Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
Hadrien Léger
20 janvier 2023
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
Si vous voyez un jour une tête à deux faces sur une pièce de monnaie antique, rassurez-vous, cela ne signifie pas que le Voldemort de Harry Potter a bel et bien existé. Cette tête représente le dieu romain Janus, le dieu des passages. Janus était le dieu des passages « concrets », comme les portes, ou les arches, au-dessus desquels il était souvent représenté, et le dieu des passages « abstraits » : le passage de la paix à la guerre, de la jeunesse à l’âge adulte, de l’ancienne année à la nouvelle année… Janus était représenté comme un dieu à deux faces, dont les visages étaient tournés vers les deux états dont il supervisait le passage. Janus voyait devant et derrière lui, pouvait lire l’avenir et voir le passé.
C’est à Janus que l’on doit le nom du mois de janvier, un mois de passage, d’entre-deux. Un mois pendant lequel on est encore tourné vers l’année écoulée, dont on dresse le bilan, en même temps qu’on tente de lever le voile de l’année à venir. Ainsi se croisent depuis quelques semaines les articles et études qui analysent 2022, et ceux consacrés à l’anticipation de 2023. En ce début d’année, nous avons voulu nous aussi jouer les Janus autour de trois thèmes qui devraient marquer 2023 autant qu’ils ont marqué 2022 : l’inflation et la remontée des taux d’intérêt des banques centrales, la santé des TPE-PME françaises, et le changement de paradigme dans le secteur des entreprises technologiques.
C’est en mars 2022 que l’inflation est passée de transitoire à durable en Europe. La guerre en Ukraine, qui a commencé le 24 février, a aggravé une hausse des prix déjà bien installée. Dès janvier 2022, Eurostat annonçait que l’inflation dans la zone euro avait atteint 5 % en décembre 2021, un record depuis 25 ans. Aux États-Unis, elle était déjà de 7 %. Pourquoi l’inflation était-elle déjà élevée en Europe et aux États-Unis ? Parce que la forte reprise économique de 2021 avait provoqué des pénuries de matières premières, et (déjà) une hausse du coût de l’énergie.
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la plupart des économistes pensaient que l’inflation ne durerait pas. Le 8 février 2022, le FMI estimait que l’inflation dans la zone euro sur l’année 2022 serait de 3 % — tout en soulignant qu’une escalade en Ukraine pourrait aggraver la situation. C’est exactement ce qu’il s’est passé. L’inflation a poussé la Banque centrale européenne (BCE) à relever quatre fois son principal taux de refinancement au cours de 2022 : de 0 % depuis 2016, il est passé à 0,5 % en juillet, 1,25 % en septembre, 2 % en octobre, et 2,5 % en décembre. Objectif de la BCE : renchérir le coût du crédit, afin que les ménages et les entreprises investissent moins, et que le ralentissement économique freine la hausse des prix. Cette stratégie, dont certains ont critiqué le retard, commence à porter ses fruits. En fin d’année, l’inflation a ralenti dans la zone euro, passant de 10,6 % en octobre, à 10 % en novembre, et à 9,2 % en décembre.
Que nous réserve 2023 ? L’inflation dans la zone euro devrait continuer à refluer, et la croissance économique européenne pourrait être moins mauvaise que prévu, échappant à la récession. La BCE poursuivra néanmoins ses hausses de taux, comme l’a sous-entendu Christine Lagarde le 19 janvier dernier. L’objectif de la BCE est de maintenir les prix en-dessous de 2 %, et ses dernières prévisions tablent sur une inflation de 6,3 % en 2023.
La France, qui a passé 2022 plusieurs points en dessous des niveaux européens d’inflation, devrait rejoindre la moyenne européenne. La Banque de France estime que l’inflation sera de 6 % en 2023 — elle a été de 5,9 % en 2022. Depuis le 1er janvier, le bouclier tarifaire qui protégeait les ménages et les entreprises de moins de 10 salariés (TPE) de la hausse du coût de l’énergie, et limitait l’inflation, a été allégé. La hausse maximale des tarifs de l’électricité et du gaz passe de 4 % à 15 %. De nombreuses aides, par exemple pour les entreprises dont les dépenses énergétiques représentent plus de 3 % du chiffre d’affaires, sont toutefois maintenues.
La 76ème enquête semestrielle de Bpifrance Le Lab sur les TPE-PME françaises permet de combiner bilan et prospective, car les dirigeants de TPE-PME interrogés s’expriment à la fois sur ce qu’a été leur activité en 2022, et sur ce qu’ils estiment qu’elle sera en 2023.
L’étude montre que les TPE-PME françaises ont été résilientes en 2022. Malgré la hausse du coût de l’énergie et des matières premières, la persistance de difficultés d’approvisionnement, les pénuries de recrutement, et l’atonie de la consommation des ménages à cause de l’inflation, les TPE-PME affichent un chiffre d’affaires en hausse en moyenne de 5,7 %. Le solde d’opinion des dirigeants dont l’activité progresse (la différence entre le pourcentage des dirigeants qui disent que leur chiffre d’affaires augmente, et le pourcentage des dirigeants qui disent que leur chiffre d’affaires diminue), s’établit à 27 points. Ce chiffre est en recul de 8 points par rapport à 2021, mais reste supérieur aux niveaux de 2018 et 2019.
Plusieurs indicateurs montrent toutefois que la situation est à la fois inégale et fragile, et qu’elle pourrait se détériorer en 2023. D’abord, la progression moyenne de 5,7 % du chiffre d’affaires masque une disparité entre les secteurs. Si certains secteurs se portent bien, comme le tourisme et les transports (les seuls secteurs où le solde d’opinion progresse par rapport à 2021), d’autres souffrent et continueront à souffrir en 2023. Comme le commerce, pénalisé par l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat des ménages, et la construction, pénalisée par la hausse du coût des matières premières et de l’énergie. Les TPE-PME de tous les secteurs sont d’ailleurs pessimistes quant à 2023, en raison de la persistance des difficultés d’approvisionnement, et de la hausse des factures énergétiques. Le solde d’opinion des dirigeants de TPE-PME qui pensent que leur chiffre d’affaires augmentera en 2023 n’est que de 6 points — il était de 31 points l’année dernière.
Par ailleurs, la trésorerie des TPE-PME se dégrade, et un nombre croissant d’entre elles déclarent avoir puisé dans plus de la moitié de leur prêt garanti par l’État (PGE). Dans le même temps, l’accès au crédit se durcit, ce qui est une conséquence directe (et voulue) de la hausse des taux de la BCE. Cet accès au crédit se réduit dans tous les secteurs, tant dans l’accès au crédit de trésorerie qu’au crédit d’investissement. 34 % des TPE-PME citent le coût du crédit comme un obstacle à l’investissement, contre 10 % il y a un an.
Dans le secteur des entreprises technologiques, 2022 aura été une année de transition. Jusqu’au début de l’année 2022, le secteur a vécu dans l’abondance de capitaux, une tendance qui s’est accélérée avec la crise du Covid. Les levées de fonds mondiales ont atteint 259 milliards de dollars en 2019, 298 milliards en 2020, et 638 milliards en 2021. Les investisseurs se sont de moins en moins intéressés à la viabilité du modèle économique des entreprises dans lesquelles ils investissaient, pour ne regarder que des indicateurs de croissance, parfois sans rapport avec la capacité des entreprises à générer des revenus. Tous les écosystèmes n’étaient pas égaux face à l’abondance de capitaux, mais la fièvre a pleinement concerné les écosystèmes européens matures, comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Tout a changé en 2022. Une conjonction de facteurs, que nous avions analysée il y a quelques mois, a provoqué un assèchement des fonds disponibles pour les jeunes entreprises innovantes. Les levées de fonds dans le monde ont diminué de 35 % en 2022 par rapport à 2021. Une start-up a aujourd’hui plus de mal à lever des fonds, et tout investissement lui coûtera plus cher en capital. Les fonds de capital-risque sont plus prudents, et font donc beaucoup plus attention à la santé financière des entreprises dans lesquelles ils investissent : leur capacité à engendrer des revenus, leur rythme de dépenses, leur plan pour être rentable… Le magazine Sifted explique que les entreprises innovantes doivent changer de North Star metric, l’indicateur phare qu’elles suivent chaque mois. Alors qu’auparavant, les start-up choisissaient des indicateurs de référence liés à la croissance de l’utilisation de leur produit (utilisateurs actifs mensuels, volume d’affaires, nombre de comptes créés…), elles doivent aujourd’hui se tourner vers des indicateurs qui traduisent leur capacité à dégager des revenus pour atteindre la viabilité — ARR ou revenu annuel récurrent, burn multiple…
Ce changement de paradigme perdurera-t-il en 2023 ? Le gérant de fonds de capital-risque Fred Wilson estime que oui, et qu’une vague de faillites de start-up pourrait marquer 2023. L’abondance d’argent disponible a permis au cours des dernières années à de nombreuses entreprises de grandir ou de se maintenir à flot, alors que leur modèle économique n’était pas viable. Beaucoup de start-up fragiles ont pu survivre malgré le resserrement des vannes, parce qu’elles avaient levé suffisamment d’argent en 2021 et début 2022, quand les investisseurs étaient moins attentifs à leur santé financière. Elles se retrouveront cependant à court de trésorerie en 2023, et celles qui n’ont pas réussi à établir leur modèle économique n’arriveront pas à convaincre des investisseurs désormais plus prudents. Un grand nombre pourrait faire faillite en 2023, ou se faire racheter.
Le fonds de capital-risque Andreessen Horowitz décrit les tendances qui devraient marquer l’écosystème des entreprises technologiques en 2023. a16z.com (article en anglais)
La newsletter de Memo Bank en est à sa centième édition. Afin de vous remercier pour votre fidélité, nous avons fait le point sur les enseignements que nous avons tirés de notre newsletter — chiffres inédits à l’appui. memo.bank/magazine
Un gisement géant de terres rares, ces minerais considérés comme stratégiques pour réaliser la transition énergétique, a été découvert en Suède. lesechos.fr
Avez-vous déjà joué avec des intelligences artificielles qui créent des images à partir de mots-clés ? Des artistes attaquent en justice les entreprises qui ont conçu ces produits, les accusant d’avoir utilisé leurs œuvres pour entraîner les intelligences artificielles. lexpress.fr (article payant)
Un étudiant de Princeton a créé un outil pour détecter si un texte a été écrit par le chatbot ChatGPT. Cette édition de notre newsletter a réussi le test. washingtonpost.com (article en anglais)
Après la Banque de France, c’est au tour du cabinet Altares de publier une étude sur les défaillances d’entreprises en 2022. Comme la Banque de France, Altares constate qu’après deux années de baisse, les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse en 2022 : 42 500 procédures ont été ouvertes en 2022, soit une hausse de 49,9 % par rapport à 2021. Ce chiffre reste inférieur aux années d’avant Covid, au cours desquelles les défaillances avoisinaient les 50 000 par an. Mais le niveau pourrait être dépassé en 2023, toujours selon Altares. Autre donnée inquiétante : l’accélération des défaillances est plus rapide que la moyenne pour les PME de moins de 100 salariés, qui connaissent une hausse de 78 % des défaillances.
« Aie une prévoyance sage,
Et des faits importants garde le souvenir,
Semblable au dieu Janus, dont le double visage.
Voit derrière et devant, le passé et l’avenir. »
— Dionysius Cato (IIIe ou IVe siècle après J.-C.), Distiques de Caton.
DevOps. — Nous avons un poste de site reliability engineer à pourvoir. Poste garanti sans dette technique vieille de 20 ans — blague facilitée par le fait que nous n’existons que depuis 2016.
Hadrien Léger
Rédacteur
Notre site Internet se transforme pour mieux refléter la progression de la valeur ajoutée de Memo Bank. Qu’il s’agisse de nos clients et de leurs besoins, des évolutions du marché bancaire, ou encore de nos services et de la technologie développée… l’écosystème de Memo Bank a profondément évolué ces dernières années. Ces changements se sont naturellement traduits dans notre offre, à laquelle nous avons souhaité donner vie à travers notre nouveau site Internet. Après plusieurs mois de travail intense, c’est désormais chose faite. Découvrez pourquoi et comment le site de Memo Bank s’est métamorphosé.
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de « transformation numérique » ou de « transition digitale ». Ces termes sont à la mode, mais que recouvrent-ils vraiment ? Et quelle attitude devriez-vous adopter sur ces sujets ? Nous avons posé plusieurs questions à Brice Vimont, le directeur commercial de Memo Bank, pour bien comprendre en quoi consiste la transformation numérique et comment les PME peuvent la financer.
Dans le « monde d’avant », quand vous alliez voir votre banquier pour lui demander un financement, ce dernier analysait vos bilans avant de prendre sa décision. Mais ça, c’était avant. Depuis le 17 mars 2020, date de l’instauration du premier confinement en France, les règles du jeu ont un peu changé en matière de financement d’entreprises.
Qu’est-ce qui a changé au juste ? Plusieurs choses : les entreprises ont revu leurs priorités dans l’urgence, les banques traditionnelles ont rapidement ajusté leur politique de crédit, et la Banque de France a modifié sa campagne de cotation des entreprises. Voyons tous ces changements dans le détail, graphiques à l’appui.
Si vous dirigez une PME, vous savez sans doute combien vous dépensez chaque mois pour payer votre loyer ou vos factures téléphoniques. Mais savez-vous combien vous dépensez en frais bancaires ? C’est tout de suite plus compliqué, n’est-ce pas ? Que le passage des saisons affecte votre chiffre d’affaires ou non, le montant de votre facture bancaire varie sans doute d’un mois sur l’autre, sans justification apparente.
Comment se fait-il que des frais aussi courants et aussi réguliers que les frais bancaires ne débouchent pas sur des factures claires, stables, prévisibles ? Et pourquoi les chefs d’entreprise doivent-ils attendre la fin de l’année avant de savoir combien leur banque leur a vraiment coûté ? Pour comprendre ce qui fait varier les factures bancaires, nous avons épluché les tarifs des banques traditionnelles françaises — oui, c’est un travail ingrat, mais il faut bien que quelqu’un le fasse. Cet article détaille les différents types de frais que les banques font payer aux entreprises et les compare avec les tarifs de Memo Bank.
En tant que banque, nous employons des banquiers. Comme Memo Bank n’existait pas au moment où nos banquiers ont commencé à travailler, la plupart d’entre eux sont passés par des banques traditionnelles avant de nous rejoindre. Nous ne sommes pas leur premier employeur. Lorsqu’ils arrivent chez nous, les banquiers que nous recrutons apportent donc avec eux les habitudes qu’ils ont développées dans les grandes banques françaises. L’une de ces habitudes consiste à travailler sur un PC. Dans les banques traditionnelles, les employés utilisent des ordinateurs équipés de Windows. C’est ainsi. Pourquoi Windows ? Parce que le système d’exploitation de Microsoft est probablement le meilleur environnement pour faire tourner Excel, l’application la plus populaire dans le monde bancaire.
Comme nous n’avons pas fondé Memo Bank pour être une réplique en plus petit des banques traditionnelles, nous avons choisi d’équiper nos employés de MacBook — tous nos employés, y compris nos chargés d’affaires. Quand un banquier rejoint notre équipe, c’est un ordinateur en aluminium (avec une pomme dessus) qui l’attend sur son bureau, pas un PC. En nous rejoignant, nos banquiers changent donc non seulement de banque, mais ils changent aussi de système d’exploitation. Ils passent de Windows à macOS, le système d’exploitation d’Apple. Pour aider nos chargés d’affaires à se familiariser rapidement avec leur nouvel environnement de travail, voici les conseils que nous leur donnons. Ces conseils s’adressent à toutes les personnes qui découvrent macOS. Ils ne nécessitent pas la moindre ligne de code et sont très faciles à mémoriser.
La banque comme elle devrait être.
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Cas d’usage
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