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Les 4 ratios financiers à soigner quand vous demandez un crédit

23 février 2021

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10 minutes

Si vous dirigez une PME et que vous allez voir votre banquier pour lui demander un financement, il est peu probable que ce dernier vous propose de jouer l’octroi de votre crédit à pile ou face. Il est aussi assez peu courant que les banquiers tirent à la courte paille dans ce genre de cas. Ça ne s’est même jamais vu. Et pour cause : l’octroi d’un crédit est une décision trop sérieuse, trop lourde de conséquences, pour laisser le hasard trancher à la place du banquier. C’est la raison pour laquelle, au lieu de lancer une pièce en l’air, votre banquier analysera calmement vos bilans. Au lieu de jouer votre emprunt sur un coup de dés, il calculera des ratios financiers, qui lui permettront de jauger votre capacité à rembourser un prêt bancaire.

Quels sont les ratios financiers les plus couramment étudiés par les banquiers ? Si chaque banque fait ses propres calculs, 4 ratios reviennent toujours. Laissez-nous vous les présenter.

1. Le ratio d’autonomie financière

Le premier ratio calculé par votre banquier est un ratio d’autonomie financière. Pour le calculer, votre banquier regarde les fonds propres de votre entreprise — aussi appelés capitaux propres — et compare ces derniers au total de votre bilan. À quoi correspondent les fonds propres ? Pour le dire vite, les fonds propres d’une entreprise regroupent les capitaux qu’elle possède, c’est-à-dire les fonds qu’elle détient en propre. Qu’est-ce qui rentre dans la composition des fonds propres ? Les fonds propres englobent : le capital social de l’entreprise, ses réserves, son résultat, ses provisions réglementées, et ses subventions d’investissement.

Quant au total de votre bilan, il s’agit de la somme de vos actifs, ou de vos passifs, c’est-à-dire de tout ce que votre entreprise possède. En gros, le ratio d’autonomie financière répond à la question : parmi tout ce qui permet à une entreprise de tourner, quelle est la part de ce qui lui appartient vraiment, et quelle est la part qui dépend du bon vouloir des autres ?

Détails

  • Formule du ratio : fonds propres/total du bilan.
  • Résultat attendu : supérieur à 25 % (35 % idéalement).
  • Ce que dit le ratio : ce ratio renseigne votre banquier sur l’autonomie financière de votre entreprise, sa solidité.
  • Pourquoi le soigner : en dessous de 25 %, votre banquier sera sans doute refroidi, car un petit pépin pourrait alors avoir de graves conséquences sur votre trésorerie.

Exemple

Imaginons une entreprise spécialisée dans l’impression 3D. Appelons-la 3D Printing dans la suite de cet exemple. L’entreprise possède 50 000 € de fonds propres. Le total de son dernier bilan s’élève quant à lui à 500 000 €. Une simple division permet de calculer le ratio de solvabilité de 3D Printing : ce dernier s’élève à 10 % — bien en dessous des 25 % attendus par les banques. Un ratio de 10 % peut signifier que 3D Printing a essuyé de lourdes pertes par le passé, ou que l’entreprise d’impression 3D peine à créer de la valeur, ce qui, dans les deux cas, n’est pas bon signe pour le banquier.

2. Le ratio de capacité de remboursement

Le deuxième ratio étudié par votre banquier porte sur la capacité de remboursement de votre entreprise. Ce ratio compare les dettes bancaires de votre entreprise avec votre capacité d’auto-financement. Qu’est-ce que la capacité d’auto-financement ? C’est un indicateur de flux financiers, qui permet de se faire une idée du montant de trésorerie dégagé par l’activité d’une entreprise.

La capacité d’auto-financement renseigne sur le flux potentiel de trésorerie dont une entreprise dispose. Si les banquiers s’intéressent à votre capacité d’auto-financement, c’est parce que cet indicateur les renseigne sur votre capacité à dégager de la trésorerie, et donc, in fine, à rembourser vos crédits — car vous piochez dans votre trésorerie pour rembourser vos prêts. En somme, calculer un ratio de capacité de financement revient à regarder les « revenus » d’une entreprise, pour déterminer le niveau maximal qu’une banque pourrait lui prêter. Si l’entreprise a une capacité d’auto-financement faible, alors la banque lui prêtera peu. Inversement, une entreprise dont la capacité d’auto-financement est élevée, pourra emprunter davantage.

Détails

  • Formule du ratio : dettes/capacité d’auto-financement.
  • Résultat attendu : inférieur à 4.
  • Ce que dit le ratio : ce ratio indique à votre banquier le nombre d’années qu’il vous faudrait pour rembourser toutes vos dettes — en supposant que la trésorerie que vous dégagez de votre exploitation reste constante dans le temps.
  • Pourquoi le soigner : parce qu’au-delà de 4, les banques constatent un risque de défaut de remboursement plus élevé. Si votre entreprise a une capacité d’auto-financement de 100, vous risquez d’avoir du mal à emprunter plus de 400, à cause de ce fameux ratio (x4).

Exemple

Le ratio de capacité de remboursement est un peu au banquier ce que l’heure d’arrivée prévue par le GPS est au conducteur. Le banquier se sert de ce ratio pour savoir si les sommes qu’il va vous prêter lui seront remboursées dans des délais raisonnables. Imaginons une entreprise spécialisée dans les casques à isolation phonique. Appelons cette entreprise Silencify. Pour se développer, Silencify a emprunté 400 000 € au total. Cette somme correspond à ses dettes de moyen et de long terme.

En parallèle, la capacité d’auto-financement de Silencify, c’est-à-dire l’ensemble des éléments qui alimentent sa trésorerie chaque année, s’élève à 40 000 €. Dans ces conditions, Silencify présente un ratio de capacité de remboursement de 10. Ce que l’entreprise gagne par son activité, par son exploitation, représente un dixième de ses dettes. Pour le banquier, ce n’est pas un signal positif, car cela signifie que Silencify mettrait 10 ans à rembourser toutes ses dettes, en supposant que sa trésorerie reste constante — ce qui n’est jamais acquis d’avance.

3. Le ratio de partage des risques

Le troisième ratio examiné par votre banquier concerne le partage des risques entre les actionnaires de votre entreprise, d’une part, et les banques, d’autre part. Pourquoi votre banquier s’intéresserait-il au partage des risques financiers ? Parce qu’il fait comme vous : il évite de mettre tous ses œufs dans le même panier, il cherche à limiter les risques qu’il prend, en les partageant avec d’autres partenaires, en les diluant. Le ratio de partage des risques permet de comparer les dettes de l’entreprise avec ses fonds propres. Grâce à ce ratio, le banquier peut déterminer à quel point les actionnaires d’une entreprise se mouillent, mettent leur peau sur la table, injectent une part de leurs deniers personnels dans l’aventure.

Détails

  • Formule du ratio : dettes bancaires/fonds propres.
  • Résultat attendu : inférieur à 2.
  • Ce que dit le ratio : ce ratio renseigne votre banquier sur votre effet de levier, il lui permet de séparer les sommes que vous avez empruntées à d’autres, de celles que vous avez injectées vous-même.
  • Pourquoi le soigner : parce qu’au-delà de 2, la banque pourrait vous demander une caution personnelle. Au contraire, si votre ratio se situe autour de 1, la banque considérera que vous jouez le jeu et vous suivra plus facilement.

Exemple

Imaginons un fabricant de commodes, que nous appellerons Mobilier 2000. Les dettes de Mobilier 2000 s’élèvent à 300 000 €. Ses fonds propres atteignent quant à eux 100 000 €. Le ratio de partage des risques de Mobilier 2000 vaut donc 3, ce qui le situe bien au-delà de 1 (mauvais signe). Pour le banquier, c’est potentiellement le signe que les actionnaires de Mobilier 2000 ne souhaitent pas suffisamment mouiller leur chemise et mettre leurs propres fonds dans les fonds propres de la société.

Dans ces conditions, le banquier pourra peut-être accorder un crédit à Mobilier 2000, mais certainement pas sans demander une caution. Les dirigeants de Mobilier 2000 ont peut-être de bonnes raisons de ne pas mettre plus d’argent sur la table, mais pour la banque, c’est donnant-donnant — et c’est le ratio de partage des risques qui permet de juger si les dirigeants donnent suffisamment de leur personne.

4. Le ratio du coût de la dette bancaire

Le quatrième ratio généralement étudié par les banquiers concerne le coût de votre dette bancaire. Tous les banquiers s’intéressent au coût de la dette, et ils ne sont pas les seuls à surveiller de près cet indicateur clé : les experts comptables et les directeurs financiers s’y intéressent aussi. Si tout le monde surveille le coût de la dette, c’est parce que cet indicateur renseigne indirectement sur la rentabilité d’une société.

Mais de quoi parlons-nous quand nous parlons de « coût de la dette » au juste ? Étudier le coût de la dette d’une entreprise revient à comparer les intérêts qu’elle paye (sur ses crédits et sur ses découverts) avec son excédent brut d’exploitation (EBE). L’excédent brut d’exploitation renseigne sur la valeur créée par une entreprise, sur les richesses qu’elle est capable de tirer de son activité, c’est un indicateur assez proche de la capacité d’auto-financement (CAF).

Au quotidien, les entreprises se servent de leur excédent brut d’exploitation pour financer leur développement (en investissant), mais aussi pour rémunérer les personnes qui leur apportent des fonds (les banquiers et les actionnaires). Dit autrement, l’excédent brut d’exploitation d’une entreprise lui permet de financer ses projets à venir et ses emprunts bancaires passés. Comme les entreprises ont davantage vocation à se développer qu’à transférer de la richesse aux banques sous la forme d’intérêts, les banquiers surveillent le coût de la dette des entreprises pour estimer leur potentiel de développement. Bien que les banquiers vivent en partie des intérêts qu’ils perçoivent, ils se méfient quand le coût de la dette d’une entreprise dépasse un certain seuil. Ça peut sembler paradoxal, mais dans la mesure où un coup de la dette trop élevé pénalise la capacité d’investissement d’une entreprise, ce n’est pas si insensé que ça.

Détails

  • Formule du ratio : intérêts bancaires/excédent brut d’exploitation (EBE).
  • Résultat attendu : inférieur à 33 %.
  • Ce que dit le ratio : ce ratio renseigne votre banquier sur votre capacité à dégager suffisamment de ressources de votre exploitation pour financer le développement de votre entreprise.
  • Pourquoi le soigner : parce qu’au-delà de 30 %, les capacités d’investissement de l’entreprise sont limitées par un service de la dette trop élevé. C’est comme si l’entreprise se mettait à travailler exclusivement pour la banque au moins un jour sur trois.

Exemple

Imaginons un club de foot, que nous appellerons le FC Cigale. Le FC Cigale a fait de nombreux emprunts par le passé, si bien que le club paye 10 000 € d’intérêts bancaires par an. L’excédent brut d’exploitation dégagé par le club provient essentiellement de sa billetterie et s’élève à 20 000 € par an. Le coût de la dette du FC Cigale atteint donc 50 %, ce qui est supérieur aux 33 % recommandés. Concrètement, cela signifie que le FC Cigale consacre un jour sur deux d’exploitation (50 % de son temps) au paiement de ses intérêts bancaires, ce qui ne laisse au club que la moitié de son temps pour préparer l’avenir. Pour un banquier qui examinerait les comptes du FC Cigale, ce ratio est inquiétant, car il peut se lire comme le signe que le FC Cigale n’a pas suffisamment de marge de manœuvre pour investir.

Il n’y a pas que les ratios dans la vie

Les banquiers savent qu’une entreprise vit et meurt par les qualités et les défauts de son dirigeant. En plus de s’intéresser aux ratios d’une entreprise, les banquiers s’intéressent donc aussi à la personne qui la dirige. Pour jauger la direction d’une entreprise, le banquier peut s’appuyer sur deux éléments : la relation qu’il entretient avec un dirigeant (1) et les données que lui fournit la Banque de France (2).

Les facteurs humains

Dans la décision d’octroyer ou non un crédit, les facteurs humains comptent au moins autant que les indicateurs chiffrés. Quels sont les éléments auxquels votre banquier pourrait s’intéresser ? Il y en a plusieurs. En voici quelques uns :

  • Le dirigeant : la personne à la tête de l’entreprise est-elle fiable ? A-t-elle honoré ses engagements par le passé ? Est-elle cliente de la banque depuis longtemps ?
  • L’entreprise : l’entreprise est-elle en bonne santé ? Est-ce que son endettement est en hausse ou en baisse ? Qu’en est-il de son chiffre d’affaires, de ses commandes, de ses perspectives ?
  • Le projet de financement : combien demande l’entreprise ? Sur quelle durée ? Et pour faire quoi ? A-t-elle un apport ? Quel est le type de crédit demandé ? Dans quel contexte ce crédit s’inscrit-il ?
  • La relation avec la banque : l’entreprise a-t-elle confié suffisamment de flux à la banque ? A-t-elle souscrit à des services bancaires ? A-t-elle déjà fait une demande de crédit par le passé ?

Si vous pouvez soigner vos ratios financiers en améliorant votre trésorerie, vous pouvez aussi soigner vos relations avec vos différents banquiers en répartissant vos flux bancaires intelligemment, de manière à impliquer tous vos banquiers dans la réussite de votre société.

La cotation Banque de France

Par delà les ratios et les facteurs humains, les banques ont aussi pris l’habitude de garder un œil sur un indicateur qu’elles connaissent bien : la cotation Banque de France des entreprises. De quoi s’agit-il ? Depuis 1982, les entreprises qui font plus de 750 000 € de chiffre d’affaires par an se voient attribuer une « cotation » par la Banque de France, c’est-à-dire une sorte de note, qu’on désigne sobrement sous le nom de « cotation Banque de France ». Toutes les cotations établies par la Banque de France sont recensées dans la base de données FIBEN (fichier bancaire des entreprises), à laquelle les banques ont accès (en payant). En France, plus de 270 000 entreprises disposent d’une cotation Banque de France, et la plupart des cotations (75 %) sont revues tous les ans, pour coller le plus possible à la réalité.

Mais à quoi sert cette fameuse cotation, au juste ? La cotation Banque de France joue le rôle d’indicateur financier objectif, elle renseigne les banques sur la capacité de telle ou telle entreprise à rembourser ses dettes. Comment la cotation Banque de France est-elle déterminée ? C’est un peu technique, mais disons que la cotation se décompose en deux notes : la cote d’activité (1) et la cote de crédit (2).

  1. La cote d’activité représente le niveau d’activité de l’entreprise, c’est-à-dire son chiffre d’affaires. Les entreprises sont classées de A (chiffre d’affaires important) à N (chiffre d’affaires négligeable).
  2. La cote de crédit représente quant à elle la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de trois ans. Les entreprises sont classées de 3++ (excellente capacité de remboursement) à 9 (entreprise au bord du défaut de paiement).

Pour établir ces deux cotes, la Banque de France croise des données issues des greffes des tribunaux, des banques, de l’INSEE, des publications légales, et des entreprises elles-mêmes — qui peuvent transmettre leurs comptes annuels à la Banque de France, délibérément. Une fois la cote d’activité et la cote de crédit toutes les deux établies, la Banque de France les rapproche, les croise, pour obtenir une cotation complète, qui est alors ajoutée à la base FIBEN, sous la forme de sigles, comme A3+, F6, ou G5. Pour aider les entreprises à se situer par rapport aux autres sur le plan financier, la Banque de France leur communique leur cotation, quand elle existe.

Si une entreprise peut consulter sa propre cotation Banque de France, elle n’a pas accès à celles des autres entreprises. Quant aux banques, elles peuvent accéder aux cotations de toutes les entreprises recensées dans la base FIBEN (en payant), mais elles ne peuvent pas les diffuser, elles doivent les garder pour elles. Si les banques traditionnelles ont mis en place leur propre système de notation des entreprises depuis 2007, elles s’appuient toujours sur les cotations de la Banque de France, au moins à titre indicatif, pour voir les encours de crédit de telle ou telle entreprise par exemple. Dans son rapport annuel de 2019, la Banque de France indique que la base FIBEN est consultée plus d’un million de fois par mois par les établissements qui y ont accès — la preuve que les banques s’en servent donc copieusement.

Comment améliorer votre cotation Banque de France ? La première chose à faire pour soigner votre cotation, c’est d’en prendre connaissance régulièrement, soit en interrogeant la base FIBEN, soit en prenant rendez-vous dans une antenne de la Banque de France. La deuxième chose à faire, c’est de transmettre vos bilans à la Banque de France, pour montrer que vous jouez le jeu de la cotation. La troisième chose à faire, c’est d’aller à la rencontre de la Banque de France, en vous rendant dans une antenne locale, pour demander un entretien avec un expert. L’entretien permet à la Banque de France de compléter votre dossier et de mieux comprendre vos choix financiers, ce qui peut se traduire par une révision à la hausse de votre cote de crédit.

L’indicateur dirigeant

En plus d’attribuer une cotation à certaines entreprises (270 000 au total), la Banque de France attribue aussi une note aux dirigeants, note qui figure elle aussi dans la base FIBEN, sous le nom « d’indicateur dirigeant ». Pour faire l’objet d’un indicateur dirigeant, il faut diriger une entreprise, ou en avoir dirigé une par le passé — soit au titre de représentant légal d’une personne morale, soit au titre d’associé, soit en tant qu’entrepreneur individuel. Au total, plus de 5,5 millions de dirigeants figurent dans la base FIBEN, d’après les chiffres de la CNIL.

Dans la plupart des cas, l’indicateur dirigeant d’un chef d’entreprise est vierge, c’est-à-dire qu’il n’est associé à aucune décision de justice (liquidation, redressement, faillite). Dans ce cas, la Banque de France attribue la note 000 au dirigeant — triple zéro, la meilleure note. Contrairement aux parents d’élèves, qui se lamentent devant une note nulle, les banquiers (qui ont accès aux indicateurs dirigeants) apprécient de voir qu’un dirigeant a obtenu 000, car c’est le signe que ce dernier n’est pas concerné par une procédure judiciaire.

En tant que dirigeant, ou associé, vous pouvez consulter votre indicateur dirigeant dans la base FIBEN. Pourquoi devriez-vous faire en sorte qu’il indique 000 ? Parce que les banques surveillent cet indicateur de près. À l’inverse des cotations Banque de France, que les banques traditionnelles recalculent plus ou moins de leur côté désormais, l’indicateur dirigeant est examiné « tel quel » par les établissements bancaires, car seule la Banque de France dispose des informations permettant de l’établir, de le déterminer.

En soignant vos ratios financiers, vos relations avec votre banquier, et vos indicateurs Banque de France, vous mettrez toutes les chances de votre côté quand vous aurez besoin de financer un projet.

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