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Écrit par Hadrien Léger
Publié le
La Banque de France renouvelle son échelle de cotation
La newsletter Memo Bank du 14 janvier 2022.
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À lire
Le modèle de cotation de la Banque de France évolue
Les scientifiques de la NASA ont poussé un grand « Ouf ! » de soulagement. Le 8 janvier dernier, le télescope spatial James Webb a été déployé avec succès, à 1 million de kilomètres de la Terre — à titre de comparaison, la Lune se situe à moins de 400 000 kilomètres de notre planète. Grâce à ce nouveau télescope, les astrophysiciens vont disposer d’un instrument d’une puissance inédite pour inspecter le cosmos et comprendre les origines de l’univers. Le téléscope James Webb perçoit la lumière et la chaleur émises par les astres sur une palette plus large que ses prédécesseurs. Il pourra notamment détecter la lumière des premières étoiles et galaxies, apparues après le Big Bang, trouver des exoplanètes et étudier la composition de leur atmosphère.
Le 8 janvier, jour du dépliage réussi du télescope James Webb, la Banque de France a déployé une nouvelle échelle de cotation. En passant de 13 à 22 niveaux, la nouvelle échelle de cotation permet une observation bien plus précise de la situation financière de centaines de milliers d’entreprises françaises.
Qu’est-ce que la cotation Banque de France des entreprises ? Il s’agit d’une note rendant compte de l’activité et de la santé financière d’une entreprise. Cette note se compose de deux éléments. Le premier élément, la cote d’activité, indique la fourchette dans laquelle se situe le chiffre d’affaires de l’entreprise — un indicateur purement descriptif. Le deuxième élément, la cote de crédit, est celui dont la Banque de France a révisé l’échelle. La cote de crédit est une note qui évalue la capacité d’une entreprise à faire face à ses engagements financiers, dans un horizon de 1 à 3 ans. À la différence des agences privées de notation (comme les anglo-saxonnes Moody’s, Standard & Poor’s, et Fitch), qui s’intéressent surtout aux grandes entreprises, la Banque de France attribue une cotation à toutes les entreprises françaises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 750 000 euros — et note donc un grand nombre de PME (10 à 249 salariés) et d’ETI (250 à 4 999 salariés). 300 000 cotations étaient ainsi attribuées, à la fin de l’année 2021, par la Banque de France — 1 000 analystes travaillent sur ce sujet toute l’année. Cette cotation est un instrument d’aide à la décision pour les banques, qui y ont accès (en payant) et qui disposent ainsi d’une appréciation objective, reconnue, de la capacité de remboursement d’une entreprise. Pour les entreprises, la cotation est un indicateur (gratuit) de leur capacité à obtenir un crédit.
Depuis le 8 janvier dernier, la Banque de France a donc fait passer son échelle de cotation de 13 à 22 niveaux. Le principe reste le même : les entreprises sont classées en fonction de leur situation financière, de la plus « excellente », à la plus « compromise ». Dans la nouvelle échelle, certains niveaux, en particulier dans les niveaux intermédiaires, ont été étoffés. Par exemple, le niveau « 4+ » signifiait dans l’ancienne échelle que la situation financière de l’entreprise était « correcte ». L’ancien niveau 4+ est désormais décomposé en 4 niveaux. Des entreprises dont les situations étaient contrastées, mais qui étaient mises « dans le même panier » (celui du 4+), sont désormais différenciées. Supposons que votre société avait, dans l’échelle précédente, la même cotation que des sociétés à la situation plus dégradée. Vous auriez désormais une meilleure cotation que ces sociétés — et pourriez obtenir plus facilement des financements auprès des banques. La facilitation du financement de l’économie est l’une des principales raisons avancées par la Banque de France pour justifier la mise en place de cette nouvelle échelle. Une autre explication est que la Banque centrale européenne (BCE) souhaite harmoniser les échelles de cotation des banques centrales nationales (comme la Banque de France) avec les systèmes de notation des « organismes externes d’évaluation de crédit » (OEEC) — c’est-à-dire, notamment, les fameuses agences de notation anglo-saxonnes.
Quel est le calendrier de déploiement de cette nouvelle échelle ? Si votre entreprise est cotée par la Banque de France, vous avez dû recevoir début décembre 2021 un courrier vous informant de l’évolution de l’échelle de cotation. L’échelle est entrée en vigueur le 8 janvier 2022, mais il ne s’agit pour l’instant que d’une transposition, sur la base d’une matrice de correspondance prédéfinie — aucun analyste n’aura encore évalué votre entreprise selon ce nouveau modèle. Les analystes travaillent avec la nouvelle échelle depuis le 10 janvier dernier, et transmettront les nouvelles analyses aux entreprises, au fil de l’eau.
Le solde du commerce extérieur français a encore sombré
Le déficit du commerce extérieur français est si important qu’il commencerait presque à être visible depuis l’espace. En novembre 2021, selon les chiffres publiés par les douanes françaises, le solde du commerce extérieur (la différence entre la valeur des exportations et la valeur des importations) est tombé à –9 milliards d’euros. Il s’agit du niveau le plus bas jamais atteint. Sur une durée de 12 mois (de décembre 2020 à novembre 2021), le déficit cumulé atteint 77,6 milliards d’euros, soit 2,6 milliards de plus que le record annuel de déficit de 2011.
La taille du déficit s’expliquerait à la fois par des effets conjoncturels, et par une faiblesse structurelle de l’économie française. Les effets conjoncturels sont de deux ordres. D’abord, des locomotives habituelles des exportations françaises (automobile, aéronautique…) tournent au ralenti — en raison d’une baisse de la demande mondiale, ou de pénuries d’approvisionnement. Ensuite, les importations d’énergie ont atteint un pic en novembre — parce que les prix du pétrole et du gaz ont augmenté, et que la France a dû importer de l’électricité pour couvrir ses besoins, à cause de l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires pour maintenance.
La faiblesse structurelle de notre économie, à l’origine du déficit extérieur, serait liée à la désindustrialisation. La part du secteur industriel dans le PIB français est pourtant passée de 23 % au début des années 1980 à moins de 10 % aujourd’hui. D’autres secteurs ne sont-ils donc pas responsables de ce déficit ? En fait, les biens (fabriqués par les secteurs industriel et agricole) sont surreprésentés dans les exportations et les importations. Ils représentaient, en 2019, 66 % des exportations, et 71 % des importations. Les services sont plutôt consommés à l’intérieur des frontières — même si la technologie permet à certains d’être exportés, comme les services aux entreprises. D’ailleurs, en France, les exportations de services sont en croissance, et supérieures aux importations de services.
Les difficultés chroniques de la France en matière de commerce extérieur sont donc directement liées à la faiblesse de sa production industrielle. Nous importons trop de produits industriels, et en exportons trop peu. Le Haut-Commissariat au Plan s’en était inquiété, dans un rapport publié en décembre 2021 qui a montré l’évolution de notre économie d’un modèle de production vers un modèle de consommation. Entre 2001 et 2019, alors que les exportations ont augmenté de 54 %, les importations ont augmenté de 75 %. Le rapport liste, de façon très concrète, les 6 449 « postes/produits » sur lesquels nous sommes en déficit commercial (deux tiers de l’ensemble des postes/produits). Un poste/produit est par exemple : « saumons de l’Atlantique, frais ou réfrigérés », « voitures diesel », « téléphones portables ». Ces postes/produits ont été répartis en huit grandes catégories : par exemple, la catégorie « véhicules et équipements de transport » accuse un déficit de 33 milliards d’euros. La catégorie « équipements et objets de la maison et du bureau et outils domestiques » (téléphones portables, ordinateurs, machines à laver…) représente 42 milliards d’euros de déficit.
Les Échos avancent plusieurs hypothèses pour expliquer la persistance de ce déficit. Tout d’abord, les grandes entreprises et ETI françaises ont beaucoup délocalisé dans des pays à faible coût de main-d’œuvre. Ensuite, les PME françaises sont moins exportatrices que leurs cousines allemandes et italiennes (132 000 entreprises françaises exportent à l’étranger, contre 220 000 italiennes et 300 000 allemandes).
À parcourir
La Banque de France a publié les chiffres des défaillances d’entreprises de l’année 2021, qui ont baissé par rapport à 2020. Le nombre de défaillances devrait repartir à la hausse en 2022, mais il n’y aurait pas de vague de faillites à l’horizon. banque-france.fr
Qui dit nouvelle année dit aussi nouvelle hausse de vos frais bancaires. Comme la plupart des frais bancaires se négocient, suivez notre guide pour vous épargner une hausse trop salée de vos factures bancaires. memo.bank/magazine
Le 10 janvier dernier, Emmanuel Macron a présenté un plan pour lutter contre la cybercriminalité. Au programme : investissement d’un milliard d’euros, formation de policiers et gendarmes, et création d’un numéro d’urgence pour les victimes de cyberattaques. usine-digitale.fr
La Banque mondiale a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB mondial pour 2022, et craint que les perturbations économiques causées par le variant Omicron ne réduisent davantage ces prévisions. worldbank.org (article en anglais)
Philippe Varin, ancien président de France Industries, a remis au gouvernement un rapport (confidentiel) sur la nécessité pour la France de sécuriser ses approvisionnements en métaux stratégiques, comme le cuivre, le lithium, ou le nickel. gouvernement.fr
Décéder sur son lieu de télétravail est-il un accident du travail ? Encore faut-il que le lieu de votre trépas soit bien le lieu désigné dans l’accord avec votre employeur. lemonde.fr (article payant)
Des chiffres
Seuls 34 % des actifs français auraient télétravaillé (au moins occasionnellement) en 2021 — contre 43 % des actifs espagnols, 50 % des actifs britanniques, 56 % des actifs italiens, et 61 % des actifs allemands. 66 % des actifs français n’auraient donc jamais télétravaillé. Ces chiffres sont issus d’une enquête de la Fondation Jean-Jaurès réalisée en partenariat avec l’Ifop, et publiée le 4 janvier dernier. C’est aussi en France que l’écart entre le télétravail des catégories « supérieures » (qui sont généralement plus nombreuses à pouvoir exercer en télétravail) et le télétravail des catégories « populaires », est le plus fort : le télétravail concerne en France 56 % des CSP+ et 17 % des CSP-. A titre de comparaison, en Italie, le télétravail concerne 56 % des CSP+ et 48 % des CSP-. C’est enfin en France (et en Espagne) que l’écart entre le nombre de jours de télétravail désiré par les actifs, et le nombre de jours de télétravail qu’ils ont pu effectuer, est le plus fort.
Des lettres
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. »
— Pascal (1670). Pensées.
À pourvoir
ALM. — Nous recrutons une personne au poste de responsable ALM. Si vous maîtrisez la gestion de trésorerie, le marché interbancaire, et les mécanismes de refinancement, et si vous savez parler de tout ça simplement, écrivez-nous.
Communication. — Nous cherchons une plume pour nous rejoindre en tant que responsable communication. Si vous aimez rédiger pour le web, en particulier sur Twitter et sur LinkedIn, écrivez-nous — lien de l’offre en commentaire (non).
Business. — Nous avons un poste de business developper à pourvoir. Venez nous aider à faire connaître Memo Bank auprès des dirigeants de PME et de leurs équipes.
Business. — Nous cherchons un ou une inside sales pour un stage de fin d’études de 6 mois. Vous utiliserez des outils et des techniques de vente qui n’ont pas encore d’équivalents dans les banques traditionnelles.
Produit. — Nous avons un poste de chef de produit à pourvoir. Poste garanti sans collage de Post-it matinal.
Data. — Nous recrutons une personne au poste de data engineer. Si le sigle DMP ne vous fait pas uniquement penser au « dossier médical partagé », écrivez-nous.
Back-end. — Nous cherchons un développeur ou une développeuse back-end pour rejoindre notre équipe technique. Vous n’avez pas besoin de savoir souder votre propre clavier pour nous rejoindre — nous vous apprendrons à le faire.
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