Le résultat net correspond au revenu qui vous reste en poche une fois que vous avez payé l’impôt sur les sociétés. Ce bénéfice, même s’il permet en première approche d’estimer votre rentabilité, ne peut en aucun cas être totalement assimilé à la capacité de votre entreprise à générer de la trésorerie. L’analyse du résultat net peut compléter celle de la trésorerie nette, mais elle ne peut pas s’y substituer. Elle ne peut suffire à valider tous les critères (de solvabilité et de rentabilité) qu’un banquier digne de ce nom voudra mesurer avant de décider de vous octroyer un crédit.
Oui, certes, il existe bien une corrélation entre l’évolution du résultat et celui de la trésorerie nette. Les deux indicateurs sont liés. Toutefois ces deux soldes diffèrent. Le premier (le résultat net) est le produit d’écritures liées ou non à des flux financiers qui vont servir à établir un résultat comptable puis fiscal. Le second (la trésorerie nette) ne peut être que la somme de transactions financières, soit le résultat net corrigé du montant de produits et de charges n’ayant pas entraîné des encaissements ou des décaissements. Plus que le montant du résultat net de votre entreprise, ce qui intéressera votre banquier, ce sera la manière dont celui-ci s’est formé.
Aussi votre banquier s’attachera-t-il à distinguer dans votre compte de résultat les écritures (produits ou charges) purement comptables de celles liées à des entrées ou à des sorties de trésorerie. De la même manière que la perception d’un tableau se modifie selon l’angle sous lequel on l’observe, la réalité économique que traduit un compte de résultat diffère selon que l’on en fait une lecture purement comptable ou une lecture basée sur l’analyse des flux financiers. Les retraitements que votre banquier va opérer consistent principalement à écarter les produits qui ne sont pas liés à des encaissements avant de réintégrer les charges qui n’ont pas donné lieu à des décaissements.
Les produits qui ne génèrent pas de flux de trésorerie
Certains produits, même s’ils viennent enrichir le patrimoine de votre entreprise, n’ont pas pour contrepartie un flux financier.
- La production stockée se retrouve principalement dans la comptabilité d’une entreprise industrielle. Elle correspond à des encours de production, c’est-à-dire à des produits dont la fabrication n’a pas été achevée à l’issue d’un exercice social. Ce compte est « soustractif » et peut s’ajouter ou se retrancher à d’autres produits.
- La production immobilisée recouvre le plus souvent des travaux de recherche et développement. Elle peut également concerner toutes sortes de tâches réalisées par l’entreprise pour elle-même (travaux de reconstruction d’une machine ou d’aménagement de locaux).
- Les reprises sur amortissements et provisions sont des mouvements purement comptables. Elles peuvent être assimilées à des écritures de régularisations, mais ne correspondent pas à des entrées de trésorerie.
Les charges qui ne constituent pas des décaissements
Certains produits, même s’ils viennent enrichir le patrimoine de votre entreprise, n’ont pas pour contrepartie un flux financier.
- La production stockée se retrouve principalement dans la comptabilité d’une entreprise industrielle. Elle correspond à des encours de production, c’est-à-dire à des produits dont la fabrication n’a pas été achevée à l’issue d’un exercice social. Ce compte est « soustractif » et peut s’ajouter ou se retrancher à d’autres produits.
- La production immobilisée recouvre le plus souvent des travaux de recherche et développement. Elle peut également concerner toutes sortes de tâches réalisées par l’entreprise pour elle-même (travaux de reconstruction d’une machine ou d’aménagement de locaux).
- Les reprises sur amortissements et provisions sont des mouvements purement comptables. Elles peuvent être assimilées à des écritures de régularisations, mais ne correspondent pas à des entrées de trésorerie.
Les charges qui ne constituent pas des décaissements
Certaines charges n’occasionnent aucune sortie de trésorerie et les sommes qui y sont associées viennent donc augmenter le montant de la capacité d’autofinancement.
- Les variations de stock de marchandises et de matières premières sont également des comptes soustractifs. Ces comptes peuvent augmenter ou diminuer le montant des charges. Les variations de stock corrigent en quelque sorte le montant des achats effectués au cours d’un exercice (et qui ont bien donné lieu à des décaissements eux) de la valeur des biens acquis non consommés (au cours de ce même exercice).
- Les dotations aux amortissements et aux provisions visent chaque année à constater la dépréciation d’un bien ou à minorer le résultat (passation d’une provision) en vue d’un possible décaissement futur lié à un risque (impayé, litige commercial).
Certains flux financiers nécessitent une analyse plus approfondie pour savoir s’ils doivent ou non être intégrés à la CAF
Après avoir identifié les flux financiers qui composent votre compte de résultat, votre banquier va devoir apprécier la récurrence de ceux-ci, leur régularité dans le temps. Pourquoi donc ? Encore une fois, pour éviter les effets trompe-l’œil. Face à chacun de vos flux financiers, votre banquier va se demander si le flux qu’il a sous les yeux présente un caractère récurrent ou s’il présente un caractère exceptionnel (ce qui le situe alors en dehors de votre cycle d’exploitation normal).
Pourquoi distinguer le récurrent du ponctuel ? Parce que certaines entreprises ont par exemple pour habitude de céder régulièrement des éléments d’actifs et d’enregistrer des plus-values de cession. Cette stratégie, qui consiste à miser sur la valorisation des actifs et pas seulement sur leur exploitation, est notamment celle des loueurs de matériels ou de véhicules. Ces opérations (ventes) qui se répètent chaque année méritent d’être considérées comme des sources d’autofinancement, car elles sont régulières, car elles reviennent souvent. A contrario un produit d’exploitation lié à une vente à caractère « exceptionnel » (une commande inhabituelle) pourra être écarté du calcul de la CAF.
C’est en retraitant votre compte de résultat des produits non encaissés et des charges non décaissables que votre banquier va calculer votre capacité d’autofinancement (CAF) — sous la forme d’un ratio. Ce ratio en dit long sur le potentiel de votre entreprise à générer de la trésorerie par le biais de son cycle d’exploitation — et cela, sans faire appel à des ressources externes comme des financements bancaires ou une augmentation de fonds propres. La CAF fait donc partie intégrante de votre capacité de remboursement, une capacité que votre banquier va également examiner à la lumière de votre niveau de solvabilité.