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Écrit par Brice Boulesteix
Publié le
En avoir ou pas (des bureaux)
La newsletter Memo Bank du 16 octobre 2020
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À lire
En avoir ou pas (des bureaux)
Alors que les fonctionnaires canadiens peuvent travailler à distance depuis 1999, et que des services entiers de l’administration américaine fonctionnent sans bureaux fixes, la France ne s’empressait pas jusque-là d’adopter le télétravail. Seuls 18 % des employés de bureau et 0,7 % des salariés de l’État travaillaient ponctuellement depuis chez eux avant le confinement. Tout a changé avec le confinement. Sommés de rester chez eux pour sauver des vies, 2 employés de bureaux sur 3 (65 %) se sont mis à travailler depuis leur domicile durant le confinement (à raison de 3 jours par semaine en moyenne). Celles et ceux qui avaient la chance de pouvoir travailler sans sortir de chez eux s’y sont enfin mis.
Puis le soufflet est retombé, brutalement. Le télétravail est reparti aussi vite qu’il était arrivé. Fin juillet, plus de la moitié (55 %) des employés de bureau étaient de retour dans leur open space, à plein temps, sans possibilité de travailler depuis chez eux. Si le nombre de nouveaux cas de Covid-19 semble être reparti à la hausse durant l’été, tout comme la fréquentation du métro parisien, le télétravail est resté à quai, lui, bien loin de son niveau d’adoption pendant le confinement — et ce alors même que 4 dirigeants de PME sur 10 semblent avoir du mal à payer le loyer de leurs bureaux. Qu’est-ce qui coince ? Pourquoi la mayonnaise ne prend-elle pas ? Difficile d’isoler une raison en particulier. La faute incomberait à la défiance caractéristique de la société française, au retard technologique des entreprises hexagonales, à la centralisation excessive du territoire, ou encore à l’exiguïté des logements urbains qui ne permet pas de travailler depuis chez soi dans de bonnes conditions.
Si le télétravail peine tant à s’imposer en France, est-ce le signe que les salariés français vivent leur meilleure vie au bureau ? Pas tellement. 80 % d’entre eux disent vouloir travailler depuis leur domicile plus souvent. Alors que certains dirigeants font la sourde oreille, d’autres semblent avoir reçu le message et adapté l’occupation de leurs bureaux en conséquent. Le Parisien rapporte que certains quartiers d’affaires, situés au sud de la capitale, sont désormais à peine plus fréquentés que le nord de la Creuse. Dans le même temps, d’après le quotidien Les Échos, les dirigeants de PME seraient de plus en plus nombreux à interroger la pertinence de leurs bureaux. Si les bureaux coûtent cher, que les employés souhaitent majoritairement y passer moins de temps, et que le travail à distance est fortement recommandé par le gouvernement, alors tout semble en place pour que les budgets consacrés aux bureaux baissent dans les mois qui viennent. Signe de ce basculement : les ventes de costumes sont en chute libre. Un signe qui n’étonnera cependant pas Automattic, l’entreprise américaine derrière WordPress, dont les employés travaillent à domicile depuis plusieurs années, sans chemise, voire sans pantalon.
Que faire des agences bancaires ?
Qu’est-ce qui a une porte, des fenêtres, un toit, et qu’on croise très souvent en France ? Si vous vous dites : « La France compte un peu moins de 35 000 communes et à peu près autant de mairies, on peut donc difficilement faire plus courant qu’une mairie. », si vous vous dites cela, vous avez le bon raisonnement, mais pas le bon résultat. À l’échelle du territoire national, les agences bancaires sont plus courantes que les mairies, les bureaux de Poste, ou les monuments aux morts. Problème : contrairement aux mairies, dont l’influence s’est accrue à la faveur du déconfinement, la fréquentation des agences bancaires est en baisse, elle — ce qui complique encore plus les affaires des marchands de costumes. En cause ? La numérisation croissante du secteur bancaire. Un récent article paru dans l’hebdomadaire britannique The Economist permet de prendre la mesure de la transition numérique en cours dans la banque. L’article nous apprend par exemple que les transactions par carte enregistrées par Visa et Mastercard (hors de Chine) ont fait un bond de 40 % au premier semestre 2020. Certes, depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses personnes ont fait un tour par la case « agence bancaire » pour y retirer de l’argent dans le but de se constituer une épargne de précaution. Mais leurs billets sont restés sous le matelas, ils n’ont pas servi à payer quoi que ce soit par la suite.
Les signes de la numérisation du secteur bancaire ne se limitent pas au paiement. Alors que leurs agences (restées ouvertes) tournaient au ralenti durant le confinement, les banques ont constaté que l’utilisation de leurs services en ligne augmentait. Leurs clients semblent avoir pris l’habitude de consulter leurs comptes sur le web ou depuis un mobile. 95 % d’entre eux entendent d’ailleurs continuer à le faire dans les mois qui viennent, d’après le cabinet Bain. De leur côté, les banques s’adaptent en réduisant la voilure sur le terrain, ce qui se traduit par des fermetures d’agences. Crédit Suisse, la deuxième plus grosse banque helvétique, a déjà annoncé la fermeture de 24 % de ses agences. La France, qui compte plus d’agences bancaires par habitant que la moyenne européenne, devrait suivre le mouvement, en fermant des agences ou en faisant payer l’accès à un conseiller, pour limiter les pertes de revenu engendrées par le délaissement des agences. Est-ce que la montée des services de paiement en ligne signe la fin des banques traditionnelles pour autant ? Pas vraiment, tant les deux sont complémentaires — les nouveaux services en ligne s’appuyant sur les infrastructures des banques pour fonctionner.
À parcourir
Pour limiter la propagation du Covid-19, évitez le tutoiement. (Le Monde)
Nous sommes en octobre, le mois de la cyber-sécurité. (cybermois.fr)
Comment le mot « bureau » a d’abord servi à désigner un objet avant d’être synonyme d’open space. L’histoire d’un meuble devenu lieu. (France Culture)
Des chiffres
34 % des PME françaises n’ont pas de site internet, contre 22 % des PME européennes, ce qui place la France en queue de peloton.
Des lettres
« Notre grande erreur est d’essayer d’obtenir de chacun en particulier les vertus qu’il n’a pas, et de négliger de cultiver celles qu’il possède. »
— Marguerite Yourcenar (1951). Mémoires d’Hadrien.
À pourvoir
Nous recrutons une personne au poste de chargé de développement commercial et de partenariats. Port du pantalon conseillé.
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