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Quel dirigeant de PME êtes-vous ?

Brice Boulesteix

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19 mars 2021

La newsletter Memo Bank du 19 mars 2021

Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.

À lire

Les 4 profils de dirigeants de PME
Si vous avez créé votre compte Facebook au début des années 2010, vous vous souvenez peut-être des quiz, ces petits questionnaires qui apparaissaient dans votre fil d’actualité et qui vous proposaient de déterminer « Quel personnage d’Harry Potter vous ressemble le plus ? ». Pour savoir si vous étiez plus proche d’Harry ou d’Hermione, il vous suffisait de laisser le quiz accéder à votre profil Facebook et de répondre à quelques questions. Si vous optiez pour la réponse la plus aventureuse à chaque question, le quiz concluait que vous ressembliez à Harry ; et si vous optiez pour les réponses les plus sages, le quiz vous rattachait à Hermione. Le résultat de votre quiz était ensuite publié sur votre mur, à la vue de vos amis, ce qui permettait au quiz de se propager de proche en proche. Simple et efficace. Très populaires aux plus grandes heures de Farmville, les quiz Facebook ne semblent plus si courants que ça de nos jours. Si les quiz semblent avoir disparu, les tests de personnalité sont toujours là quant à eux, et Bpifrance vient d’en réaliser un à grande échelle, auprès de nombreux dirigeants de PME. L’objectif du test de personnalité réalisé par Bpifrance ? Établir des grandes catégories de dirigeants, des profils types, des groupes homogènes. Comment ? En interrogeant les entrepreneurs sur des sujets aussi variés que leur vision de l’entreprise, leur style de management, le numérique, ou encore le climat. Pour mener à bien cette étude, la banque publique d’investissement a sondé 1 335 dirigeants de PME, sur tout le territoire. Et pour que l’échantillon étudié soit représentatif, Bpifrance a interrogé des PME de toutes les tailles, c’est-à-dire de 10 à 249 salariés, et de tous les secteurs, c’est-à-dire de l’agriculture aux services, en passant par l’industrie, le commerce, et le bâtiment.

Que dit l’étude ? Elle montre que quatre profils de chef d’entreprise se dégagent. Premier profil : celui du « capitaine humaniste », profil dans lequel se rangent 26 % des dirigeants de PME. Comme leur nom l’indique, les capitaines humanistes se préoccupent grandement de leurs équipes et de l’environnement dans lequel évolue leur entreprise. Ils n’ont rien contre l’idée de développer leur chiffre d’affaires, mais ils cherchent la stabilité avant tout. Deuxième profil : celui du « conquérant aventurier », qui représente 28 % des dirigeants. Les conquérants aventuriers se caractérisent par leur volonté de doubler, voire de tripler, leur chiffre d’affaires rapidement. Plus ils vont vite, mieux ils se portent. S’ils ne se désintéressent pas complètement du changement climatique, ils ne considèrent pas que leur entreprise puisse avoir une prise directe sur l’environnement. Troisième profil : celui du « stratège engagé », qui va comme un gant à 18 % des dirigeants. Les stratèges engagés cherchent la formule qui leur permettra de concilier croissance économique et engagement social. Ils veulent développer leur entreprise, mais pas n’importe comment, ni à n’importe quel prix. Leurs choix sont réfléchis, mesurés, et tiennent toujours compte de l’environnement. Plus curieux que la moyenne, les stratèges engagés lisent plusieurs livres par an, consultent souvent leurs pairs, et gardent un œil sur leurs concurrents. Quatrième et dernier profil : celui du « gestionnaire prudent », qui rassemble 28 % des dirigeants. Les gestionnaires prudents souhaitent que leur entreprise se développe doucement mais sûrement. Pour eux, la rentabilité et la stabilité priment sur l’innovation. Attachés à leur ancrage local, les gestionnaires prudents sont fiers de créer des emplois dans leur région. Voilà pour l’étude. Bien que les profils établis par Bpifrance renseignent sur les ambitions et les motivations des dirigeants de PME, l’étude ne permet pas de savoir si les chefs d’entreprise sont plus Gryffondor ou Serpentard. Pour ça, il faudrait un quiz Facebook.

Comment obtenir un crédit en temps de crise
Comment obtenir un prêt pour votre entreprise en temps de crise, quand les banques ferment le robinet du crédit ? C’est la question posée par deux professeurs de finance, Jérémie Bertrand et Aurore Burietz, dans les colonnes du magazine The Conversation. Pour répondre à cette question, les deux professeurs commencent par rappeler que l’octroi d’un prêt présente toujours un risque pour la banque qui prête. Cette dernière court le risque de ne jamais revoir l’argent qu’elle prête — si l’entreprise à qui elle prête disparaît avant d’avoir remboursé son crédit, par exemple. Dans ces conditions, les banques doivent limiter les risques qu’elles prennent, en récoltant le plus d’informations possible sur les entreprises, afin d’évaluer au mieux leur capacité de remboursement. Problème : en temps de crise, les entreprises rechignent parfois à transmettre certaines informations aux banques, pour ne pas amputer leurs chances d’obtenir… un financement. Dit autrement, avant d’octroyer un prêt, les banques gagnent à voir ce que les entrepreneurs ne gagnent pas forcément à montrer. C’est sans fin. Les professeurs parlent « d’asymétrie d’information » pour désigner cette situation qui ressemble beaucoup à une partie de cache-cache entre la banque et l’entreprise.

Comment sortir par le haut de cette asymétrie d’information qui n’arrange ni la banque ni l’entreprise en quête de financement ? Comment optimiser vos chances d’obtenir un crédit, même quand votre banque se méfie ? Pour les deux chercheurs, la solution consiste à rassurer votre banquier en amont (avant l’octroi du crédit) et en aval (une fois le crédit débloqué). Pour augmenter vos chances d’obtenir un crédit, pour soigner votre dossier en amont, commencez par aller voir la banque qui vous connaît le mieux, votre banque principale. Ensuite, si votre banque cherche à réduire le risque qu’elle prend en vous demandant quelques garanties, acceptez-les, vous montrerez ainsi que vous êtes de bonne foi — si votre entreprise se porte bien, la banque ne retiendra pas votre caution de toute façon. Enfin, dites-vous bien que votre banquier ne pourra jamais connaître votre entreprise aussi bien que vous la connaissez, vous, en tant que dirigeant, en tant que chef d’entreprise. Consentez donc à ce que votre banquier vous fasse payer une partie du risque qu’il prend en vous prêtant, même s’il surévalue ce risque à vos yeux. Et après ? Que faire une fois votre crédit débloqué ? Une fois que vous avez obtenu votre financement, rassurez votre banque en aval. Payez vos mensualités de remboursement à temps et prenez régulièrement rendez-vous avec votre banquier pour le tenir informé. En faisant bonne figure avant l’octroi de votre crédit, et après celui-ci, vous donnerez à votre banquier de bonnes raisons de vous faire confiance à l’avenir, même en cas de coup dur.

À parcourir

Comment va Elon Musk ? Très bien, merci. Il est désormais « Technoking » de Tesla, en plus d’en être le CEO, ce qui le situe probablement dans la catégorie des conquérants aventuriers — sauf que pour lui, le ciel n’a pas l’air d’être une limite. (sec.gov)

Nous organisons une nouvelle conférence en ligne le mercredi 31 mars à 11 h 30. Au programme : le placement de trésorerie. Comment choisir vos placements ? Pourquoi les optimiser ? Vous saurez tout sur le sujet. (memo.bank)

Les ventes du jeu Donjons et Dragons (D&D) ont augmenté de 33 % en 2020. Simple conséquence du confinement ou manifestation d’un énième « effet Netflix », le jeu étant présent dans la série Stranger Things ? (cnbc.com)

Les salariés français semblent plus friands de télétravail que leurs homologues allemands ou britanniques. Nuance tout de même : un effet de génération est à l’œuvre ici, les jeunes réclamant plus de télétravail que les moins jeunes. (challenges.fr)

La région Île-de-France propose aux PME franciliennes un « pack relance », qui comprend un audit gratuit et un plan pour relancer votre activité. Vous avez jusqu’au 12 avril pour déposer une candidature. (iledefrance.fr)

Des chiffres

D’après les chiffres publiés par le ministère du travail, la participation des PME à l’index d’égalité professionnelle, dont nous parlions la semaine dernière, a augmenté de 10 points entre 2020 et 2021. En mars 2020, 43 % des PME ont transmis leur index au ministère. En mars 2021, le taux de réponse des PME est passé à 53 %. Le taux de réponse des entreprises de plus de 1 000 salariés se situe quant à lui à 84 %.

Des lettres

« On sait bien que l’être humain est complexe, multiple, divisé, à surprises, mais il faut un temps de guerre ou de grands bouleversements pour le voir. C’est le plus passionnant et le plus terrible spectacle. »

— Irène Némirovsky (2004). Suite française.

À pourvoir

Finance. — Nous recrutons un ou une spécialiste du risque, pour évaluer et surveiller nos risques opérationnels. Si vous ne pensez pas directement « baby-foot » quand vous entendez « Bâle II », écrivez-nous.

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Brice Boulesteix

Rédacteur