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Écrit par Brice Boulesteix

Publié le

Les dirigeants de PME ont hâte de retrouver leurs équipes

La newsletter Memo Bank du 11 juin 2021.

Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.

À lire

Le casse-tête des DRH entre télétravail et retour au bureau

Admettons que vous ayez profité de la généralisation du télétravail pour vendre votre appartement parisien en toute discrétion. Avec les fonds issus de votre vente, admettons aussi que vous ayez acheté un appartement à Saint-Malo, dans le but de vous y installer. Comme vous avez pu faire du télétravail depuis Saint-Malo, et comme votre présence au bureau n’était pas requise ces derniers temps, votre employeur parisien n’y a vu que du feu. Merci Internet. Et puis le 9 juin 2021 est arrivé et votre destin a basculé. Les règles en matière de télétravail ont changé. Le télétravail à 100 % n’est plus la norme. Les entreprises peuvent désormais « assouplir le recours au télétravail ». Votre employeur va sans doute vous demander de revenir au bureau quelques jours par semaine. Vous n’avez pas envie de revenir à Paris. Que faites-vous ?

Vous pourriez téléphoner à votre employeur pour lui dire : « Au fait, j’ai quitté Paris. Je vis désormais à Saint-Malo, une cité corsaire qui n’a jamais été prise par qui que ce soit, pas même par la marine anglaise. Si vous voulez que je revienne à Paris, venez me chercher. Bonne journée… ». Que pourrait faire votre employeur en retour ? Que pourrait-il vous opposer ? Apparemment, pas grand-chose. Les juristes interrogés sur le sujet par Courrier Cadres semblent dire que : vous n’avez pas besoin d’obtenir l’accord de votre employeur pour déménager (1) et rien ne vous oblige à prévenir votre employeur une fois votre déménagement terminé (2). Est-ce à dire que tout est permis ? Pas vraiment. Votre employeur conserve le droit de vous licencier s’il estime que votre déménagement ne vous permet plus d’honorer votre contrat de travail. Telle est la règle, sur le papier en tout cas. En réalité, vous devriez être tranquille jusqu’à la rentrée de septembre. D’ici là, votre employeur pourrait même se montrer très conciliant, vous laissant travailler depuis chez vous le plus clair de votre temps.

Pourquoi tant de compassion pour les néo-provinciaux ? Parce qu’ils sont nombreux. À en croire les chiffres de l’association nationale des directeurs et directrices des ressources humaines (ANDRH), qui vient de sonder 270 de ses 5 000 membres, 30 % des DRH disent être confrontés à des salariés qui ont déménagé depuis le premier confinement et qui souhaitent aménager leur emploi du temps pour limiter leur présence au bureau. Comment faire revenir au bureau celles et ceux qui ne veulent pas y revenir, sans se fâcher avec eux, mais sans créer trop de régimes d’exception pour autant ? C’est l’équation que doivent résoudre les professionnels des ressources humaines, tout en se conformant au nouveau protocole sanitaire mis sur pied par le ministère du travail.

Pour faciliter la transition entre le télétravail à temps plein (qui prend fin), et le retour plus ou moins complet au bureau (qui se dessine), 86 % des DRH interrogés par l’ANDRH envisagent de laisser leurs collaborateurs travailler loin des bureaux cet été, au moins ponctuellement. De quoi rassurer les néo-provinciaux. Et après ? Que se passera-t-il à la fin de l’été ? À partir de la rentrée, 23 % des entreprises sondées par l’ANDRH prévoient d’en finir avec le télétravail. Les employés et les DRH ont beau réclamer plus de télétravail, ce sont les employeurs qui décident au bout du compte, et ces derniers se méfient majoritairement du télétravail. 71 % des chefs d’entreprise se disent même opposés au télétravail, comme l’a montré un sondage réalisé par Vivavoice en avril dernier.

Si les dirigeants voient d’un mauvais œil le travail à distance, leur méfiance diminue à mesure que la taille de leur entreprise augmente. Les grandes entreprises, et notamment les grandes banques, ont d’ores et déjà annoncé qu’elles laisseraient pas mal de marge à leurs employés — exception faite de Goldman Sachs, qui souhaite que tout le monde revienne tous les jours, comme l’explique (en anglais) le New York Times. De leur côté, les dirigeants de PME, qui entretiennent une certaine proximité avec leurs employés, souhaitent que leurs collaborateurs reviennent au bureau à plein temps, afin de renforcer la cohésion de leurs équipes.

Les banques jouent-elles le jeu de la transition écologique ?

Si vous prévoyez d’acheter un appartement à Paris, où le mètre carré vaut en moyenne un peu plus de 10 000 €, vous avez tout à gagner à ce que le marché de l’immobilier parisien baisse. Le marché semble repartir à la hausse, certes, mais tout peut arriver. Admettons donc que les prix baissent de 10 % à Paris. Le prix au mètre carré passerait alors de 10 000 € à 9 000 €, ce qui signifie que vous pourriez vous payer quelques mètres carrés de plus, à budget constant. Par exemple, un budget de 500 000 € vous permettait d’acheter 55 mètres carrés à 9 000 € du mètre, alors que le même budget ne vous donnerait accès qu’à 50 mètres carrés si le prix au mètre restait à 10 000 €. En somme, moins les mètres carrés sont chers et plus vous pouvez en acheter. Dit autrement, la baisse des prix profite aux acheteurs. C’est ainsi. Et il en va de même en bourse, sur les marchés financiers.

Cette newsletter ne donne pas de conseils financiers, mais si vous deviez acheter quelques actions, la plupart des banquiers vous recommanderaient sans doute d’acheter des actions dont la valeur est actuellement en baisse — à condition que le cours des actions en question soit susceptible de remonter un jour, bien sûr. Par exemple, si vous avez acheté des actions Legrand le 13 mars 2020, quand l’action du groupe français ne valait plus que 51,34 €, après avoir perdu un tiers de sa valeur en à peine trois semaines, alors vous avez fait une bonne affaire, car l’action Legrand vaut aujourd’hui plus de 88 € (hausse de 72 %). Acheter une action dont le prix baisse peut sembler fou, irrationnel, mais c’est la meilleure chose à faire d’un point de vue strictement financier. L’idéal étant d’acheter une action quand son prix est bas pour la revendre quand son prix est haut.

Conformément à ce principe, et alors que le cours des multinationales du pétrole et du gaz chutait en bourse, les trois plus grandes banques françaises (BNP, Crédit Agricole, Société Générale) auraient acheté 24 millions d’actions supplémentaires auprès de Total, Shell, Chevron, BP et d’autres entreprises évoluant dans le secteur des énergies fossiles. C’est en tout cas ce qu’indique un récent rapport publié par OXFAM, une organisation non-gouvernementale qui milite pour que les banques cessent de soutenir les industries fossiles — en cessant de leur accorder des crédits ou en arrêtant de les financer par le biais d’achats d’actions.

OXFAM dénonce l’attitude incohérente et irrationnelle des banques françaises, qui ont « acheté des millions de titres (actions) » auprès d’entreprises fossiles comme Total ou Shell, et ce, « alors que les cours boursiers des majors pétrolières et gazières s’effondraient ». Dit autrement, OXFAM critique les grandes banques françaises pour avoir fait ce que n’importe quel investisseur ferait : acheter quand ça baisse, pas quand ça monte. Les banques ont agi en investisseur parfaitement rationnel. On peut leur reprocher d’investir dans des secteurs polluants, mais pas d’investir à contre-temps. Cela dit, et pour aller dans le sens d’OXFAM, le surcroît de financements accordés aux entreprises fossiles par les grandes banques françaises ne contribue pas à la transition énergétique, transition dont nous avons pourtant besoin si nous tenons à limiter le réchauffement de la planète, comme le prévoit l’accord de Paris et comme vient de le rappeler l’agence internationale de l’énergie.

Beaux joueurs, les rapporteurs d’OXFAM ont accordé un droit de réponse aux banques françaises, lesquelles ont adressé quelques commentaires à l’ONG en retour. Pour se défendre, les banques rappellent que les entreprises de l’énergie ne vivent pas à 100 % du pétrole ou du gaz. Selon elles, il serait donc faux de considérer qu’un euro prêté à Total ou investi dans Shell finance nécessairement un puits de pétrole au Texas ou en Angola. Les banques rappellent aussi qu’elle financent l’économie telle qu’elle est, pas telle qu’elle devrait être — une position qui tend cependant à changer, à mesure que les banques centrales et les régulateurs bancaires prennent conscience de leurs responsabilités dans le financement de la transition écologique, notamment en Europe.

Que va-t-il se passer ? Les banques françaises vont-elles écouter OXFAM et cesser de financer les entreprises fossiles sur le champ ? Probablement pas, pour la simple et bonne raison que les entreprises en question auront besoin de financements pour se sortir du gaz et du pétrole. Cependant, les banques françaises prévoient de réduire leur exposition aux énergies fossiles à partir de 2025, comme l’a montré la récente simulation climatique menée par la Banque de France, dont nous avons déjà parlé. Si les secteurs qui risquent de trinquer à mesure que la planète va se réchauffer représentent actuellement 9,7 % du portefeuille de crédit des banques, cette part devrait baisser d’ici à 2050. Deux banques françaises (BNP et Crédit Agricole) devraient même cesser complètement de financer le secteur « cokéfaction et raffinage (du pétrole) » d’ici là. Moins de coke en stock donc.

À parcourir

Airbnb cherche douze personnes pour vivre dans des logements loués sur Airbnb pendant un an, aux frais d’Airbnb. À vous la vie de nomade. airbnb.fr

En quoi consiste la fameuse « transformation numérique » dont tout le monde parle, et surtout, comment la financer quand on dirige une PME qui a d’autres sujets à gérer ? Nos réponses à vos questions. memo.bank/magazine

Les prêts participatifs peinent toujours à trouver leur public, mais c’est sans doute normal, car ces prêts ne s’adressent pas à toutes les entreprises. business.lesechos.fr

Prise dans plusieurs scandales, la banque Crédit Suisse en est rendue à offrir des primes à certains de ses cadres pour les inciter à rester. bloomberg.com (article en anglais)

Des chiffres

La confiance des dirigeants dans l’avenir de leur entreprise a progressé de 9 points entre avril et mai 2021, passant de 83 % d’opinions positives à 92 %. À en croire OpinionWay, qui tient à jour le baromètre BDO-Challenges des PME-ETI dont sont tirés ces indicateurs de confiance, il faut remonter à 2018 pour trouver un tel niveau de confiance chez les chefs d’entreprise.

Des lettres

« Si l’on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l’air y serait plus sain. »

— Jean-Louis-Auguste Commerson (1860). Petite encyclopédie bouffonne.

À pourvoir

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