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Écrit par Brice Boulesteix

Publié le

Troisième prolongation du prêt garanti par l’État

La newsletter Memo Bank du 12 novembre 2021.

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À lire

Prolongation de la prolongation de la prolongation du PGE

Le prêt garanti par l’État (PGE) ressemble de plus en plus à Michel Drucker : il n’en finit plus de durer. Au même titre que le présentateur vedette de Vivement dimanche, le PGE semble indéboulonnable. Lui qui devait expirer le 31 décembre 2020, le voilà parti pour durer jusqu’au 30 juin 2022. Concrètement, les banques vont continuer de proposer des PGE à leurs clients jusqu’en juin 2022. Belle longévité pour un crédit exceptionnel entré en fonction le 23 mars 2020 et censé durer à peine plus d’un semestre — à l’origine, du moins.

En quoi consiste le PGE ? Comme son nom l’indique, le PGE permet à un dirigeant d’emprunter auprès d’une banque, tout en bénéficiant de la garantie de l’État — garantie qui peut couvrir jusqu’à 90 % du montant emprunté. Dans ces conditions, la banque est incitée à prêter, car elle ne s’expose qu’à hauteur de 10 % sur la plupart des PGE qu’elle accorde. De leur côté, les clients des banques ne sont pas perdants pour autant, car ils accèdent ainsi à un crédit de trésorerie sans fournir une caution personnelle en retour. Depuis le 23 mars 2020, les banques françaises ont accordé près de 700 000 PGE pour un total de 141 milliards d’euros.

Mis en place pour soutenir la trésorerie des entreprises durant le premier épisode de confinement, le PGE était censé tirer sa révérence le 31 décembre 2020, soit un peu plus de neuf mois après son entrée en fonction. À partir de cette date, les banques auraient dû arrêter de proposer le PGE à leurs clients. Mais c’était sans compter sur les rebonds épidémiques et les nouveaux épisodes de confinement décrétés par le gouvernement pour endiguer les rebonds en question… Prolongé une première fois jusqu’au 30 juin 2021, puis une seconde fois jusqu’au 31 décembre 2021, le PGE va être prolongé une troisième fois, jusqu’au 30 juin 2022, comme l’a confirmé le président de la République lors de son allocution télévisée du mardi 9 novembre.

La prolongation du PGE jusqu’en juin 2022 est censée rassurer les entreprises qui peinent à rebondir. Mais les chiffres du ministère de l’Économie montrent que la plupart des dirigeants sont déjà passés à autre chose. En octobre 2021, les banques françaises n’ont par exemple accordé « que » 1 700 PGE au total. Ce chiffre fait pâle figure à côté des 263 000 PGE distribués par les banques entre le 15 avril et le 15 mai 2020, au plus fort du premier confinement. Certes, la fin du fonds de solidarité et la suspension de l’aide sur les coûts fixes pourraient se traduire par un retour en grâce du PGE, mais il est un peu tôt pour en juger.

Comme lors des deux premières prolongations, cette nouvelle prolongation du PGE est conditionnée par l’approbation de la Commission européenne. La Commission ayant validé les deux premières prolongations du PGE, il est peu probable que les dignitaires bruxellois s’opposent à une troisième prolongation. En revanche, la Commission ne semble pas s’être prononcée sur l’allongement de la durée de remboursement du PGE. En février dernier, le ministre des PME, Alain Griset, avait déclaré qu’il discutait avec la Commission pour étendre la durée maximale du PGE à huit ans — contre six ans actuellement. Hélas, la Commission semble moins prompte à trancher sur ce point. Pourtant, la Confédération des PME (CPME) rappelle que c’est l’allongement de la durée de remboursement du PGE qui préoccupe les dirigeants, bien plus que la durée de commercialisation du PGE en elle-même.

Pourquoi certains employés préfèrent travailler au bureau

Si vous cherchez à battre votre record personnel sur marathon, et que vous y parvenez en achetant une paire de Nike Vaporfly 4 %, alors il est probable que vous recommandiez la paire de Nike en question aux personnes qui cherchent elles aussi à battre leur record personnel sur marathon. Après tout, si les Nike Vaporfly 4 % vous ont permis de faire votre meilleur temps, elles devraient bien permettre aux autres coureurs de pulvériser leur record, non ? Dans ces conditions, pourquoi recommanderiez-vous des chaussures Adidas alors que ce sont des chaussures Nike qui vous ont permis d’atteindre votre objectif ? Comme tout le monde, vous recommandez ce qui a fonctionné pour vous et c’est bien normal — quoiqu’un peu biaisé.

Le même biais est à l’œuvre dans la grande querelle qui oppose les partisans du télétravail aux aficionados du bureau : les personnes qui brillent au bureau encouragent leurs collègues à venir travailler au bureau. Plus largement, celles et ceux qui ont construit leur carrière dans des bureaux ont du mal à voir les inconvénients des bureaux. C’est en tout cas ce qui ressort d’un récent article de The Economist sur le sujet. L’hebdomadaire britannique reconnaît que les bureaux traditionnels offrent de nombreux avantages. Travailler dans un même bureau permet par exemple à des personnes qui ne collaborent pas au quotidien de se croiser tous les jours malgré tout. Nouer des affinités avec un lointain collègue reste bien sûr possible par visio-conférences interposées, mais la culture du résultat inhérente au télétravail réduit les chances de rencontres informelles entre salariés. Quand vous travaillez depuis chez vous, personne ne voit que vous avez des Nike Vaporfly 4 % aux pieds. Aucun de vos collègues ne vous interrogera donc sur la forme profilée de vos semelles.

Est-ce à dire que les bureaux constituent un lieu de travail idéal en toutes circonstances ? À cette question, The Economist répond clairement « non » — enfin « no » plutôt. Quand ils sont dépourvus de cloisons, les bureaux modernes peuvent vite s’avérer bruyants, ce qui nuit à la concentration de certains collaborateurs — concentration qui redevient possible en télétravail. Pour les employés qui vivent loin de leur entreprise, la présence systématique au bureau occasionne aussi de longs temps de transport — des trajets qui disparaissent avec le télétravail. Pour concilier le meilleur des deux mondes, The Economist encourage les dirigeants à faire en sorte que leurs salariés puissent travailler aussi bien depuis leur domicile que depuis le siège de leur entreprise. Pour l’hebdomadaire anglais, il ne s’agit pas de savoir si tel lieu de travail est supérieur à tel autre. Il s’agit au contraire de trouver un équilibre entre deux modes d’organisation du travail complémentaires, sans partir du principe que le travail au bureau est nécessairement préférable au travail à distance.

À parcourir

Si les ventes de cravates ont été divisées par deux au cours des dix dernières années, les ventes de pantoufles se portent très bien en ce moment. Une boutique spécialisée dans les chaussons français vient même d’ouvrir à Limoges. Elle met à l’honneur les PME de la pantoufle. france3-regions.francetvinfo.fr

Pourquoi des entreprises en apparence similaires finissent par payer des frais bancaires complètement différents ? Nous avons posé la question à un ancien banquier. Indice : les commissions de mouvement n’expliquent pas toutes les variations tarifaires. memo.bank/magazine

Par le passé, de nombreux distributeurs ont tenté de lancer une banque en parallèle de leurs supermarchés. Rares sont celles qui ont marché. Quelles leçons les fintechs peuvent-elles tirer de ces échecs ? Réponse sur le blog de Chris Skinner. thefinanser.com (article en anglais)

L’État cherche des PME désireuses de participer à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Avoir l’habitude de restaurer des monuments est un plus. lepoint.fr

Comment les PME réagissent-elles vraiment en cas de cyber-attaque ? Le magazine québécois Les Affaires donne deux exemples avec témoignages à l’appui. lesaffaires.com (article en français)

Apple vient de lancer un programme (aux États-Unis) pour aider les dirigeants de PME à gérer leur parc informatique. Le programme prend la forme d’un abonnement qui comprend l’activation des appareils Apple, leur mise à jour, leur réparation, et la sauvegarde de documents. apple.com (page en anglais)

Des chiffres

92 %. C’est la part des dirigeants de PME et d’entreprises de tailles intermédiaires (ETI) qui envisagent sereinement l’avenir de leur société. Ce chiffre est tiré du dernier baromètre OpinionWay consacré au moral des chefs d’entreprise. Le moral des dirigeants de grosses PME (à partir de 15 millions de chiffre d’affaires annuel) ne faiblit pas, contrairement au moral des Françaises et des Français, qui baisse quant à lui.

Des lettres

« L’ignorance et la bêtise sont des facteurs considérables de l’Histoire. »

— Raymond Aron (1981). Le spectateur engagé.

À pourvoir

Commercial. — Nous avons un poste de Business Developper à pourvoir. Venez nous aider à faire connaître Memo Bank auprès des dirigeants de PME qui pourraient avoir besoin de nos services.

Produit. — Nous cherchons un ou une Product Manager. Si vous souhaitez participer à la conception et au développement de nouveaux produits bancaires, sans avoir à gérer 30 ans de dette technique en parallèle, écrivez-nous.

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