
Newsletters
Memo Bank est la nouvelle banque indépendante pour les PME. Vous lisez les archives de notre newsletter hebdomadaire. Si vous souhaitez recevoir la prochaine, abonnez-vous.
Écrit par Hadrien Léger
Publié le
Les risques auxquels s’attendent les dirigeants de PME en 2022
La newsletter Memo Bank du 4 février 2022.
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
À lire
Les risques auxquels feront face les PME en 2022
Si vous avez déjà joué à un jeu vidéo de stratégie, comme Age of Empires, vous vous souvenez sans doute de l’ombre qui recouvrait la majeure partie de la carte — et qui cachait les mouvements de vos adversaires. Pour voir ce qu’il se passait dans une zone, et dissiper l’ombre, vous deviez y envoyer des troupes, ou y construire des bâtiments.
Cette ombre, appelée « brouillard de guerre » dans le jeu Age of Empires, fait référence à un concept militaire théorisé au XIXe siècle par un officier prussien, Carl von Clausewitz. Dans son ouvrage De la guerre, Clausewitz explique que celui qui mène une guerre évolue dans un brouillard. Il ne connaît ni les intentions, ni les mouvements de son ennemi ; il ignore comment son armée, masse d'individus animés chacun d’une volonté propre, et parfois imprévisible, va réagir aux ordres ; les subtilités des terrains sur lesquels il combat, qui peuvent changer en un instant avec la météo, lui échappent. Le général évolue dans l’incertitude, et doit prendre des décisions capitales malgré le flou qui l’entoure.
Les dirigeants d’entreprise ne font pas la guerre. Mais ils évoluent aussi dans une incertitude comparable au « brouillard de guerre ». Pour pérenniser son activité, le dirigeant doit être capable d’identifier et de maîtriser les risques qui pourraient menacer le bon fonctionnement de son entreprise : démissions, défaillance d’un fournisseur clé, faillite d’un gros client, cyberattaque… Ces risques sont variés, et varient en fonction du secteur de l’entreprise, de sa taille, de sa localisation. Grâce à l’assureur QBE, qui a publié le 2 février dernier son baromètre annuel de la gestion des risques, nous savons quels sont les risques auxquels les dirigeants de PME et d’ETI français pensent que leur entreprise fera face en 2022.
L’étude de QBE distingue six types de risques : les risques humains (accidents du travail, difficultés de recrutement, risques psycho-sociaux…), les risques matériels (incendie…), les risques de marché (augmentation de la concurrence…), les risques réglementaires (changement de réglementation…), les risques financiers (inflation, difficultés d’accès à l’emprunt…), et les risques immatériels (risque sanitaire, risque cyber…).
À la question : « Quels sont les principaux risques auxquels fait face votre entreprise ? », les entreprises répondent majoritairement : « les risques humains ». Elles sont 79 % à les citer. Elles étaient déjà 75 % en 2019 ; mais avec la crise sanitaire, la nature des risques humains qui inquiètent les entreprises a changé. Les « arrêts maladies ou maladies professionnelles » n’étaient cités que par 46 % des entreprises en 2019, mais cette part est passée à 69 % en 2020, et 62 % en 2021. Les « difficultés de recrutement » étaient citées par 48 % des entreprises en 2019, et sont citées par 56 % d’entre elles en 2021. Ces difficultés de recrutement affectent en particulier les PME : les entreprises de 100 à 249 salariés du baromètre sont 69 % à les citer, ce qui en fait le deuxième risque humain le plus important pour cette catégorie d’entreprises.
Les autres risques qui inquiètent le plus les PME et les ETI sont, dans l’ordre, les risques matériels (55 %), les risques de marché (48 %), les risques réglementaires (45 %), les risques financiers (35 %), et les risques immatériels (30 %). Les risques financiers étaient cités par 52 % des répondants dans l’édition 2020 du baromètre. La chute de 17 points en 2021 est probablement due au rebond économique, et aux différentes prolongations des aides gouvernementales.
L’étude montre par ailleurs que les risques liés aux cyberattaques semblent sous-évalués par les PME et les ETI françaises. Les répondants ne sont que 17 % à penser que leur entreprise fait face à un risque cyber. Attention, cela ne signifie pas que seules 17 % des entreprises interrogées pensent qu’elles peuvent subir une cyberattaque. Les dirigeants sont conscients des risques d’attaques, mais ils considèrent qu’ils sont suffisamment protégés : ils sont ainsi 88 % à s’estimer capables de gérer une cyberattaque.
Les PME sont pourtant particulièrement touchées par les cyberattaques — et en particulier par les attaques par rançongiciel. Ce type d’attaque, en forte augmentation, consiste à infiltrer le système informatique de l’entreprise, à chiffrer l’ensemble de ses données, et à réclamer à la victime le paiement d’une rançon pour obtenir la clé de déchiffrement. Souvent, les pirates récupèrent également des données sensibles de l’entreprise, qu’ils menacent de publier en ligne — moyen supplémentaire de pression, ou occasion d’extorquer une deuxième fois de l’argent à l’entreprise.
La start-up rennaise Anozr Way, qui commercialise des solutions de cybersécurité, a publié le 17 janvier dernier son baromètre annuel du rançongiciel. Il en résulte qu’en France, une entreprise sur deux victime de ces attaques est une PME. Et la France est un pays particulièrement visé, puisqu’il est le troisième pays au monde en nombre d’attaques revendiquées par des groupes de hackers en 2021, avec 5 % des attaques mondiales, derrière le Royaume-Uni (6 %), et les États-Unis (47 %). Les attaques par rançongiciel peuvent être dévastatrices pour les PME : selon Anozr Way, les entreprises victimes de ces attaques en 2021 auraient perdu en moyenne 26,7 % de chiffre d’affaires (20 % pour les PME, 36 % pour les TPE). Ces pertes n’incluent pas les rançons, estimées en moyenne à 128 000 euros.
Une belle croissance en 2021 et des doutes pour 2022
Autre profession habituée à naviguer dans le brouillard : les économistes. Alors que les chiffres de la croissance de l’année 2021 ont été publiés, de nombreuses incertitudes pèsent sur les prédictions macroéconomiques pour 2022.
L’Insee a publié, le 28 janvier dernier, son estimation de la croissance du PIB français en 2021 : 7 %, un niveau exceptionnel, supérieur aux attentes. La richesse nationale, qui avait chuté de 8 % en 2020, rattrape, et dépasse même de 0,9 point, son niveau de 2019. L’institut Rexecode note néanmoins que le niveau de PIB de 2021 est inférieur de 1 point à ce qu’il aurait été sans la crise du Covid. La notion de rattrapage est donc à manier avec précaution : l’économie rattrape certes son niveau de 2019, mais ne rattrapera peut-être jamais ce qu’aurait été son niveau, dans une réalité parallèle sans Covid.
Sur sa lancée, la croissance française continuera-t-elle à croître vigoureusement en 2022 ? La Banque de France dit oui, à 3,6 % ; le ministère de l’Économie dit 4 % ; et le FMI a récemment abaissé ses prévisions, de 3,9 % à 3,5 %. De nombreux paramètres influeront en fait sur ces chiffres.
D’abord, la crise sanitaire : dans Les Échos, un économiste estime que l’impact du variant Omicron sur la croissance serait de 0,3 point, en raison de la perte d’activité des secteurs les plus touchés par les restrictions (tourisme, restauration…), et des arrêts maladie qui se multiplient et désorganisent les entreprises. Ces effets se font déjà sentir au mois de janvier, d’après le cabinet IHS Markit, qui publie un indicateur de l’activité économique très suivi, l’indice PMI. L’indice a enregistré en janvier son plus bas niveau depuis 9 mois, en raison d’une baisse d’activité dans les services.
La stratégie « zéro Covid » de la Chine est un autre facteur qui pourrait peser sur l’activité des entreprises. L’apparition de nouveaux foyers de contamination en Chine conduirait à des confinements stricts, qui pénaliseraient les chaînes d’approvisionnement mondiales — alors que celles-ci sont justement en train de se reconstituer.
Enfin, l’inflation, qui continue à progresser en Europe (5,1 % en janvier 2022), est également un facteur qui pourrait peser sur la croissance, puisqu’elle entamera la pouvoir d’achat des Français — ce qui aura des conséquences sur leur consommation. À moins que les Français ne décident de piocher dans le surplus d’épargne de 175 milliards d’euros qu’ils se sont constitué depuis mars 2020. Mais il n’y aurait pas, pour l’heure, de signe que les Français commencent à utiliser cette épargne pour consommer.
À parcourir
Depuis le 2 février dernier, et la levée d’un certain nombre de restrictions sanitaires, le recours au télétravail n’est plus obligatoire dans les entreprises — il reste toutefois recommandé par le gouvernement. leparisien.fr
Découvrez comment la start-up Stockly, qui permet aux sites de vente en ligne de mutualiser leurs stocks, gère ses comptes bancaires en toute autonomie grâce à Memo Bank. memo.bank
Le gouvernement va octroyer des aides aux PME qui souhaitent participer à des foires et salons de plus de 500 exposants. La subvention sera égale à 50 % des dépenses de location de surface d’exposition, et sera plafonnée à 12 500 euros. bfmtv.com
Une polémique agite le Royaume-Uni, au sujet de fraudes massives au PGE local — les « bounce back loans ». Sur 47 milliards de livres octroyées, entre 3,5 et 4,9 milliards l’auraient été à des organisations qui n’auraient pas dû être éligibles à ces prêts exceptionnels, comme des groupes mafieux. theguardian.com (article en anglais)
Un chiffre d’affaires en miettes. KP Snacks, l’un des plus gros fabricants de biscuits apéritifs au Royaume-Uni, qui commercialise des marques de chips comme Tyrrells, est à l’arrêt à cause d’une attaque par rançongiciel. lefigaro.fr
Des chiffres
Les commerces spécialisés, qui, contrairement à la grande distribution, ne commercialisent qu’une famille de produits, ou des familles de produits connexes, sont toujours fortement affectés par les effets de la crise sanitaire. Le chiffre d’affaires annuel de la profession était en baisse, en 2021, de 8,7 % par rapport à 2019, selon le bilan annuel de la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé. Les soldes d’hiver de 2022 ne devraient pas redonner le sourire aux commerçants : les estimations sur le mois de janvier font état d’un chiffre d’affaires en baisse de 11,7 % par rapport à 2019. Pour les commerces d’habillement, la chute atteint même 23,7 %. Les coupables sont facilement identifiables : fermetures prolongées du premier semestre 2021, télétravail obligatoire, baisse du tourisme, etc.
Des lettres
« La guerre est le royaume de l’incertitude ; à la guerre, les trois quarts des événements sur lesquels repose l’action sont plongés dans le brouillard d’une incertitude plus ou moins profonde. C’est là qu’il y a besoin d’un intellect pénétrant et subtil pour discerner la vérité à la seule aune de son pouvoir de jugement. »
— Carl von Clausewitz (1832). De la guerre.
À pourvoir
Produit. — Nous avons un poste de chef de produit à pourvoir. Venez nous aider à faire gagner du temps aux PME dans la gestion de leur trésorerie.
Data. — Nous recrutons une personne au poste de data engineer. Savoir que « Kafka » n’est pas uniquement le nom d’un écrivain austro-hongrois est un plus.
Back-end. — Nous cherchons un développeur ou une développeuse back-end pour rejoindre notre équipe technique. Goût pour les claviers mécaniques apprécié, mais facultatif.
Communication. — Nous cherchons une plume pour nous rejoindre en tant que responsable communication. Si vous savez qu’on ne dit pas « digital » pour dire « numérique », écrivez-nous.
Business. — Nous avons un poste de business developper à pourvoir. Venez nous aider à faire connaître Memo Bank dans le monde des PME.
Business. — Nous cherchons un ou une inside sales pour un stage de fin d’études de 6 mois. Notre avis : bon moyen de mettre un pied dans l’industrie bancaire sans devoir aller à La Défense tous les matins.
P.-S. Si ce que vous venez de lire vous a plu, abonnez-vous pour recevoir notre newsletter directement dans votre boîte de réception tous les vendredis.
Recommandé pour vous


Newsletters
Pourquoi les PME paient leurs cartes bancaires plus cher
La newsletter du 11 février 2022