Quoique les banques aient tenté d’en limiter l’usage, le chèque demeure un moyen de paiement largement répandu en France. Même si son utilisation décroît année après année, les Français ont sorti le chéquier 1,2 milliard de fois en 2020, puisque 1,2 milliard de chèques ont été encaissés cette année-là, d’après un rapport de la Banque de France. Il s’agit également du moyen de paiement le plus fraudé avec un préjudice qui a atteint un niveau record de 538 millions d’euros, toujours en 2020.
Le traitement des chèques occasionne pour une banque « remettante » (celle qui reçoit de son client une remise de chèque à encaisser) de lourdes sujétions administratives. Et ce, même si à partir de 2002 les banques ont généralisé la dématérialisation du chèque en mettant fin à sa circulation physique au profit de l’échange d’image chèque (envoi au paiement sous forme électronique). La fraude touche de surcroît les établissements bancaires qui prennent parfois à leur charge tout ou partie des préjudices subis par leurs clients.
Or, le principe de gratuité ne permet pas aux banques de faire payer à leurs clients les coûts de traitement des chèques. Les banques s’interdisent à la fois de facturer les chéquiers qu’elles délivrent à leurs clients ainsi que les frais liés à la scannérisation et à l’archivage de ceux qui leur sont remis à l’encaissement. Pour autant, lorsqu’il analyse le fonctionnement de votre compte, votre banquier n’omet pas de prendre en considération les charges liées aux chèques que vous émettez ou que vous encaissez. Et s’il relève un nombre important d’opérations de ce type, il pourra vous en imputer indirectement le coût en majorant par exemple vos frais fixes ou votre commission de mouvement.
Le montant de vos frais bancaires ne va pas seulement dépendre des volumes que vous allez confier à votre banquier. La nature des opérations que vous effectuerez avec lui ainsi que les supports que vous utiliserez auront une influence sur vos frais bancaires. Partant, il vous sera possible d’en diminuer le coût en optimisant la gestion de vos moyens de paiement (suppression du papier).
Mais à taille comparable, les entreprises dont l’activité nécessite de multiples opérations bancaires (flux entrants ou sortants) seront davantage « taxées » que celles qui effectuent un petit nombre de mouvements au débit et au crédit. De manière certes un peu restrictive, il est possible d’esquisser le portrait type de l’entreprise qui supporte des frais bancaires importants (1) et de celle qui paie à minima (2) :
- Entreprise dont l’activité est orientée B To C (tournée vers les particuliers) avec de nombreux fournisseurs, des paiements fractionnés, à la fois par chèque, effets de commerce, virements SEPA et hors zone SEPA, et recevant des règlements par chèque, espèce ou encaissement monétique ;
- Entreprise B To B (tournée vers les entreprises) dont le compte ne fonctionne au débit et au crédit qu’avec des virements ou des prélèvements SEPA. Cette entreprise paiera moins de frais que la première.
Dans ce dernier cas de figure, une tarification au forfait pourra s’avérer plus chère que le mix traditionnel reposant sur le couple frais fixe/frais variable, surtout si la banque vous accorde un gros rabais. Privilégiant une approche rationnelle, nous avons toutefois opté chez Memo Bank pour des abonnements dont le prix ne varie pas d’un mois sur l’autre. Nous sommes persuadés que le véritable coût d’une banque pour son client ne se résume pas à ce qu’elle lui facture, mais au temps qu’elle lui fait perdre ou qu’elle lui fait gagner.