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Écrit par Brice Boulesteix
Publié le
L’inspection du travail inspecte vraiment
La newsletter Memo Bank du 28 janvier 2022.
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
À lire
Comment se déroule un contrôle de l’inspection du travail
Si vous dirigez une PME et qu’une personne se présente à l’accueil de votre entreprise en disant « bonjour, c’est l’inspection du travail, j’aimerais parler à la direction », que répondez-vous à cela ? Comment réagissez-vous ? Vous pouvez feindre l’ignorance et tenter de répondre quelque chose comme « j’aimerais vous aider, mais les pompiers sont déjà passés cette année et nous n’avons pas besoin d’un calendrier supplémentaire, merci ». C’est une stratégie possible. Une autre stratégie consiste à faire ce que l’inspection du travail vous demande. Que demandent les inspectrices et les inspecteurs du travail en ce moment ? La plupart demandent à voir si le protocole sanitaire est bien respecté.
L’hebdomadaire L’Express raconte ainsi le déroulement d’un contrôle sanitaire mené par une inspectrice du travail au sein de l’entreprise INTM, une société informatique basée à Levallois-Perret. L’article nous apprend que les inspecteurs du travail ne prennent jamais rendez-vous avant un contrôle. L’inspectrice suivie par L’Express explique que l’effet de surprise créé par une visite inopinée lui permet de contrôler les entreprises dans leur état normal, spontané, sans préparation ni faux-semblants.
Comment se déroule un contrôle mené par l’inspection du travail ? Dans le cas d’INTM, la visite de l’inspectrice commence par un tour des bureaux, en compagnie du président de l’entreprise. À chaque étape de la visite, l’inspectrice interroge la direction sur des points bien précis, tous liés au protocole sanitaire. Les bureaux occupés par les salariés sont-ils suffisamment espacés ? Les pièces bénéficient-elles d’une bonne aération ? Les poignées de portes sont-elles désinfectées ? Y a-t-il du gel hydro-alcoolique à tous les étages ? Les consignes sanitaires à respecter sont-elles bien affichées au mur ? Et ainsi de suite…
Après s’être assurée que les « gestes barrières » étaient bien respectés dans l’entreprise, l’inspectrice s’intéresse ensuite au télétravail. Là encore, les questions fusent en direction de Georges Awad, le président d’INTM. Les employés qui peuvent travailler depuis chez eux travaillent-ils bien depuis chez eux ? À raison de combien de jours par semaine ? Quels outils ont-ils à leur disposition ? Les cas de Covid et les « cas contact » sont-ils automatiquement placés en télétravail par la direction ? Et ainsi de suite… Comme nous en avons déjà parlé dans cette newsletter, le télétravail est « obligatoire » depuis la dernière mise à jour du protocole sanitaire, et l’inspection du travail multiplie les contrôles pour s’assurer que les entreprises jouent le jeu sur ce point.
Comme Georges Awad et la société INTM, près de 5 000 entreprises seraient ainsi contrôlées chaque mois par l’inspection du travail. Si le ministère du Travail dit avoir multiplié par 5 le nombre de contrôles inopinés, il a aussi divisé par 2 le montant de l’amende prévue en cas de non-respect du protocole sanitaire dans les entreprises. Alors que le projet de loi sur le passe vaccinal prévoyait une amende de 1 000 € pour chaque manquement constaté (dans la limite de 50 000 € par entreprise), le montant de l’amende a finalement été abaissé à 500 € par manquement. Pour rappel : le télétravail est obligatoire jusqu’au 2 février, le passe vaccinal est en vigueur jusqu’au 31 juillet, et non, l’inspection du travail ne vend pas de calendriers.
Pourquoi certaines PME délocalisent leur production à l’étranger
Qu’est-ce qui pousse les PME industrielles françaises à délocaliser une partie de leur production à l’étranger ? C’est la question que s’est posée la banque publique d’investissement, Bpifrance. Pour y répondre, les équipes de Bpifrance ont interrogé plus de 1 300 dirigeants de PME. Les résultats de l’enquête menée par Bpifrance viennent d’être publiés sous la forme d’une étude. Que dit l’étude ? Elle montre que 85 % des PME industrielles sondées produisent intégralement en France, c’est-à-dire que l’intégralité de leurs ateliers, de leurs usines, et de leurs laboratoires, se situent sur le sol français.
Est-ce que certaines PME ont l’intention de délocaliser tout ou partie de leur production à l’étranger dans les cinq années qui viennent ? La réponse est « oui », mais pour 3 % des PME sondées par Bpifrance seulement. Et dans certains cas, délocalisation ne veut pas dire désertion. Il peut s’agir de PME qui ont des sites de production en France, qui prévoient de les conserver, mais qui comptent ouvrir de nouveaux sites à l’étranger par ailleurs. Qu’est-ce qui motive ces délocalisations partielles ou totales ? Les dirigeants qui délocalisent cherchent-ils à « économiser un centime par pièce », comme l’a suggéré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, lors de ses vœux à la presse en début d’année ? Dans plus d’une délocalisation sur deux (51 %), c’est la volonté de se rapprocher d’un client qui motive le choix du dirigeant. Vient ensuite l’optimisation des coûts de production (29 %).
Y a-t-il des PME qui comptent faire le voyage dans l’autre sens et « relocaliser » tout ou partie de leur production en France ? Là encore, la réponse est « oui ». 5 % des PME sondées par Bpifrance prévoient d’ouvrir de nouveaux sites de production en France à l’avenir. Si certains dirigeants citent la hausse des coûts de transport parmi les raisons qui les poussent à « relocaliser » leur production en France, d’autres évoquent aussi les enjeux climatiques, voire leurs convictions personnelles — deuxième réponse la plus citée. L’étude de Bpifrance montre aussi que plus une PME travaille pour des clients mondialisés, et plus elle a de chances de mondialiser sa production en retour, notamment pour servir ses clients là où ils sont.
Au total, 26 % des PME sondées par Bpifrance se fournissent en France pour produire en France. Ces PME « 100 % made in France » sont surtout présentes dans le secteur de l’agroalimentaire. Elles produisent à 88 % pour des clients français, eux aussi. À l’autre bout du spectre, 11 % des PME sont globalisées, c’est-à-dire qu’elles se fournissent et produisent partout dans le monde, pas seulement en France. Ces PME globalisées travaillent surtout pour la filière automobile et seuls 54 % de leurs clients sont français. Bien sûr, les entreprises qui délocalisent pour grappiller quelques points de marge existent, mais l’étude de Bpifrance montre que les dirigeants de PME qui « relocalisent » sont désormais plus nombreux — et plus souvent motivés par des convictions personnelles que par des calculs égoïstes.
À parcourir
Rares images du logo de la Caisse d’Épargne dans son milieu naturel. tiktok.com
La Banque de France vient de changer l’échelle qu’elle utilise pour attribuer des cotations aux entreprises. Comme les banques utilisent ces cotations, l’accès au crédit des PME pourrait changer lui aussi. Nous faisons le point sur notre site. memo.bank/magazine
Découvrez pourquoi l’entreprise MadeForMed, qui édite un service destiné aux médecins de famille, a remplacé la « calculatrice » de sa banque par l’application mobile Memo Bank. memo.bank
La CPME organise une conférence en ligne sur le thème des aides gouvernementales. La séance aura lieu le mercredi 9 février 2022, de 10 h 30 à midi. Inscription gratuite. cpme.fr
Le journal Le Monde s’intéresse aux nuances qui existent entre les établissements de crédit (comme Memo Bank), les établissements de paiement, et les agents d’établissements de paiement. Ces nuances sont techniques, mais elles peuvent avoir de lourdes conséquences en matière de sécurité des dépôts. lemonde.fr (article payant)
Des chiffres
2,4 jours supplémentaires. C’est la différence entre le temps que mettaient les grandes entreprises pour payer leurs fournisseurs en 2019 et le temps qu’elles ont mis pour faire la même chose en 2020, crise sanitaire oblige. L’ennui, c’est que les fournisseurs des grandes entreprises (5 000 salariés et plus) sont souvent des PME (10 à 250 salariés). Or, quand un fournisseur (ici une PME) n’est pas payé à temps par son client (ici une grande entreprise), le fournisseur doit tirer sur sa trésorerie pour compenser la lenteur du client. Dans son dernier bulletin, la Banque de France estime que les retards de paiement ont « coûté » 12 milliards aux PME, sous la forme de trésorerie mobilisée pour compenser les retards de paiement causés par les mauvais payeurs.
Des lettres
« Comment trouver place sur une terre agrandie par la puissance d’ubiquité, et rétrécie par les petites proportions d’un globe fouillé partout ? Il ne resterait qu’à demander à la science le moyen de changer de planète. »
— Chateaubriand (1848). Mémoires d’outre-tombe.
À pourvoir
ALM. — Nous recrutons une personne au poste de responsable ALM. Si vous aimez répéter qu’Al Capone est tombé pour fraude fiscale, et non par pour meurtre ou banditisme, écrivez-nous.
Produit. — Nous avons un poste de chef de produit à pourvoir. Venez nous aider à faire gagner du temps aux PME dans la gestion de leur trésorerie.
Data. — Nous recrutons une personne au poste de data engineer. Savoir que « Kafka » n’est pas uniquement le nom d’un écrivain austro-hongrois est un plus.
Back-end. — Nous cherchons un développeur ou une développeuse back-end pour rejoindre notre équipe technique. Goût pour les claviers mécaniques apprécié, mais facultatif.
Communication. — Nous cherchons une plume pour nous rejoindre en tant que responsable communication. Si vous savez qu’on ne dit pas « digital » pour dire « numérique », écrivez-nous.
Business. — Nous avons un poste de business developper à pourvoir. Venez nous aider à faire connaître Memo Bank dans le monde des PME.
Business. — Nous cherchons un ou une inside sales pour un stage de fin d’études de 6 mois. Notre avis : bon moyen de mettre un pied dans l’industrie bancaire sans devoir aller à La Défense tous les matins.
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