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Écrit par Brice Boulesteix
Publié le
Qui a peur des entreprises zombies ?
La newsletter Memo Bank du 2 octobre 2020
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque pour les PME qui grandissent vite. Quoi de neuf ? Après 3 ans de travail et 2 agréments bancaires (BCE et ACPR), Memo Bank a ouvert ses portes. Nos services sont disponibles. Si le sujet vous intéresse, nous en avons parlé sur notre magazine - le nom que nous donnons à notre blog pour faire chic.
Autre annonce : notre newsletter, qui était vaguement mensuelle jusqu’à présent, devient hebdomadaire. À partir du vendredi 9 octobre, vous la recevrez tous les vendredis entre midi et 14 heures.
À lire
Qui a peur des entreprises « zombies » ?
D’ordinaire, quand une entreprise touche le fond, qu’elle ne peut plus payer ses dettes, elle dispose de 45 jours pour se présenter au tribunal de commerce dans le but d’obtenir une conciliation, un redressement, ou une liquidation. État d’urgence sanitaire oblige, les entreprises qui se sont retrouvées en cessation de paiement entre le 13 mars et le 23 août dernier ont bénéficié d’un répit. Elles ont jusqu’au mercredi 7 octobre, dernier délai, pour se manifester auprès du tribunal.
Il n’en fallait pas plus pour que certains analystes pronostiquent une déferlante de faillites à partir du 7 octobre, date butoir déjà annoncée comme « noire » par le magazine Challenges. Il n’en fallait pas non plus davantage pour que l’hebdomadaire britannique The Economist utilise le terme « zombie », pour désigner ces firmes qui auraient dû couler durant l’été, mais qui ont été maintenues à flot par les aides publiques (chômage et reports de charges) et les prêts bancaires (accordés facilement car garantis par les États). La preuve que les entreprises « zombies » existent ? Alors que le nombre de faillites aurait dû augmenter de 20 à 40 % d’après la Banque des règlements internationaux (BRI), ce chiffre est en baisse (par rapport à 2019). C’est donc le signe que des firmes sont maintenues sous respiration artificielle.
Contrairement aux zombies des films ou des romans, les entreprises « zombies » ne s’en prennent pas aux humains. En revanche, elles pèsent sur l’économie. Pourquoi ? Parce qu’elles investissent peu et innovent moins que la moyenne. Pire, leur simple présence au sein d’un secteur nuirait à l’attractivité du secteur tout entier, puisque les zombies y entraveraient la concurrence, en bloquant des places qui pourraient être prises par de nouveaux entrants plus fringants. Même si certaines entreprises « zombies » réussiront à traverser le Styx dans l’autre sens et à se relever, la BRI estime que les risques de rechute sont plus élevés parmi les entreprises déjà durement affectées. Zombie un jour, zombie toujours.
Faut-il abréger les souffrances des entreprises « zombies » ? Et si oui, à qui revient cette lourde responsabilité ? À en croire The Economist, les banques pourraient jouer le rôle de chasseur de zombies, en refusant par exemple d‘accorder de nouveaux crédits aux entreprises qui ont déjà un pied dans la tombe. Mais elles rechigneraient à le faire, puisqu’une partie des prêts qu’elles accordent aux entreprises sont garantis par les États. Les gouvernements pourraient eux aussi abréger les souffrances des entreprises en quasi-cessation de paiement, par le biais d’aides moins génériques, plus ciblées, qui profiteraient aux salariés directement et leur permettraient de quitter des entreprises à bout de souffle sans craindre pour leur emploi. Chasser les zombies n’est pas un travail agréable, mais il faut bien que quelqu’un le fasse.
Un fonds français pour investir dans 1 500 PME
Si vous avez 5 000 € qui dorment quelque part, et si vous ne pensez pas en avoir besoin avant 6 ans, vous pouvez les investir dans le fonds lancé hier par Bpifrance pour soutenir les PME. Le fonds en question s’appelle « Bpifrance Entreprises 1 » et l’argent que vous pouvez y placer est à son tour investi dans 145 fonds privés, qui possèdent déjà des participations dans plus de 1 500 PME, principalement françaises et majoritairement non cotées (90 %). Par un jeu de poupées russes, en investissant dans le fonds de Bpifrance, vous pouvez donc investir dans 1 500 PME d’un seul coup.
Avec la création de Bpifrance Entreprises 1, la banque publique d’investissement satisfait une demande du gouvernement, qui souhaite orienter davantage l’épargne des Français vers les entreprises. Rappelons que les ménages français épargnent en moyenne près de 16 % de leur revenu disponible, ce qui en fait les champions de l’épargne, mais ce qui signifie aussi que leur épargne leur rapporte peu. Après avoir créé le PEA-PME en 2014, un plan d’épargne en actions qui faisait la part belle aux PME européennes, l’exécutif tente à nouveau d’inciter les Français à soutenir l’économie réelle.
Si Bpifrance gère le fonds, c‘est la société 123 Investment Manager qui le distribue et se charge de collecter les souscriptions. En matière de fiscalité, les épargnants qui choisissent d’investir en direct dans le fonds de Bpifrance, classifié comme fonds commun de placement à risques (FCPR), seront exonérés d’impôt sur le revenu (pour les dividendes) et d’impôt sur les plus-values (s’ils réalisent des gains). En contrepartie, les souscripteurs ne pourront pas retirer leur argent avant 6 ans. Les investisseurs qui le souhaitent pourront aussi accéder au fonds Bpifrance Entreprises 1 par le biais de leur assurance-vie, de leur PEA-PME, ou de leur plan épargne retraite (PER) - ils seront alors soumis à la fiscalité propre à leur placement.
Combien le fonds devrait-il rapporter ? Le gérant du fonds reste très prudent sur le sujet, mais il semblerait que les investisseurs puissent espérer un rendement de 5 % à 7 % par an si tout se passe bien. Et combien va-t-il coûter ? Les frais de gestion pourraient flirter avec les 4 % par an, coûts auxquels il faut ajouter 2 % de commission de souscription. Si vous souhaitez investir, vous avez jusqu’au 30 septembre 2021 pour souscrire en ligne. De son côté, la BPI espère collecter 95 millions d’euros, qui serviront à financer des PME près de chez vous.
À parcourir
La Deutsch Bank a prêté 27,5 millions d’euros à Ambrosi, un fromager italien. La garantie prise en retour par la banque ? Du parmesan. 125 000 meules de parmesan. (Le Journal du Dimanche)
Le siège de Mr Bricolage a été victime d’une attaque informatique. Les pirates auraient gelé les ordinateurs des 439 personnes qui travaillent sur place et réclament une rançon pour les débloquer. (L’Usine Digitale)
Certaines banques britanniques vont fermer les comptes de leurs clients expatriés sur le continent, faute de pouvoir y opérer une fois le Brexit consommé. Émoi en Dordogne. (La Tribune)
Des chiffres
Les e-mails sont aux pirates informatiques ce que les vérandas sont aux cambrioleurs : une voie d’entrée idéale. La lecture du dernier rapport de l’ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) sur les « rançongiciels » nous apprend qu’un piratage sur trois commencerait par l’envoi d’un e-mail malveillant (hameçonnage). Lors d’un hameçonnage, un pirate envoie un e-mail caviardé à un collaborateur, dans le but de l’attirer sur une fausse page où lui seront soutirées de vraies informations. L’e-mail peut aussi contenir un mouchard qui permettra au pirate de s’introduire dans le système de la victime une fois ce dernier installé sur sa machine. Dans les deux cas, les dégâts peuvent être terribles. L’ANSSI note que ces attaques informatiques exploitent la vulnérabilité de certaines entreprises en matière de numérique. L’agence indique aussi que les rançons demandées peuvent se chiffrer en millions d’euros - et les paiements en meule de parmesan ne sont pas acceptés.
Des lettres
« Toutes les fois que la voix qui commande se fait entendre alors qu’un arrangement praticable pourrait y substituer le silence, c’est un mal. »
— Simone Weil (1942). Condition première d’un travail non servile.
À pourvoir
Nous n’avons aucune offre à pourvoir en ce moment, mais vous pouvez nous envoyer une candidature spontanée par e-mail.
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