clients invitent peu de collaborateurs sur leur espace Memo Bank — même quand ils ne sont pas limités en matière d’invitations, et bien que ces chiffres soient en hausse. Là encore, une tarification illimitée n’entraîne pas un usage illimité. Nos clients reproduisent ce qu’ils ont l’habitude de faire dans les banques traditionnelles, où la gestion collaborative des comptes n’est pas si courante que ça. Quand ils commencent à utiliser nos services, les dirigeants ne remettent pas à zéro l’idée qu’ils se font des banques et la manière qu’ils ont de s’en servir. À nous d’adapter notre offre.

Voici les conclusions que nous tirons de notre première grille tarifaire :

  • La plupart de nos clients n’ont pas besoin de tarifs bancaires illimités, ils ont simplement besoin d’une meilleure banque. Le facteur limitant n’est pas le prix, mais la qualité du chargé d’affaires et des interfaces bancaires.
  • Les dirigeants sont tellement habitués à payer cher dans leurs banques actuelles qu’ils s’attendent à payer cher dans toutes les autres banques. Conséquence paradoxale : quand on est comparé à des offres chères, ne pas être suffisamment cher peut être considéré comme une anomalie.
  • Les offres limitées ne sont attractives que si elles sont beaucoup moins chères que les offres sans limite. Or, notre offre illimitée était à la fois sur-dimensionnée pour la plupart des PME, et pas assez chère par rapport à nos offres limitées, ce qui la rendait difficile à positionner.

Notre nouvelle tarification (à partir de février 2023)

Voici ce qui va changer à partir du 1er février 2023.

  • L’abonnement Basique va rester l’abonnement Basique. Au même prix.
  • L’abonnement Plus va rester l’abonnement Plus. Au même prix.
  • L’abonnement Illimité deviendra Prime. Au même prix aussi.
  • L’abonnement Expansion va faire son entrée. À 949 €/mois.

Et voici ce que contiendront nos abonnements à partir de février 2023.

AbonnementPlus (ex Plus)Prime (ex Illimité)Expansion (nouveau)Basique (pour holding)
Tarif149 €/mois399 €/mois949 €/mois49 €/mois
Comptes courants5551
Utilisateurs1015301
Virements ou prélèvements200/mois1 000/mois3 500/mois20/mois
Transaction supplémentaire0,40 €0,30 €0,20 €0,40 €
Cartes physiques1015301
Cartes virtuelles1015301
IBAN virtuels1005002 000x
API Memo Bankx1 000 €/mois2 000 €/moisx

En clair, nos abonnements donneront tous droit à un certain nombre d’opérations chaque mois. Pour fixer les quotas offerts par chacun de nos abonnements, nous avons étudié les typologies d’entreprises que nous servons et leur volume de transactions respectif. Notre nouvel abonnement Expansion vise ainsi à servir les grandes PME, celles qui font beaucoup de transactions chaque mois et souhaitent gérer leurs comptes de manière collaborative, distribuée. Enfin, pour les dirigeants dont les besoins se situeraient au-delà de nos quotas, nous allons ouvrir un service de tarification « sur-mesure ».

Qu’est-ce que cette nouvelle grille change pour nos clients actuels ? Pas grand-chose. Pour 93 % de nos clients, rien ne change, absolument rien. Le prix de leur abonnement reste le même, et les nouveaux quotas d’opérations que nous mettons en place ne vont pas entraver leur usage. Nous avons tenu à modifier notre grille tarifaire sans augmenter les prix de nos abonnements existants, et sans rogner sur les fonctionnalités que nous proposons dans chacun de nos abonnements — alors que nous en avons introduit une belle quantité depuis 2020.

Quant aux 7 % de clients dont la facture va légèrement augmenter une fois nos nouveaux tarifs en place, les hausses dont il est question ne devraient pas dépasser quelques dizaines d’euros par mois. Et nos chargés d’affaires sont par ailleurs déjà en contact avec les clients pour qui la hausse sera un peu plus conséquente, afin de traiter leur dossier au cas par cas. Si nous avions voulu presser ces clients comme des citrons, ils nous aurait suffit d’augmenter nos tarifs de quelques points de pourcentage, comme le veut l’usage dans la banque traditionnelle. Au lieu de ça, nous avons préféré changer le contenu de nos abonnements, plutôt que leur prix.

Comme toujours, si ce que vous venez de lire vous donne envie de nous écrire, vous pouvez nous envoyer un e-mail, ou contacter votre chargé d’affaires Memo Bank.

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Brice Boulesteix

Rédacteur

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