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Parlons banque

Optimisation des liquidités dans un contexte incertain

Céphas Gawargy

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18 juillet 2024

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L’optimisation des liquidités, c’est-à-dire les mécanismes visant à protéger, gérer et valoriser les flux et trésorerie d’une entreprise, n’est pas une problématique récente. Cependant, le contexte actuel rend cette optimisation plus difficile : 

  • Les secousses traversées par le Crédit Suisse et la SVB en 2023 démontrent qu’au-delà des services qu’ils proposent, la solidité des partenaires financiers est un critère décisif pour les entreprises cherchant à leur confier leurs liquidités. 
  • En juin 2024, la BCE a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, premier assouplissement de sa politique monétaire depuis 2019. Cependant, à 3,75%, le taux de dépôts continue d’offrir des opportunités intéressantes pour valoriser les liquidités de court terme. 
  • La France connaît une courbe des taux inversée : le taux sur titres d’État français à 10 ans s’élève à 3,13%, contre 3,5% pour le taux à un an et 3,7% pour le taux à trois mois (Bloomberg, mai 2024). Le marché anticipe plusieurs baisses de taux, anticipations non sans conséquences sur les stratégies d’allocation des ressources des entreprises, comme en atteste l’emballement sur le marché obligataire en mai 2024.
  • Le monde post-covid, l’inflation, le contexte géopolitique, etc. ont entraîné une augmentation des défaillances des entreprises françaises. Avec plus de 57 000 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de 36% par rapport à 2022, entraînant des disruptions sur la chaîne d’approvisionnement, avec un impact sur les liquidités des entreprises.
  • La donnée est devenue indispensable dans la prise de décision des directions financières, mais les outils vieillissants des banques rendent son accès et son actualisation difficiles, avec des conséquences importantes sur la gestion quotidienne des liquidités de l’entreprise. 
  • L’ère de la transformation numérique augmente la vulnérabilité des entreprises. Les cyberattaques deviennent de plus en plus complexes avec des répercussions financières sévères. Dans son Global risk report, le forum économique mondial classe le risque cyber au 5ᵉ rang des risques mondiaux pour 2024 et au 4ᵉ rang dans les deux années. 

Ainsi, l’optimisation des liquidités ne se résume plus à la simple maximisation de leur rendement, mais davantage à la maximisation de leur rendement sous les contraintes de pouvoir :

  • Protéger, gérer et piloter avec précision les flux. 
  • Recouvrer ses créances et honorer ses obligations financières, sans imposer de pression sur le BFR.
  • Anticiper et investir selon la forme de la courbe des taux.

Protection et visibilité à 360° sur vos liquidités

Sélection prudente de vos partenaires financiers

Dans la gestion de vos finances, vous utilisez à minima les services d’une ou plusieurs banques, que vous complétez potentiellement avec ceux d’une ou plusieurs fintechs.

L’actualité récente (Crédit Suisse, SVB) renforce nos recommandations invitant les entreprises à travailler avec plusieurs partenaires bancaires. Le nombre de partenaires dépend de votre structure financière, commerciale et juridique. Les banques françaises sont très solides et, dans vos critères de sélection, vous pouvez vous baser sur leurs rapports financiers qui fournissent des informations sur leurs ratios prudentiels (LCR, CET1, etc.), leur gouvernance, leurs dettes et leurs notations par les agences.

Pour les acteurs financiers non bancaires (établissements de paiement et/ou de monnaie électronique, etc.), nous vous recommandons d’examiner leur gouvernance d’entreprise, le montant et l’origine des fonds levés, les résultats, les régulateurs contrôlant leur activité ainsi que les réglementations auxquelles ils sont soumis. Vous pouvez vérifier si ces acteurs ont été sanctionnés ou s’ils ont connu des incidents sévères.


De manière générale, pour les banques ou autres acteurs financiers, il faut éviter de confondre rentabilité et solidité. La rentabilité est un indicateur important, mais ne peut pas être le seul critère pour juger de la solidité d’un établissement financier. Une rentabilité élevée n’est pas nécessairement synonyme de gouvernance solide, tout comme une faible rentabilité n’indique pas une gouvernance fragile. Par exemple, SVB était rentable, mais sa gouvernance était fragile. Ce qui importe, c’est d’avoir un modèle économique capable de générer de la rentabilité tout en maîtrisant les risques. 

Outils de gestion de vos liquidités

Un autre critère réside dans le type d’outils proposés par vos partenaires financiers. 

  • Gestion de la donnée : La prise de décision éclairée passe par l’accès et l’exploitation des données transactionnelles et comptables de votre entreprise. Privilégiez les banques qui disposent d’outils vous permettant d’accéder (notamment par API bancaire) facilement à vos données, de manière actualisée, continue et instantanée. Ces outils vous permettront d’automatiser la création de reportings financiers.
  • Notifications sur vos mouvements financiers : Des outils de notifications vous informent des flux entrants et sortants, planifiés ou exécutés, sur vos comptes. Ces notifications permettent, par exemple, de prévoir si vous avez un solde suffisant pour exécuter une opération planifiée. Ces outils vous permettent également d’identifier et de bloquer des opérations erronées ou inconnues. Nous vous recommandons de vérifier si vos partenaires financiers proposent des solutions de notifications (webhooks, etc.) basées sur des technologies dites en temps réel.
  • Allocation optimale de vos liquidités : Si vous travaillez avec plusieurs banques, ou si vous avez plusieurs comptes auprès de la même banque, des solutions existent pour allouer vos liquidités sur plusieurs comptes. Citons par exemple le cash pooling (qui peut vous éviter des soldes négatifs), le notional pooling (pour maximiser les gains sur votre solde agrégé) ou le cash sweeping (pour alimenter des comptes selon un solde cible). Les banques sont généralement bien outillées pour vous accompagner sur ces problématiques.
  • Prévention des risques : Des outils récents de prévention existent, tels que les IBAN virtuels, qui masquent votre IBAN principal auprès de vos débiteurs ou le blocage des prélèvements sur un compte. Bien qu’efficaces, peu d’acteurs financiers proposent ce type de solutions.
  • Assurances : Le recours massif au Cloud, à l’intelligence artificielle, etc. élargit le champ d’attaque des cybercriminels et accroît la vulnérabilité des entreprises face aux cyber-risques et autres risques. Nous vous invitons à vous familiariser avec les mesures de protection proposées par l’ANSSI. Bien que les outils de détection et de prévention des risques soient indispensables, nous vous recommandons de les coupler avec les assurances adaptées à votre activité.

Optimisation de vos paiements et encaissements

Optimisation de votre DPO

Pour vos dépenses, l’objectif est d’optimiser votre DPO. Plusieurs méthodes existent, citons par exemple :   

Préservez vos liquidités : Avec des délais de traitement de quelques secondes, le virement instantané SEPA vous évite d’avoir à puiser dans vos liquidités trop tôt pour honorer vos paiements. Son montant unitaire peut aller jusqu’à 100 000 €.  Les virements instantanés sont aujourd’hui disponibles chez certaines banques, mais leurs conditions d’utilisation sont hétérogènes. Nous vous recommandons de vérifier et de comparer les plafonds et les frais proposés par les banques offrant ce service. Notez cependant que la situation évoluera en 2025. En effet, les 27 pays de l’UE ont adopté une directive, qui prendra effet en 2025, permettant de généraliser les virements instantanés et d’harmoniser leurs coûts, que ce soit par les banques ou par d’autres prestataires de services de paiement.

Prolongez vos délais de paiement 

  • Avance de frais : Pour vos dépenses par cartes, privilégiez les acteurs qui proposent l’option de débit différé, vous permettant de bénéficier, sans frais, d’une avance de trésorerie d’au moins 30 jours.
  • Supply chain finance (SCF) : Connue également sous les termes de Reverse Factoring ou affacturage inversé, une opération de SCF est une solution de financement qui optimise les flux de trésorerie des entreprises en facilitant le financement des factures et des créances commerciales, souvent via des plateformes technologiques. Elle permet à vos fournisseurs de recevoir des paiements plus rapides, tandis que votre entreprise peut prolonger ses délais de paiement. Les acteurs bancaires traditionnels ainsi que certaines fintechs spécialisées proposent du SCF.  

Négociez vos conditions tarifaires : vous pouvez négocier des taux préférentiels avec vos fournisseurs, sous condition, par exemple, du versement d’un acompte ou l’achat d’une grande quantité de stock.

Optimisation de votre DSO

L’objectif est de récupérer vos factures rapidement. Citons par exemple les méthodes suivantes :  

Diversifiez vos méthodes d’encaissement 

  • Digitalisez une partie de votre chiffre d’affaires : La crise Covid-19 a démocratisé les méthodes d’encaissement numériques : paiement en ligne avec ou sans site vitrine. Les banques traditionnelles proposent des solutions intéressantes, tout comme les établissements de paiements et/ou de monnaie électronique. Si vous vous tournez vers les banques traditionnelles, vérifiez si la banque est acquéreur direct ou si elle délègue la gestion de sa monétique à une autre banque. Cette délégation peut influencer les coûts et la qualité du service.
  • Recouvrez vos créances à la source : Bien que traditionnelle, l’encaissement par prélèvement SEPA est une solution intéressante. Elle permet des taux de recouvrement élevés ainsi que l’automatisation de votre chaîne de facturation, de l’envoi à la signature des mandats jusqu’à la programmation et l’encaissement des paiements. Toutes les banques, ainsi que certains autres acteurs financiers, proposent cette solution. Le délai d’encaissement des factures peut varier selon l’acteur choisi, allant de 24 heures à 20 jours. Vous pouvez estimer les coûts potentiels d’utilisation en vous basant sur le volume et le montant des factures. Nous vous recommandons de choisir des acteurs qui offrent l’option de relance de paiement en échec, efficace pour maximiser votre taux de recouvrement.
  • Cédez vos créances commerciales : L’affacturage est un service financier qui vous permet de céder vos créances commerciales à une société spécialisée appelée factor. En échange, cette société vous avance immédiatement tout ou partie du montant de vos créances, moyennant des frais. La majorité des acteurs financiers spécialisés dans le financement proposent ces solutions.

Financez votre dette : En matière de crédit de court terme, l’accès aux différents produits bancaires tels que les découverts autorisés, les facilités de caisse, les crédits de campagne, l’escompte, les crédits d’exploitation, etc., ainsi que la possibilité de négocier ou renégocier les conditions tarifaires, peuvent être facilités par des facteurs tels que le volume de flux que vous confiez à votre banque, votre niveau d’équipement chez cette même banque, et la nature cyclique et saisonnière de votre activité.

Valorisation de vos excédents de trésorerie

Rémunération de vos liquidités (euros) de court terme

Certaines banques rémunèrent les liquidités sur votre compte courant, mais soyez vigilant quant aux éventuelles commissions qui sont facturées. 

Les comptes d’épargne liquides peuvent proposer des taux de rendements intéressants. Cependant, la politique de rémunération proposée par les acteurs financiers n’est pas homogène. Certaines banques proposent des taux attractifs seulement pour des grands comptes ou qui augmentent avec le niveau de dépôt. 

Des taux affichés élevés peuvent être la conséquence d’investissements de votre capital sur les marchés financiers, ce qui peut engendrer beaucoup de volatilité sur vos rendements. 

Les banques n’expliquent pas systématiquement la logique derrière les taux proposés (indexation, niveau de marge, etc.). Cependant, certaines banques proposent une rémunération indexée (quotidiennement, mensuellement, etc.) sur des taux de marché (EURIBOR, €STR, etc.). Ce mécanisme d’indexation est pratique, en particulier dans un contexte de volatilité des taux, car il vous permet d’anticiper vos rendements selon vos prévisions sur un taux donné et d’avoir une idée sur les marges que les banques génèrent sur vos dépôts. 

Rémunération de vos liquidités (euros) de long terme

Idéal pour vos liquidités de moyen ou long terme, le compte à terme (CAT) vous permet de fixer un taux sur des horizons pouvant aller de quelques mois à plusieurs années. Dans un contexte où les investisseurs prévoient des baisses du taux de la BCE, le CAT vous permet de “verrouiller” des taux intéressants sur le long terme. Si vous avez des exigences strictes sur l’accès à vos liquidités, certaines banques autorisent les retraits partiels et anticipés, à condition de respecter un préavis. 

 Les titres de créances négociables (TCN) offrent généralement des taux d’intérêt supérieurs au compte d’épargne ordinaire. Les TCN sont des « titres financiers émis au gré de l’émetteur, négociables sur un marché réglementé ou de gré à gré, qui représentent chacun un droit de créance » (Art. L.213-1 du Code monétaire et financier). Ils peuvent être émis par les banques, les entreprises, les organismes publics (collectivités locales, hôpitaux…) et les véhicules de titrisation sur le marché monétaire. 

D’un montant minimum de 150 000 € (ou tout équivalent monétaire), on distingue depuis 2016 deux familles de TCN : 

  • Titres de créances négociables à court terme : D’une durée initiale inférieure ou égale à 1 an, ils correspondent aux anciens billets de trésorerie émis par les entreprises ainsi qu’aux anciens certificats de dépôt émis par les établissements de crédit ou la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
  • Titres de créances négociables à moyen terme : ce sont des titres d’une durée initiale supérieure à 1 an.

Gestion d’actifs

Sans entrer dans le détail, la gestion d’actifs consiste à gérer vos investissements pour maximiser les rendements et minimiser les risques. Elle inclut divers actifs comme les actions, les OPC (SICAV, FCP, etc.), l’immobilier, les obligations, etc. 

Notons que le marché obligataire s’est emballé avant la baisse des taux de la BCE en juin 2024. En effet, dans un contexte de baisse prévu, l’appétence des investisseurs pour le marché obligataire est très forte. Les émetteurs l’ont bien compris : Air France a placé avec succès, en mai 2024, 650 millions d’euros d’obligations d’une maturité de 5 ans et dotées d’un coupon de 4,625 %.

Dans une situation de courbe inversée, et d’anticipation de désinversion de courbe à terme, vos stratégies d’investissement et de placement sont certainement en train d’être ré-évaluées. 

En fonction de vos espérances de rendements et de profil de risque, les banques traditionnelles, les sociétés de gestions d’actifs, les courtiers en ligne ou les fonds d’investissement sauront vous conseiller efficacement dans votre stratégie de gestion d’actifs. 

Memo Bank : votre partenaire pour optimiser vos liquidités

Memo Bank vous accompagne dans vos problématiques d’optimisation de liquidités. N’hésitez pas à prendre RDV avec un de nos chargés d’affaires pour échanger sur vos besoins.

Votre besoin Notre réponse
Protection et visibilité à 360° de vos liquidités Accès aux données en temps réel, 24h/24 et 7j/7

Notifications sur vos mouvements bancaires 

Réduction de la fraude grâce aux IBAN virtuels et au blocage
des prélèvements

Ratios prudentiels solides 

Cash pooling

Optimisation de vos encaissements et paiementsVirements instantanés unitaires de 100 k€, sans surcoûts

Avance de frais de trésorerie de 30 jours 

Encaissement de vos factures sous 24 heures 

Maximisation du taux de recouvrement 

Accès rapide aux découverts et crédits d’exploitation 

Valorisation de vos liquiditésCompte courant rémunéré sans commission de mouvement

Compte d’épargne liquide indexé sur l’€STR

Cash sweeping 

Compte à terme avec retraits partiels et anticipés

 

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