Résumons : les activités de Memo Bank peuvent être quantifiées en grandeurs physiques ou monétaires. Ces grandeurs peuvent ensuite être converties en masse de CO2e à l’aide de facteurs d’émission. Une fois ces calculs effectués pour chacune de nos activités, nous obtenons nos émissions totales de gaz à effet de serre sur la période étudiée (octobre 2020 – mars 2021). Les lignes qui suivent détaillent les résultats de notre bilan carbone, activité par activité.
(1) Émissions liées aux transports
Les bureaux de Memo Bank se trouvent à Paris, mais les employés de Memo Bank ne vivent pas tous à Paris ou en région parisienne. Certains vivent en province — à Marseille, Strasbourg, ou Nantes, par exemple. Pour conserver une bonne cohésion d’équipe, nous nous réunissons deux à trois fois par an, à raison d’une journée à chaque fois. Ces rassemblements nous permettent de parler du futur de Memo Bank tout en mangeant des quantités prodigieuses de viennoiseries. Ajoutez à cela les allers-retours en train que nos employés provinciaux font de temps en temps pour venir voir une partie de leurs collègues à Paris, et vous obtenez beaucoup de déplacements professionnels sur une période de six mois.
(1.1) Train
Parmi les émissions causées par nos déplacements, les émissions liées à nos voyages en train sont les plus conséquentes, et ce, bien que nous n’ayons pas trop voyagé entre octobre 2020 et mars 2021 — confinement oblige.
- Distance totale parcourue en train : 8 000 km ;
- Facteur d’émission retenu : 3 gCO2e/km.passager ;
- Émissions totales liées au train : 24 KgCO2e.
Les TGV de la SNCF sont alimentés par de l’électricité qui émane majoritairement de centrales nucléaires. Comme le nucléaire rejette assez peu de gaz à effet de serre, un trajet en TGV émet peu de CO2e. Nos 8 000 km parcourus en train n’ont ainsi émis « que » 24 kg d’équivalent CO2. Si nous avions effectué la même distance en voiture, nous aurions émis 1 544 kgCO2e au total, soit 64 fois plus.
(1.2) Transports en commun
Qu’ils vivent à Paris, en région parisienne, ou en province, les employés de Memo Bank utilisent presque tous les transports en commun pour se rendre au bureau — quand ils y vont. Pour estimer la distance parcourue par les membres de notre équipe sur le réseau de la RATP, nous avons demandé aux employés de Memo Bank d’estimer :
- la distance qui sépare leur domicile de nos bureaux ;
- leur nombre de jours de présence au bureau sur la période étudiée.
Pour les personnes qui vivent en province, nous avons négligé les trajets entre la gare parisienne d’arrivée et nos bureaux, car ces trajets ont été relativement rares sur la période étudiée.
- Distance totale parcourue en transports en commun : 5 000 km ;
- Facteur d’émission retenu : 3 gCO2e/km.passager ;
- Émissions totales liées aux transports en commun : 15 KgCO2e.
Le facteur d’émission retenu pour les transports en commun est le même que celui utilisé pour le train. Au total, nos 5 000 km parcourus sur le réseau RATP n’ont émis « que » 15 KgCO2e, soit un peu moins que nos trajets en train.
(1.3) Scooter
Entre octobre 2020 et mars 2021, nous avons parcouru 700 km en scooter (thermique) dans le cadre de nos déplacement professionnels. Comme les scooters thermiques carburent aux énergies fossiles (essence), et comme le scooter n’est pas un moyen de transport collectif, un trajet en scooter émet bien plus de CO2e par kilomètre et par passager qu’un trajet en train ou en métro — d’où un facteur d’émission plus élevé.
- Distance totale parcourue en scooter : 950 km ;
- Facteur d’émission retenu : 61 gCO2e/km.passager ;
- Émissions totales liées au scooter : 70 KgCO2e.
(1.4) Voiture
La voiture émet encore plus de CO2e par kilomètre que le scooter, car elle consomme plus de carburant que ce dernier (dans le cas d’un conducteur qui voyage seul). C’est la raison pour laquelle le facteur d’émission de la voiture est supérieur à celui du scooter.
- Distance totale parcourue en voiture : 400 km ;
- Facteur d’émission retenu : 193 gCO2e/km.passager ;
- Émissions totales liées à la voiture : 79 KgCO2e.
(1.5) Avion
Nous n’avons pas pris l’avion sur la période étudiée. Si nous l’avions fait, nous aurions dû multiplier notre distance totale parcourue dans les airs par un facteur d’émission de 230 gCO2e/km.passager. Oui, le facteur d’émission de l’avion est assez proche de celui utilisé pour la voiture (193 gCO2e/km.passager). Si l’avion a la réputation d’être plus « polluant » que la voiture, c’est parce que les trajets en avion sont beaucoup plus longs que les trajets en voiture. Personne ne fait Paris – San Francisco en Fiat 500, par exemple.
(1.6) Total des déplacements
Au total, nos déplacements professionnels ont émis 188 kgCO2e sur la période étudiée. À titre de comparaison, un vol aller-retour entre Paris et San Francisco émet 2 800 kgCO2e par personne.
Cet exercice nous a permis de nous rendre compte que nous gagnerions à organiser nos futurs évènements d’équipe dans des lieux accessibles en train.
Train (TGV) | 3 gCO2e/km.passager | 8 000 km | 24 kgCO2e |
RATP | 3 gCO2e/km.passager | 5 000 km | 15 kgCO2e |
Scooter | 61 gCO2e/km.passager | 950 km | 70 kgCO2e |
Voiture | 193 gCO2e/km.passager | 400 km | 79 kgCO2e |
Avion | 230 gCO2e/km.passager | 0 | 0 kgCO2e |
Total | | 14 350 km | 188 kgCO2e |
(2) Émissions liées aux postes de travail
Bien que nous considérions Memo Bank comme une entreprise “remote first”, c’est-à-dire une entreprise dans laquelle le télétravail est le mode d’organisation du travail par défaut, nous conservons tout de même des bureaux à Paris. Plus précisément, nous louons un espace de travail privatisé dans un immeuble collectif entièrement dévolu au coworking professionnel (Wellio). Comme certaines personnes de notre équipe passent parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines, sans mettre les pieds dans nos bureaux parisiens, le nombre de bureaux que nous louons à Wellio est inférieur à notre nombre total d’employés.
Pour tenir compte du caractère « hybride » de notre organisation, nous avons examiné les émissions liées :
- à nos postes de travail dans l’immeuble Wellio que nous occupons ;
- aux postes de travail des personnes qui travaillent à distance.
Les Émissions liées à ces différents postes de travail s’élèvent à :
- 1,19 tCO2e pour Wellio ;
- 0,14 tCO2e pour l’ensemble du télétravail.
Pour Wellio, nous avons fait la somme des émissions engendrées par :
- la consommation électrique de notre espace (20 % du total) ;
- les fuites de fluide des climatiseurs installés (60 % du total) ;
- notre mobilier et de nos écrans lors de leur fabrication (20 % du total).
Qu’il soit vide ou plein, nous avons considéré que notre espace chez Wellio consommait la même quantité d’électricité. Pour les personnes qui travaillent à distance, nous nous sommes concentrés sur les émissions liées à la consommation d’électricité des MacBook que nous fournissons à nos employés — nous avons négligé les émissions liées au chauffage dans le cadre du télétravail, car elles sont difficiles à mesurer.
(2.1) Total des bureaux
Les Émissions liées à nos postes de travail se sont élevées à 1,33 tCO2e sur la période étudiée. Dans notre cas, il n’y a pas photo : le télétravail permet de limiter nos émissions de CO2e. Avons-nous prévu de fermer nos bureaux parisiens ? Sans doute pas, mais nous savons désormais qu’un poste de travail chez Wellio cause plus d’émissions qu’un poste de travail à distance. Si nous ajoutons à cela le fait que le télétravail réduit grandement les émissions liées aux trajets entre le domicile et le bureau, nous avons là une formule efficace sur le plan énergétique.
Bureaux Wellio | 1,19 tCO2e |
Télétravail | 0,14 tCO2e |
Total | 1,33 tCO2e |
(3) Émissions liées aux outils numériques internes
Memo Bank est une banque majoritairement en ligne. Nous n’avons pas d’agences dans lesquelles nos clients peuvent venir déposer des chèques par exemple. Comme nos clients utilisent nos services par le biais d’Internet la plupart du temps, les serveurs sur lesquels tournent nos services bancaires représentent une source non négligeable d’émissions.
Dans le cadre de notre bilan carbone, nous avons aussi pris en compte les émissions liées à certains services de collaboration en ligne. Et pour que le tableau numérique soit complet, nous avons aussi inclus dans nos calculs les émissions causées par la fabrication de nos ordinateurs — leur consommation électrique ayant déjà été intégrée au calcul des émissions causées par nos postes de travail.
(3.1) Émissions liées à nos serveurs
Nous n’avons pas de serveurs dans nos bureaux. Nous ne louons pas non plus un parc de serveurs chez un hébergeur spécialisé dans la location de serveurs individuels ou mutualisés. Toutes nos applications bancaires tournent sur l’infrastructure d’Amazon Web Service (AWS), à Paris et à Francfort. Pour ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier, nous faisons aussi appel au service Azure vendu par Microsoft, un service équivalent à AWS, que nous utilisons en cas de coup dur, par exemple quand AWS ne répond pas. Ni Amazon ni Microsoft ne louent des serveurs à proprement parler. Au travers d’AWS et d’Azure, Amazon et Microsoft louent de la puissance de calcul, c’est-à-dire du temps de calcul disponible sur des machines capables d’exécuter plusieurs calculs en parallèle, ce qui permet d’obtenir une efficacité énergétique maximale — car les machines ne sont jamais utilisées à la moitié de leur capacité, par exemple.
En utilisant AWS (et Azure), non seulement nous n’avons pas de serveurs à gérer, mais nous réduisons aussi les émissions liées aux machines sur lesquelles nos applications bancaires tournent. D’après les chiffres commissionnés par Amazon, l’infrastructure d’AWS serait 3,6 fois plus efficace sur le plan énergétique que la médiane des loueurs de serveurs américains. Si AWS permet de faire les mêmes calculs que sur un serveur privé ou mutualisé, tout en consommant 3,6 fois moins d’énergie, c’est parce que :
- AWS utilise 100 % de la puissance offerte par ses machines ;
- AWS utilise des centres de données (un peu) moins énergivores ;
- les centres AWS carburent (en partie) aux énergies renouvelables.
Les émissions liées à notre utilisation d’AWS se sont élevées à 1,69 tCO2e. Pour calculer ces émissions, Magelan s’est appuyé sur la méthode de Cloud Carbon Footprint. Nous avons négligé les émissions liées à Azure.
(3.2) Émissions liées à nos ordinateurs
Être une banque n’empêche pas de travailler sur macOS. La preuve : tous les employés de Memo Bank travaillent sur un MacBook Pro, même nos banquiers. Les 59 MacBook Pro que nous utilisons ont émis 1,31 tCO2e lors de leur fabrication. Ici, nous prenons un facteur d’émission fourni par l’ADEME, qui s’élève à 42kgCO2e par ordinateur et par an — les émissions sont amorties sur toute la durée de vie de la machine.
(3.3) Émissions liées aux outils de collaboration internes
Nos outils de collaboration en ligne ont causé l’émission de 0,81 tCO2e sur la période étudiée. Pour obtenir ce chiffre, nous avons extrait de la suite Google Workspace le nombre total d’e-mails que nous avons échangés sur la période étudiée (300 000). Google nous donne aussi le nombre d’heures que nous avons passées à faire des réunions par visio-conférence (7 000). Nous avons aussi pris en compte les vidéos que nos employés visionnent dans le cadre de formations internes. Malheureusement, nous avons dû laisser de côté les émissions liées à nos recherches Google respectives ainsi que celles liées à notre utilisation de Slack, Confluence, GitLab, et YouTrack, faute de disposer d’une méthodologie fiable pour les intégrer dans nos calculs.
Gmail (e-mail) | 0,0001 gCO2e/email | 294 000 e-mails | 0,0294 kgCO2e |
Google Meet (visio) | 100 gCO2e/h | 7 285 heures | 728,5 kgCO2e |
Visionnage de vidéos (formations) | 50 gCO2e/h | 1 650 heures | 82,5 kgCO2e |
Total | | | 811,3 kgCO2e |
(3.4) Total des émissions liées aux outils numériques
Les émissions causées par notre utilisation des outils numériques sont appelées à grandir à mesure que notre équipe va s’élargir et que la quantité de données que nous allons devoir gérer va s’accroître. Nous avons donc été agréablement surpris de voir que le total de nos émissions dans cette catégorie était relativement faible à ce stade (3,5 % de nos émissions totales). Cela dit, ce chiffre augmenterait certainement si nous prenions en compte les émissions liées à tous les outils en ligne dont nous nous servons. Nous espérons faire mieux sur ce point l’année prochaine, si une méthodologie nous permet d’intégrer tous nos outils dans nos calculs d’ici là.
Infrastructures AWS | 1,69 tCO2e |
Ordinateurs et écrans | 1,31 tCO2e |
Gmail, Google Meet, et streaming | 0,81 tCO2e |
Total | 3,81 tCO2e |
(4) Émissions liées à l’achat de biens
Les achats de biens regroupent :
- les achats de fournitures pour les bureaux, comme des crayons ;
- les achats d’objets publicitaires, comme des t-shirts Memo Bank.
Dans cette catégorie, nous avons émis :
- 2,52 tCO2e pour les fournitures ;
- 0,95 tCO2e pour les objets publicitaires.
Pour calculer les émissions liées à l’achat de fournitures, nous utilisons un facteur d’émission exprimé en ratio monétaire : 367 kgCO2e/k€ (hors taxes). Les ratios monétaires sont bien moins précis que les ratios physiques, car ils sont plus éloignés de la nature que ces derniers. Ici, c’est donc l’ordre de grandeur qui nous a intéressé plus que la valeur absolue.
(5) Émissions liées à l’alimentation
Une partie non négligeable de nos émissions de CO2e se joue dans nos assiettes. Nous pourrions ignorer les émissions liées aux déjeuners des employés de Memo Bank (en semaine), mais comme ces repas ont lieu durant des journées travaillées, Magelan nous a conseillé de les prendre en compte, ce que nous avons fait. Pour savoir ce que nous mettons dans nos assiettes respectives, nous avons envoyé un questionnaire à toutes les personnes qui travaillent chez Memo Bank.