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Les banques dépensent beaucoup en informatique

Brice Boulesteix

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28 août 2020

La newsletter Memo Bank du 28 août 2020

Bonjour, vous lisez la deuxième newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous étiez déjà là le mois dernier, nous vous en remercions. Si vous nous lisez pour la première fois, nous vous souhaitons la bienvenue. Et si les chaînes de messages MSN vous manquent, faites suivre cet e-mail à vos collègues ou invitez-les à s’abonner sur : https://memo.bank/newsletter/.

Alors que la rentrée approche, nous avons voulu faire le point sur ce qu’il s’est passé durant l’été dans l’entrepreneuriat, la banque, et le numérique au sens large. De notre côté, nous espérons pouvoir vous en dire plus sur l’ouverture de nos services au public dans les semaines qui viennent. D’ici là, si vous souhaitez nous faire part de vos commentaires, répondez à cet e-mail. Nous lirons toutes vos suggestions.

À lire

Les banques dépensent beaucoup en informatique
Depuis deux ans, la Banque centrale européenne (BCE) demande aux établissements qu’elle supervise (voir la liste) de remplir un questionnaire annuel sur les risques informatiques auxquels ces derniers font face. La BCE agrège ensuite les réponses et publie un rapport. Celui de 2019, qui synthétise les réponses de 2018, vient de sortir (voir le rapport en anglais). On y trouve une corrélation intéressante : plus une banque compte d’experts en informatique dans son conseil d’administration et plus son budget informatique est élevé, ce qui se traduit par de meilleures performances techniques. Les banques qui comptent au moins 3 ingénieurs en informatique parmi leurs administrateurs ont subi moins de piratages que les autres et leurs principaux services en ligne ont affiché une disponibilité plus élevée (uptime).

Qu’en est-il des budgets ? En moyenne, l’informatique représente 21 % du budget des établissements supervisés par la BCE. Les 10 banques qui dépensent le plus en informatique y allouent 41 % de leur budget, loin des 7 % alloués par les 10 banques qui dépensent le moins en la matière. La différence entre les unes et les autres s’expliquent en partie par le recours massif à la sous-traitance, qui peut absorber jusqu’à la moitié du budget informatique d’une banque. Est-ce que le niveau monte depuis 2017, année du premier sondage ? Pas vraiment. En 2018, 77 % des banques interrogées par la BCE déclaraient dépendre de briques informatiques en fin de vie ; un chiffre en hausse de 14 points par rapport à l’enquête de 2017. Imaginez un viaduc dont l’un des pylônes serait en pâte à modeler…

P.-S. Pour ne rien vous cacher, Jean-Daniel Guyot, le co-fondateur de Memo Bank, est ingénieur en informatique. Nous avons fait le choix de construire notre infrastructure technique en interne, à partir de rien, pour ne pas dépendre de services tiers ni de sous-traitants.

Vers un étalement du remboursement des PGE pour les PME
Le prêt garanti par l’État (PGE), dont nous avons expliqué la mécanique sur notre blog, a joué le rôle rôle de respirateur artificiel pour la trésorerie des entreprises en difficulté. À ce jour, plus de 560 000 organisations y ont eu recours pour emprunter un total de 118 milliards d’euros. Comme le souligne The Conversation, le PGE semble avoir été un succès, à tel point que le gouvernement vient de l’adapter aux besoins des professionnels du tourisme, en créant le « PGE saison », qui permet d’emprunter l’équivalent de 80 % du chiffre d’affaires réalisé en 2019 – contre 25 % pour le PGE « ordinaire ».

La question qui se pose maintenant est la suivante : que faire pour les PME qui ne vont pas pouvoir rembourser leur PGE en mars ou avril prochain ? Dans un récent entretien accordé au journal Les Échos, le ministre de l’économie et des finances a déclaré que les entreprises qui ne seront pas en mesure de rembourser leur PGE dès l’année prochaine pourront échelonner leurs remboursements sur plusieurs années – comme prévu initialement. En échange de cet allongement de leur durée de remboursement, les PME concernées paieront (à la banque) des intérêts compris entre 1 % et 3 % par an, qui s’ajouteront au prix de la garantie de l’État (de 0,25 % à 2 % par an).

Les dirigeants gardent le moral
« Le groupe vit bien. » C’est ce que semble indiquer, entre les lignes, la dernière enquête de conjoncture réalisée par Bpifrance auprès de 5 556 PME françaises (1 à 250 salariés). Touchés mais pas coulés, 49 % des dirigeants déclarent avoir suffisamment de trésorerie sous le coude pour traverser la crise – bien aidés en cela par le PGE, auquel une PME sur deux dit avoir eu recours. Élément rassurant : 59 % des PME qui ont demandé un PGE assurent qu’elles n’ont dépensé qu’une petite partie de leur prêt.

Si le plus dur semble passé, l’épidémie de Covid-19 a cependant perturbé les plans de recrutement des PME : elles sont 35 % à repousser leurs recrutements et 22 % à les annuler. En moyenne, les dirigeants de PME s’attendent à perdre 15 % de leur chiffre d’affaire en 2020 (par rapport à 2019), ce qui explique pourquoi ils sont moins nombreux à prévoir d’investir cette année. Il faut dire que plus de la moitié des dirigeants de PME estime que la reprise sera difficile et qu’elle ne leur permettra pas de rattraper leurs pertes – rejoignant en cela la Banque de France, qui ne prévoit pas de retour à la normale avant 2022.

Bien sûr, l’optimisme n’est pas uniformément réparti : les PME du secteur de la construction s’attendent à une reprise plus rapide que celles qui vivent du tourisme ou de la restauration. Bien que 2020 s’annonce comme un mauvais cru pour les PME existantes, le nombre d’entreprises créées en juillet a déjà dépassé le niveau de la fin de l’année dernière, comme nous l’apprend une note de l’INSEE.

À parcourir

Comment Rondinaud, le numéro un de la Charentaise, la célèbre pantoufle produite en Charente, a raté son redémarrage après avoir été repris par l’ancien ministre des PME de Nicolas Sarkozy. (Les Échos)

Pour travailler concentré, travaillez en silence – ou tentez de vous ménager des moments de silence dans la journée. Le silence, entendu non pas comme l’absence de bruit, mais comme l’absence de parole, tendrait à reposer l’intellect. (Harvard Business Review)

39 % des dirigeants de PME souhaitent étendre le travail à distance dans leur entreprise, quand ce dernier est possible. Certains comptent même en profiter pour réduire la taille de leurs bureaux. (Les Échos)

Alors que la banque leur avait refusé un prêt, deux amis ont financé leur projet de cabane à frite dans l’Aisne grâce à leurs gains au casino. (Aisne Nouvelle)

Un client de Bank of America est devenu milliardaire pendant 15 minutes suite à une erreur d’affichage sur son compte. Honnête, le client en question a contacté sa banque pour lui signaler l’erreur, qui a été corrigée dans la foulée. (Bloomberg)

Des chiffres

Comment suivre de près les effets du confinement sur l’activité économique quand tous les indicateurs statistiques ordinaires s’avèrent inopérants du fait de leurs délais de publication ? C’est la question que s’est posée la Banque de France, courant mars. La réponse ? En examinant la consommation électrique des entreprises (signe de production) et les transactions par carte bancaire des ménages (signe de consommation), deux indicateurs qui ont le mérite de pouvoir être suivis en temps-réel ou presque. Compte-rendu à lire sur le blog de la Banque de France.

Des lettres

« La vie élégante est la science qui nous apprend à ne rien faire comme les autres, en paraissant tout faire comme eux. »

— Balzac (1830). Traité de la vie élégante.

À pourvoir

Nous recrutons des chargés d’affaires à Paris et à Lyon, pour aller à la rencontre de nos clients — en conservant des distances raisonnables. (Voir l’offre)

Nous cherchons une personne qui aime manipuler des données pour un poste d’ingénieur back-end. Travail à distance possible – Charentaises facultatives. (Voir l’offre)

Brice Boulesteix

Rédacteur