Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
Brice Boulesteix
13 janvier 2023
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
Les virements bancaires fonctionnent un peu comme les trains. Une façon incomplète mais néanmoins éclairante de comprendre pourquoi certains virements n’arrivent qu’à J+1 consiste à comparer le fonctionnement des banques à celui des trains. Si vous décidez de faire Lyon – Lille en train, vous pouvez prendre un train Trenitalia pour faire Lyon – Paris, avant de faire Paris – Lille en TGV SNCF, le tout dans la même journée. Pour arriver avant la nuit à Lille, vous avez non seulement besoin que Trenitalia soit à l’heure, mais vous avez aussi besoin que la SNCF soit à l’heure, bien que ces deux compagnies soient indépendantes l’une de l’autre.
Maintenant, imaginez que le dernier train pour Lille soit déjà parti quand vous pénétrez dans la gare du Nord. Que se passe-t-il ? Il se passe que vous devez passer la nuit à Paris en attendant de pouvoir prendre le premier train pour Lille, le lendemain. Trenitalia a beau avoir fait son travail en vous conduisant à Paris à temps, vous restez à quai dans la capitale, faute de TGV pour Lille le même jour. Si les trains de voyageurs circulaient 24 heures sur 24, vous pourriez bien sûr rallier Lille en pleine nuit, à la fraîche, mais le réseau ferré ferme à partir d’une certaine heure, ce qui vous oblige à patienter jusqu’au lendemain. Dans votre cas, deux goulots d’étranglement sont à l’œuvre : l’heure du dernier train pour Lille (1) et l’heure de fermeture du réseau ferré (2). Même si Trenitalia fait bien son travail sur la partie Lyon – Paris, votre arrivée à Lille peut tout de même être retardée par l’un ou l’autre de ces goulots d’étranglement.
Quel rapport entre le train et les virements bancaires ? Réponse : la présence de deux goulots d’étranglement entre le départ et l’arrivée. Quand vous faites un virement depuis votre compte courant, votre virement n’est pas de suite envoyé à la banque de votre destinataire. Au lieu de ça, votre transaction passe par une chambre de compensation, une organisation tierce à laquelle votre banque et celle de votre destinataire sont reliées. Pour le dire très vite, les chambres de compensation permettent aux banques de faire leurs comptes entre elles pour savoir qui doit quoi et à qui. Les chambres de compensation évitent aux banques d’avoir à se faire des paiements entre elles après chaque virement sortant de leurs clients, de la même manière qu’un tableau Tricount évite à des amis d’avoir à se rembourser après chaque dépense faite par un membre du groupe.
Prenons un exemple. Si vous faites un virement de 155 € de la banque A vers la banque B, et que, dans le même temps, un client de la banque B fait un virement de 100 € vers la banque A, alors votre virement de 155 € ne croisera pas celui de 100 €. Non. À la place, la chambre de compensation va dire « Hum, je note que A a reçu 100 € de la part de B, tout en versant 155 € à B, donc c’est comme si B n’avait reçu que 55 € de la part de A (155-100), donc si je déclenche un simple virement de 55 € à B alors le compte est bon, pas besoin de virements croisés. » Au lieu de se virer 100 € dans un sens et 155 € dans l’autre, les banques se règlent la différence de leurs virements respectifs (55 € ici). Dans l’histoire, ce sont les chambres de compensation qui tiennent les comptes inter-bancaires à jour, et c’est le système de paiement inter-bancaire qui permet aux banques de se régler ce qu’elles se doivent — sans faire de virements inutiles, donc.
Autre détail technique : pour que les paiements puissent circuler entre les différentes banques connectées à une même chambre de compensation, encore faut-il que le système de paiements inter-bancaires, c’est-à-dire les rails sur lesquels circule l’argent, soit ouvert, opérationnel. Si le système de paiement inter-bancaire est fermé au moment où la chambre de compensation déclenche un paiement de 55 € en direction de la banque B, alors le client de la banque B qui devait recevoir vos 155 € attendra un jour de plus avant d’être payé. Et si la chambre de compensation a elle-même baissé le rideau au moment où votre banque lui fait parvenir votre ordre de virement de 155 €, ce dernier passera la nuit dans la file d’attente de la chambre de compensation, comme bloqué en correspondance. Dans le monde des virements standards, deux goulots d’étranglement sont donc aussi à l’œuvre : l’heure à laquelle la chambre de compensation déclenche son dernier paiement inter-bancaire de la journée (1) et l’heure de fermeture du système de paiement inter-bancaire lui-même (2).
Revenons à notre parallèle entre les virements et les trains. Pour filer la métaphore, on pourrait dire que les banques jouent le rôle de Trenitalia (premier maillon), que les chambres de compensation jouent le rôle de la SNCF (second maillon), et que le système de paiement inter-bancaire joue le rôle du réseau ferré (goulot d’étranglement ultime). Pour que votre virement de 155 € parvienne à la banque B le jour même, que doit-il donc se passer ? D’abord, vous devez faire votre virement suffisamment tôt dans la journée pour que votre banque transmette l’ordre de virement à la chambre de compensation dans la matinée, idéalement. C’est la première étape, la première partie du voyage.
Ensuite, la chambre de compensation doit jouer son rôle de Tricount, elle doit en conclure que la banque B mérite de recevoir 55 €, et elle doit déclencher un paiement de 55 € en direction de B par le biais du système de paiement inter-bancaire (les rails). C’est la seconde étape, la dernière partie du voyage, celle qui permet à la banque B de créditer les virements entrants du jour sur les comptes de ses clients. Si votre ordre de virement parvient à la chambre de compensation trop tard, c’est comme si vous ratiez le dernier train de la journée lors de votre correspondance : le J+0 devient impossible et vous basculez dans le J+1.
En Europe, le système de paiement inter-bancaire s’appelle TARGET2. Ce système est ouvert du lundi au vendredi, de 7 heures à 18 heures. En France, la chambre de compensation la plus utilisée par les banques s’appelle STET-CORE. En semaine, tous les ordres de virement qui parviennent à STET-CORE après 12 h 30 ne sont comptabilisés qu’à J+1. Les gens du métier appellent ça l’heure de « cut-off », c’est-à-dire l’heure à partir de laquelle les fichiers qui permettent aux banques d’équilibrer leurs comptes, façon Tricount, ne sont plus transmis aux banques le jour même. Pour que votre virement de 155 € atteigne la banque B à J+0, vous devez donc non seulement l’envoyer le plus tôt possible, mais votre banque doit aussi s’activer pour transmettre votre transaction à STET-CORE avant 12 h 30.
Le goulot d’étranglement créé par le cut-off de STET-CORE est la raison pour laquelle on vous a peut-être déjà conseillé de faire vos virements standards le matin. Ce conseil est globalement bon, mais il ne vaut pas dans tous les cas. D’autres chambres de compensation existent, et certaines ont des heures de « cut-off » plus tardives que 12 h 30. Chez STEP2, une autre chambre de compensation, le « cut-off » a lieu à 16 heures — ce qui laisse ensuite 2 heures à STEP2 pour déclencher des paiements de régulation (vers les banques) par le biais du système TARGET2 et avant la fermeture de ce dernier. Plus original, STEP2 permet depuis quelques mois aux banques de solder leurs comptes entre elles, même après la fermeture de TARGET2 — les règlements se font alors par le biais d’un compte technique, commun à toutes les banques, et géré par STEP2. La limite de ce contournement tient au fait que le compte technique en question dépend en partie de… TARGET2. Bref, dans le train comme dans les virements, on finit toujours par retomber sur l’opérateur historique.
P.-S. Chez Memo Bank, nous transmettons les virements de nos clients aux chambres de compensation toutes les 15 minutes, entre 7 h 15 et 15 h 30, du lundi au vendredi. Comme nous sommes par ailleurs connectés à STEP2, et comme STEP2 plie les gaules à 16 heures en semaine, un virement Memo Bank effectué à 15 h 25 peut arriver le jour même — sous réserve que la banque d’en face traite le fichier (envoyé par STEP2) lui permettant d’imputer ses comptes à temps. Voyez ça comme notre façon d’accélérer les virements standards. Ce petit coupe de pouce s’ajoute aux virements instantanés, que nous proposons aussi, et qui arrivent à destination en 10 secondes, eux.
La semaine dernière, nous avons parlé de la tendance qu’avaient les administrations centrales à disséminer les informations destinées aux entreprises sur différents sites. Conséquence de cette tendance : au lieu d’avoir un seul site de référence, les dirigeants de PME se retrouvent face à des sources multiples, qui disent toutes à peu près la même chose. D’une certaine manière, l’État semble un peu trop décentralisateur dans le monde numérique. Sacré paradoxe, car il suffit de fréquenter une dirigeante ou un dirigeant qui exerce par ailleurs des responsabilités politiques au niveau local pour apprendre que l’État n’est pas toujours trop décentralisateur dans le monde physique — c’est même le contraire qui lui est parfois reproché.
Quand on considère que le monde numérique est un monde dans lequel le coût marginal de publication d’une nouvelle page web est nul, on peut se demander pourquoi l’État n’en profite pas pour publier toutes les informations destinées aux entreprises au même endroit, sur un seul et unique site ? À quoi bon tenir X sites différents à jour, avec X noms de domaine à payer et Y serveurs à entretenir, quand toutes les pages publiées sur les sites B et C pourraient tout aussi bien être ajoutées au site A ? Bien qu’Internet soit un réseau par nature décentralisé, les services numériques gagnent souvent à être centralisés, eux, car leur coût de fonctionnement est le même, qu’ils s’adressent à une seule personne dans une seule ville ou à 950 000 individus répartis aux quatre coins du pays.
Pour prendre un exemple bancaire, si les banques en ligne peuvent avoir des clients partout en France sans avoir la moindre agence sur le territoire national, c’est précisément parce que les sites des banques en ligne sont centralisés. La banque en ligne Fortuneo n’a pas besoin de proposer un site web différent dans chaque commune pour avoir des clients partout. Au lieu de ça, Fortuneo n’a qu’un seul site web, que les clients de Fortuneo peuvent tous utiliser, où qu’ils se trouvent. Que vous accédiez à vos comptes Fortuneo depuis Brest ou depuis Marseille est complètement indifférent pour Fortuneo. Sans doute conscient de cet avantage inhérent au numérique, le gouvernement vient de centraliser plusieurs services destinés aux entreprises, des services qui étaient jusque-là décentralisés, gérés par des administrations différentes.
Depuis le début de l’année 2023, le site formalites.entreprises.gouv.fr remplace les 6 réseaux de centres de formalités des entreprises (CFE), qui géraient les dossiers des entreprises — principalement au moyen d’enveloppes et de feuilles A4. Les 6 services en question sont : l’URSSAF, les greffiers des tribunaux de commerce, les chambres de commerce et d’industrie (CCI), les chambres de métiers et d’artisanat (CMA), les chambres d’agriculture (CA), et les services des impôts des entreprises de la DGFIP. L’État vient donc de remplacer 6 services « analogiques » par un seul et unique service « numérique ». Problème : à peine le site formalites.entreprises.gouv.fr était-il en ligne qu’il faisait déjà l’objet d’une première cyber-attaque. Si le monde numérique permet de regrouper des services jusqu’alors éparpillés, il facilite aussi le travail des pirates, qui n’ont alors plus qu’une seule porte à forcer pour commettre leur larcin.
Un habitant de Tholonet (Bouches-du-Rhône) a trouvé une enveloppe contenant plusieurs centaines d’euros à côté d’un distributeur de billets. Et il n’a pas gardé les billets pour lui. Ce monsieur cherche à rendre les euros oubliés à leur propriétaire. francebleu.fr
L’enregistrement de la conversation entre Jean-Daniel Guyot, le CEO de Memo Bank, et Denise Johansson, la co-CEO de la fintech Enfuce, est disponible en ligne — en accès libre. enfuce.com (conversation en anglais)
La Société Générale vient de boucler l’absorption juridique du Crédit du Nord, pour former le groupe SG. Prochaine étape : fusionner les systèmes informatiques des deux établissements pour n’en conserver qu’un seul. latribune.fr (article payant)
Autre fusion : le registre national du commerce et des sociétés (RCS), le répertoire des métiers (RM), et le registre des actifs agricoles (RAA) viennent de fusionner pour former le registre national des entreprises (RNE). entreprendre.service-public.fr
Le modèle d’attestation que vous devez transmettre à votre fournisseur d’électricité pour bénéficier du « bouclier tarifaire » ou de « l’amortisseur électricité » est enfin en ligne. economie.gouv.fr
Sur les 1,3 milliard de chèques émis en Europe au cours de l’année 2022, 1,2 milliard d’entre eux ont été émis en France, d’après le magazine Challenges. Les chiffres de la Banque de France confirment les dires de Challenges : les chèques représentent encore 4 % des paiements en France (en nombre de paiements) pour un montant moyen de 533 € par chèque.
« L’entêtement sans l’intelligence, c’est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. »
— Victor Hugo (1834), Claude Gueux.
DevOps. — Nous avons un poste de site reliability engineer à pourvoir. Poste garanti sans dette technique vieille de 20 ans — blague facilitée par le fait que nous n’existons que depuis 2016.
Si ce que vous venez de lire vous a plu, inscrivez-vous pour recevoir notre newsletter tous les vendredis. C’est gratuit.
Brice Boulesteix
Rédacteur
Notre site Internet se transforme pour mieux refléter la progression de la valeur ajoutée de Memo Bank. Qu’il s’agisse de nos clients et de leurs besoins, des évolutions du marché bancaire, ou encore de nos services et de la technologie développée… l’écosystème de Memo Bank a profondément évolué ces dernières années. Ces changements se sont naturellement traduits dans notre offre, à laquelle nous avons souhaité donner vie à travers notre nouveau site Internet. Après plusieurs mois de travail intense, c’est désormais chose faite. Découvrez pourquoi et comment le site de Memo Bank s’est métamorphosé.
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de « transformation numérique » ou de « transition digitale ». Ces termes sont à la mode, mais que recouvrent-ils vraiment ? Et quelle attitude devriez-vous adopter sur ces sujets ? Nous avons posé plusieurs questions à Brice Vimont, le directeur commercial de Memo Bank, pour bien comprendre en quoi consiste la transformation numérique et comment les PME peuvent la financer.
Dans le « monde d’avant », quand vous alliez voir votre banquier pour lui demander un financement, ce dernier analysait vos bilans avant de prendre sa décision. Mais ça, c’était avant. Depuis le 17 mars 2020, date de l’instauration du premier confinement en France, les règles du jeu ont un peu changé en matière de financement d’entreprises.
Qu’est-ce qui a changé au juste ? Plusieurs choses : les entreprises ont revu leurs priorités dans l’urgence, les banques traditionnelles ont rapidement ajusté leur politique de crédit, et la Banque de France a modifié sa campagne de cotation des entreprises. Voyons tous ces changements dans le détail, graphiques à l’appui.
Si vous dirigez une PME, vous savez sans doute combien vous dépensez chaque mois pour payer votre loyer ou vos factures téléphoniques. Mais savez-vous combien vous dépensez en frais bancaires ? C’est tout de suite plus compliqué, n’est-ce pas ? Que le passage des saisons affecte votre chiffre d’affaires ou non, le montant de votre facture bancaire varie sans doute d’un mois sur l’autre, sans justification apparente.
Comment se fait-il que des frais aussi courants et aussi réguliers que les frais bancaires ne débouchent pas sur des factures claires, stables, prévisibles ? Et pourquoi les chefs d’entreprise doivent-ils attendre la fin de l’année avant de savoir combien leur banque leur a vraiment coûté ? Pour comprendre ce qui fait varier les factures bancaires, nous avons épluché les tarifs des banques traditionnelles françaises — oui, c’est un travail ingrat, mais il faut bien que quelqu’un le fasse. Cet article détaille les différents types de frais que les banques font payer aux entreprises et les compare avec les tarifs de Memo Bank.
En tant que banque, nous employons des banquiers. Comme Memo Bank n’existait pas au moment où nos banquiers ont commencé à travailler, la plupart d’entre eux sont passés par des banques traditionnelles avant de nous rejoindre. Nous ne sommes pas leur premier employeur. Lorsqu’ils arrivent chez nous, les banquiers que nous recrutons apportent donc avec eux les habitudes qu’ils ont développées dans les grandes banques françaises. L’une de ces habitudes consiste à travailler sur un PC. Dans les banques traditionnelles, les employés utilisent des ordinateurs équipés de Windows. C’est ainsi. Pourquoi Windows ? Parce que le système d’exploitation de Microsoft est probablement le meilleur environnement pour faire tourner Excel, l’application la plus populaire dans le monde bancaire.
Comme nous n’avons pas fondé Memo Bank pour être une réplique en plus petit des banques traditionnelles, nous avons choisi d’équiper nos employés de MacBook — tous nos employés, y compris nos chargés d’affaires. Quand un banquier rejoint notre équipe, c’est un ordinateur en aluminium (avec une pomme dessus) qui l’attend sur son bureau, pas un PC. En nous rejoignant, nos banquiers changent donc non seulement de banque, mais ils changent aussi de système d’exploitation. Ils passent de Windows à macOS, le système d’exploitation d’Apple. Pour aider nos chargés d’affaires à se familiariser rapidement avec leur nouvel environnement de travail, voici les conseils que nous leur donnons. Ces conseils s’adressent à toutes les personnes qui découvrent macOS. Ils ne nécessitent pas la moindre ligne de code et sont très faciles à mémoriser.
La banque comme elle devrait être.
Memo Bank est une société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 13.076.278,74 € agréée en qualité d’établissement de crédit par la Banque Centrale Européenne (Sonnemannstrasse 22, 60314 Frankfurt am Main, Allemagne) et contrôlée par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (4 place de Budapest, 75009 Paris).
Cas d’usage
De nombreux fournisseurs et prestataires exigent le paiement d’un acompte ou de la totalité d’une facture avant l’envoi d’une commande