Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
Hadrien Léger
03 février 2023
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
Que se passe-t-il dans le secteur technologique ? Le secteur semble vivre un début d’année paradoxal. D’un côté, le Nasdaq, la plus grande bourse de l’économie numérique, a rebondi de 14 % entre le 3 janvier et le 2 février 2023. Le Nasdaq avait chuté de 33 % en 2022. D’un autre côté, les grandes entreprises technologiques ont multiplié en janvier les annonces de plans de licenciement massifs — principalement aux États-Unis, mais aussi en Europe, en Inde, au Canada. En 2022 déjà, 160 000 personnes employées dans le secteur technologique avaient perdu leur emploi. En janvier 2023, 85 000 personnes supplémentaires ont été débarquées, soit plus de la moitié des licenciements de 2022.
Aux États-Unis, tous les poids lourds du secteur ont licencié, à l’exception d’Apple : Google (12 000 licenciements), Microsoft (10 000), Salesforce (8 000), Amazon (8 000, qui s’ajoutent aux 10 000 licenciements de novembre 2022), IBM (3 900), Paypal (2 000)… Meta avait annoncé son plan de 11 000 licenciements en novembre 2022. En Europe, les licenciements se concentrent aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Allemagne : Philips (6 000), SAP (3 000), OLX Group (1 500), Arrival (800), Spotify (600)… Pourquoi les géants de la tech licencient-ils ? Pourquoi, dans le même temps, le Nasdaq rebondit-il ? Et le secteur technologique français est-il à l’abri de la crise ? Pour comprendre la vague de licenciements et le rebond boursier, examinons les causes de la crise qui frappe le secteur depuis 2022.
Première cause : les épisodes de confinement ont provoqué l’accroissement de l’usage des services numériques, ce qui a fait gagner beaucoup d’argent aux entreprises du secteur, et les a amenées à investir massivement pour répondre à la croissance de la demande. Par exemple, la généralisation du télétravail a accru l’usage des services de visioconférence — Zoom, Google Meet, Microsoft Teams, etc. Les entreprises derrière ces produits ont investi dans le recrutement, pour muscler leurs capacités, améliorer leur produit, et le vendre. Elles ont investi sans compter, parce qu’elles pensaient que la croissance de l’usage continuerait sur le même rythme lorsque la pandémie serait finie.
Les investisseurs ont accompagné ce mouvement : la croissance de la demande a aiguisé leur appétit pour les entreprises numériques — appétit déjà croissant depuis une quinzaine d’années. Tant sur les marchés dits « publics » (les Bourses), que sur les marchés dits « privés » (capital-risque, private equity…), les investisseurs se sont rués sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une entreprise technologique. La croissance du secteur était si forte, et les investisseurs s’attendaient à ce qu’elle continue pendant si longtemps, qu’ils étaient prêts à payer très cher pour avoir une part du gâteau — quel que soit le gâteau.
Mais la levée des restrictions sanitaires a signifié le retour des expériences « physiques » : les restaurants ont recommencé à servir leurs clients sur place et non plus uniquement sur Deliveroo, les magasins ont repris des parts de marché au e-commerce, les parcs et les salles de sport ont concurrencé les vélos connectés de Peloton. La croissance des services numériques a donc ralenti — même si leur niveau d’adoption restait supérieur au monde « pré-Covid ». Les investisseurs avaient parié sur le fait que la croissance continuerait en 2022, 2023, 2024, sur le même rythme qu’en 2020 et 2021. Ils se sont rendu compte qu’ils avaient surestimé la croissance des entreprises dans lesquelles ils avaient investi, et leur capacité à leur faire gagner de l’argent — ils avaient payé trop cher leurs investissements. D’où le vent de désaffection qui a fait plonger les actions des entreprises technologiques en Bourse, et a fait chuter les investissements dans les entreprises du secteur — des grands groupes aux start-up.
Deuxième cause de la crise, qui a accentué la volte-face des investisseurs : la hausse des taux directeurs des banques centrales. Les taux bas stimulent les investissements dans les entreprises technologiques, notamment parce ces investissements sont les seuls qui offrent des rendements intéressants. À l’inverse, la remontée des taux diminue l’intérêt de ces investissements. Les banques centrales américaines et européennes ont remonté leurs taux en 2022 pour contrer l’inflation, ce qui a accéléré la chute de valeur des entreprises numériques. C’est pour cette même raison que depuis quelques semaines, les investisseurs achètent de nouveau des actions d’entreprises technologiques, et que le Nasdaq remonte. L’inflation ralentit aux États-Unis et en Europe, et les investisseurs pensent que la remontée des taux, qui devait se poursuivre à un rythme soutenu en 2023, sera moins forte que prévu.
Troisième cause de la crise du numérique : la guerre en Ukraine et ses effets inflationnistes ont provoqué le ralentissement de la croissance économique. Conséquence : les entreprises, qui s’attendent à une baisse de la demande, diminuent leurs budgets marketing, et leurs dépenses dans la publicité en ligne. Or, les revenus d’un grand nombre d’entreprises technologiques proviennent de la publicité en ligne — Google, Meta, Twitter, Snap… Alphabet, la maison-mère de Google, a annoncé le 2 février dernier que les revenus de sa division de publicité en ligne avaient baissé de 10 % au quatrième trimestre de 2022, par rapport au quatrième trimestre de 2021. Les profits d’Alphabet sur les mêmes périodes ont baissé de 34 %.
Ces trois causes sont mises en avant par les entreprises technologiques pour justifier leurs plans de licenciement — en particulier la première : les recrutements ont été trop importants pendant la pandémie. Les chiffres de l’augmentation des effectifs de ces entreprises depuis 2020 tendent à corroborer cette version. Entre 2019 et 2022, Amazon a doublé ses effectifs, Google les a augmentés de 50 %, Meta les a doublés. Les licenciements qu’a annoncés Meta en novembre 2022 font revenir les effectifs de l’entreprise à leur taille de décembre 2021.
Mais certains analystes remettent en cause cette version. Ils remarquent que les Gafam et les autres continuent à dégager des profits colossaux, bien que la croissance de ces profits ralentisse, ou diminue. Ces entreprises disposent de suffisamment de projets et de relais de croissance pour réorienter les personnes dont les postes seraient devenus superflus — d’autant que la rationalité économique des licenciements n’est pas évidente. Les indemnités de départ sont coûteuses, et les entreprises devront de nouveau dépenser beaucoup d’argent pour recruter dans quelques mois, quand l’économie repartira, les profils qu’elles ont licenciés — souvent des développeurs et des ingénieurs.
Selon ces analystes, l’objectif des licenciements est d’envoyer un signal aux investisseurs. La valeur des actions des entreprises de la tech a beaucoup diminué, et les investisseurs ont perdu confiance dans la capacité de ces entreprises à générer des profits croissants. Ils remarquent que les entreprises disposent d’une culture très généreuse envers leurs employés (en avantages notamment), et ont une marge de manœuvre importante pour optimiser leurs coûts. Ces dernières semaines, plusieurs investisseurs dits « activistes » ont mis la pression sur les entreprises technologiques, les encourageant à améliorer leur structure de coût, à se concentrer sur leurs cœurs de métier, et à davantage penser à leurs actionnaires.
Mais certains s’inquiètent que l’optimisation des coûts ne soit néfaste sur le long terme. Jusqu’où est-il possible d’optimiser le fonctionnement d’une entreprise technologique, sans menacer sa capacité d’innovation, et donc sa croissance future ? Un grand nombre d’employés de ces entreprises travaillent sur des projets incertains, qui ne génèrent pas de revenus, et n’ont pas de lien direct avec le cœur de métier de l’entreprise. Beaucoup de ces projets échouent, mais certains deviennent les divisions les plus rentables de l’entreprise — comme Amazon Web Services. Une part des licenciements récents ont visé ces projets à première vue superflus : Microsoft a coupé dans la réalité augmentée et son appareil Hololens, Google dans différents départements d’innovation, dont un qui cartographiait le cerveau des mouches, Amazon dans Alexa.
Côté européen et français, les vagues de licenciements ont été moins fortes — les États-Unis ont concentré 70 % des licenciements mondiaux en 2022, selon Statista. Deux raisons expliquent le nombre moins important de licenciements de ce côté-ci de l’Atlantique. D’abord, le secteur technologique est plus modeste en Europe qu’aux États-Unis, et sa croissance a été moins forte au cours de la pandémie. Ensuite, le droit du travail est plus protecteur en Europe, et en particulier en France. Le recrutement est une variable d’ajustement aux États-Unis, dans un sens comme dans l’autre : les entreprises embauchent plus rapidement en phase de croissance, et licencient plus facilement quand leurs profits diminuent.
Le secteur n’a pas été à l’abri des licenciements pour autant. En France, depuis 2022, 5 grandes entreprises technologiques ont annoncé des plans de licenciement, selon l’investisseur Alexandre Dewer, qui a publié un rapport sur l’état du secteur technologique en France et en Europe en 2022. Et tous les licenciements n’ont pas été publics. Le rapport montre que sur un échantillon de 11 entreprises valorisées à plus de 250 millions d’euros, presque toutes ont réduit la voilure sur le second semestre de 2022, après avoir augmenté leurs effectifs au premier semestre.
Les États-Unis ont voté en août 2022 une loi qui inquiète les États européens : [l’Inflation Reduction Act](https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/quest-ce-que-l-inflation-reduction-act-qui-inquiete-tant-les-europeens-1883850). Cette loi a lancé un plan massif d’investissements de l’État américain, destinés à accélérer la transition écologique de l’économie américaine. L’objectif du gouvernement de Joe Biden est de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis d’ici 2050.
La polémique autour de ce plan tient à son caractère protectionniste : l’État fédéral américain promet d’accorder des subventions aux particuliers et aux entreprises uniquement si ceux-ci respectent des critères d’« américanité ». Par exemple, les particuliers pourront recevoir des crédits d’impôts de 7 500 dollars pour l’achat de véhicules électriques neufs, s’ils sont fabriqués aux États-Unis.
Les Européens ont donc deux craintes : que les entreprises européennes soient défavorisées par rapport aux entreprises américaines quand elles vendent aux États-Unis, et surtout, que des industries européennes délocalisent leurs usines sur le sol américain, pour profiter des subventions américaines, et des coûts d’exploitation moindres, notamment en matière d’énergie.
Pour répondre à l’Inflation Reduction Act, Ursula von der Leyen a dévoilé le 1er février dernier les premières lignes d’un plan industriel européen. Les contours de ce plan sont encore peu précis, car de nombreux désaccords subsistent, entre les pays qui souhaiteraient un accroissement des subventions des États vers les entreprises (France, Italie…), et les pays qui ne souhaitent pas aggraver les déficits (Allemagne, Pays-Bas…). Le plan européen devrait néanmoins permettre aux États européens d’octroyer plus facilement des subventions et des avantages fiscaux pour protéger leurs industries des sirènes américaines.
50 points de base de plus : sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté ses taux directeurs. Le taux de dépôt est désormais de 2,5 %, et la taux de refinancement de 3 %. Christine Lagarde a prévenu qu’une nouvelle hausse de 50 points de base serait sûrement nécessaire au mois de mars. lesechos.fr
L’édition 2023 de notre comparatif des frais bancaires fixes prélevés par les banques traditionnelles est sortie. Et comme chaque année, nous constatons que les frais augmentent. Rappelons toutefois que les brochures tarifaires des banques sur lesquelles nous fondons notre analyse indiquent des prix théoriques — or, tout le monde négocie. twitter.com/memobank
Les financements des start-up qui développent des solutions de lutte contre le réchauffement climatique continuent de progresser malgré la crise. nytimes.com (article en anglais)
La Fondation Jean-Jaurès publie un rapport sur l’évolution du rapport des Français au travail. La proportion de Français qui estiment que la place du travail dans leur vie est « très importante » est passée de 60 % en 1990 à 21 % en 2022. jean-jaures.org
La croissance française a ralenti au quatrième trimestre de 2022 selon l’Insee, pour atteindre 0,1 %. Sur l’année 2022, la croissance a été de 2,6 %. Principal point faible de la croissance française : la consommation des ménages, qui a baissé de 0,9 % malgré les fêtes de fin d’année.
« Tendre vers l’achevé, c’est revenir à son point de départ. »
— Sidonie-Gabrielle Colette (1945), Belles saisons.
DevOps. — Nous avons un poste de site reliability engineer à pourvoir. Poste garanti sans dette technique vieille de 20 ans — blague facilitée par le fait que nous n’existons que depuis 2016.
Hadrien Léger
Rédacteur
Notre site Internet se transforme pour mieux refléter la progression de la valeur ajoutée de Memo Bank. Qu’il s’agisse de nos clients et de leurs besoins, des évolutions du marché bancaire, ou encore de nos services et de la technologie développée… l’écosystème de Memo Bank a profondément évolué ces dernières années. Ces changements se sont naturellement traduits dans notre offre, à laquelle nous avons souhaité donner vie à travers notre nouveau site Internet. Après plusieurs mois de travail intense, c’est désormais chose faite. Découvrez pourquoi et comment le site de Memo Bank s’est métamorphosé.
Peut-être avez-vous déjà entendu parler de « transformation numérique » ou de « transition digitale ». Ces termes sont à la mode, mais que recouvrent-ils vraiment ? Et quelle attitude devriez-vous adopter sur ces sujets ? Nous avons posé plusieurs questions à Brice Vimont, le directeur commercial de Memo Bank, pour bien comprendre en quoi consiste la transformation numérique et comment les PME peuvent la financer.
Dans le « monde d’avant », quand vous alliez voir votre banquier pour lui demander un financement, ce dernier analysait vos bilans avant de prendre sa décision. Mais ça, c’était avant. Depuis le 17 mars 2020, date de l’instauration du premier confinement en France, les règles du jeu ont un peu changé en matière de financement d’entreprises.
Qu’est-ce qui a changé au juste ? Plusieurs choses : les entreprises ont revu leurs priorités dans l’urgence, les banques traditionnelles ont rapidement ajusté leur politique de crédit, et la Banque de France a modifié sa campagne de cotation des entreprises. Voyons tous ces changements dans le détail, graphiques à l’appui.
Si vous dirigez une PME, vous savez sans doute combien vous dépensez chaque mois pour payer votre loyer ou vos factures téléphoniques. Mais savez-vous combien vous dépensez en frais bancaires ? C’est tout de suite plus compliqué, n’est-ce pas ? Que le passage des saisons affecte votre chiffre d’affaires ou non, le montant de votre facture bancaire varie sans doute d’un mois sur l’autre, sans justification apparente.
Comment se fait-il que des frais aussi courants et aussi réguliers que les frais bancaires ne débouchent pas sur des factures claires, stables, prévisibles ? Et pourquoi les chefs d’entreprise doivent-ils attendre la fin de l’année avant de savoir combien leur banque leur a vraiment coûté ? Pour comprendre ce qui fait varier les factures bancaires, nous avons épluché les tarifs des banques traditionnelles françaises — oui, c’est un travail ingrat, mais il faut bien que quelqu’un le fasse. Cet article détaille les différents types de frais que les banques font payer aux entreprises et les compare avec les tarifs de Memo Bank.
En tant que banque, nous employons des banquiers. Comme Memo Bank n’existait pas au moment où nos banquiers ont commencé à travailler, la plupart d’entre eux sont passés par des banques traditionnelles avant de nous rejoindre. Nous ne sommes pas leur premier employeur. Lorsqu’ils arrivent chez nous, les banquiers que nous recrutons apportent donc avec eux les habitudes qu’ils ont développées dans les grandes banques françaises. L’une de ces habitudes consiste à travailler sur un PC. Dans les banques traditionnelles, les employés utilisent des ordinateurs équipés de Windows. C’est ainsi. Pourquoi Windows ? Parce que le système d’exploitation de Microsoft est probablement le meilleur environnement pour faire tourner Excel, l’application la plus populaire dans le monde bancaire.
Comme nous n’avons pas fondé Memo Bank pour être une réplique en plus petit des banques traditionnelles, nous avons choisi d’équiper nos employés de MacBook — tous nos employés, y compris nos chargés d’affaires. Quand un banquier rejoint notre équipe, c’est un ordinateur en aluminium (avec une pomme dessus) qui l’attend sur son bureau, pas un PC. En nous rejoignant, nos banquiers changent donc non seulement de banque, mais ils changent aussi de système d’exploitation. Ils passent de Windows à macOS, le système d’exploitation d’Apple. Pour aider nos chargés d’affaires à se familiariser rapidement avec leur nouvel environnement de travail, voici les conseils que nous leur donnons. Ces conseils s’adressent à toutes les personnes qui découvrent macOS. Ils ne nécessitent pas la moindre ligne de code et sont très faciles à mémoriser.
La banque comme elle devrait être.
Memo Bank est une société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 13.076.278,74 € agréée en qualité d’établissement de crédit par la Banque Centrale Européenne (Sonnemannstrasse 22, 60314 Frankfurt am Main, Allemagne) et contrôlée par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (4 place de Budapest, 75009 Paris).
Cas d’usage
De nombreux fournisseurs et prestataires exigent le paiement d’un acompte ou de la totalité d’une facture avant l’envoi d’une commande