Un site pour lister les sites qui permettent de créer un site
Deux commerçants sur trois n’ont pas de site internet. Retour du confinement oblige, alors que les boutiques et les restaurants sont de nouveau fermés, nombreux sont les commerces qui décident de se mettre à la vente en ligne, dans l’espoir d’y écouler une partie de leurs produits. Pour encourager les artisans et les commerçants à se lancer sur Internet, le gouvernement a déjà annoncé qu’une subvention de 500 € leur serait accordée. Mais qui appeler quand on ne connaît rien au web et qu’on ne voit pas bien par où commencer ? SOS Fantômes ? Le web n’est pas vraiment leur cœur de métier. Le petit neveu du voisin ? Il sait mettre à jour Firefox, mais de là à développer un site internet… Les chambres de commerce ? Leur cours en ligne sur la numérisation des entreprises ne sortira pas avant le 15 mars 2021. Vers qui se tourner alors ? Google ? Bien sûr, une recherche Google pour « création boutique en ligne » renvoie des résultats, plusieurs millions de résultats même, mais comment s’y retrouver entre les places de marché, les sites internet « clé en main », et les solutions de paiement ? Pour aider les très petites entreprises (TPE) à s’orienter dans le maquis des services web professionnels, le gouvernement a mis en ligne le site : clique-mon-commerce.gouv.fr, un annuaire qui recense les prestataires prêts à aider les TPE à créer leur présence en ligne.
Les entreprises peuvent décaler d’un an le remboursement du PGE
Le prêt garanti par l’État (PGE) n’est pas un prêt bancaire comme les autres. Contrairement à un prêt ordinaire, le dirigeant qui emprunte dans le cadre d’un PGE n’a pas besoin de fournir une caution personnelle à sa banque, car l’État se porte garant (auprès de la banque) à la place du dirigeant. Autre différence avec un crédit classique : les remboursements ne commencent qu’au bout de douze mois, puisque le PGE est assorti d’une franchise de remboursement d’un an — seuls les intérêts de la garantie fournie par l’État (entre 0,25 et 2 %) sont dus durant la première année. Les chefs d’entreprise qui ont demandé un PGE en mars 2020 commenceront donc à le rembourser en mars 2021, pas avant. Problème : la crise sanitaire ne sera sans doute pas derrière nous en mars 2021 et de nombreux entrepreneurs craignent de ne pas être en mesure d’honorer les premiers remboursements de leur PGE. Ces derniers ont donc demandé une rallonge d’un an — ce qui porterait à deux ans la durée de la franchise de remboursement — et ils ont plus ou moins obtenu gain de cause, comme le rapporte le quotidien Les Échos.
Dans la réalité, le décalage du remboursement au-delà de la première année se fera au cas par cas, et c’est la banque qui aura le dernier mot. Autre nuance : la deuxième année de franchise de remboursement sera plus chère que la première pour les dirigeants, puisqu’ils devront payer les intérêts du prêt (entre 1 et 2,5 %) en plus des commissions de la garantie de l’État, comme le détaille la Fédération bancaire française dans un récent communiqué. De son côté, la Banque de France a prévu de laisser jouer : si une entreprise demande un différé de paiement supplémentaire (pour porter à deux ans sa franchise de remboursement), alors elle ne sera pas considérée en défaut de paiement — comme c’est théoriquement le cas quand un dirigeant demande un nouveau décalage de ses remboursements. Pour rappel : les banques peuvent proposer le PGE jusqu’au 30 juin 2021.
Le coup d’éclat permanent
Les banques traditionnelles ont répondu présent pendant le premier confinement et leurs clients semblent reconnaissants. C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude menée aux États-Unis par le cabinet Bain. L’étude rappelle que les banques traditionnelles se sont mises en quatre pour garder leurs agences ouvertes, même au plus fort de la crise sanitaire, certaines allant jusqu’à mettre en place un drive pour leurs clients, comme au McDonald’s. Alors qu’elles faisaient face à un nombre élevé de demandes de crédits à traiter, les banques ordinaires ont su faire preuve de flexibilité pour réduire leurs délais de réponse et parer au plus pressé. À la fois surpris et contents de trouver face à eux des banquiers compréhensifs, les clients sont sortis du premier confinement avec une opinion enjolivée de leur banque. De leur côté, les établissements bancaires semblent bien décidés à poursuivre sur leur bonne lancée. Mais en ont-ils vraiment les moyens ?
D’après Bain, les banques classiques doivent investir dans les choses qui ne changeront pas une fois la crise sanitaire passée, résorbée. À l’avenir, est-ce que les clients ressentiront moins le besoin de parler à un banquier en cas de pépin ? Probablement pas. Dans les mois qui viennent, les clients attendront-ils de leur banque des réponses plus ou moins rapides qu’avant ? Ils exigeront sans doute de leur banque des réponses aussi promptes que durant le confinement, sinon plus. Pour répondre à la demande de réactivité de leur clientèle, Bain encourage les banques traditionnelles à investir dans les services en ligne, car ils ont l’avantage d’être accessibles partout et disponibles tout le temps. Si les clients se mettent à faire leurs démarches simples en ligne, ils libéreront du temps aux banquiers, et ces derniers pourront alors se concentrer sur les cas les plus épineux — d’après Bain, plus un cas est coton et plus il gagne à être traité de vive voix par un banquier expérimenté. Les banques conventionnelles seront-elles capables d’entériner leur coup d’éclat printanier ? Ou finiront-elles par retomber dans leurs travers procéduriers ?