Le ratio de partage des risques est proche du ratio d’autonomie financière. Il permet à votre banquier d’évaluer la dépendance de votre entreprise aux financements bancaires, de comprendre si votre entreprise se finance plutôt avec ses propres ressources (ses fonds propres), ou plutôt avec des financements externes. Il compare les deux types de capitaux qu’utilise votre entreprise pour se développer.
Pourquoi parle-t-on de « partage des risques » ? Parce que lorsque votre banquier vous finance, il cherche à limiter les risques qu’il prend en les partageant avec d’autres partenaires, en les diluant. Le ratio de partage des risques permet de comparer les dettes d’une entreprise avec ses fonds propres. Grâce à ce ratio, le banquier peut déterminer à quel point les actionnaires d’une entreprise se mouillent, mettent leur peau sur la table, injectent une part de leurs deniers personnels dans l’aventure.
De façon plus prosaïque, votre banquier s’intéresse à la part respective de ces deux sources de financement (fonds propres et dettes) dans votre bilan, car plus votre entreprise dépend de financements externes, plus votre risque d’insolvabilité s’accroît — c’est-à-dire le risque que vous ne remboursiez pas l’argent qui vous a été prêté.
Lorsque votre entreprise se finance en grande partie grâce à des financements bancaires, elle doit rembourser chaque mois des montants importants aux banques qui lui ont prêté de l’argent. Ceci rend votre entreprise plus fragile, car vous ne pouvez plus piloter vos dépenses en autonomie : chaque mois, des charges financières incompressibles s’ajoutent à vos dépenses d’exploitation, quel que soit l’état de santé de votre entreprise, et vos choix de gestion financière. Supposons que le marché sur lequel se trouve votre entreprise traverse une crise, ce qui provoque une chute de ses ventes. Pour survivre à la crise, vous pouvez diminuer vos dépenses d’exploitation (par exemple en mettant au chômage partiel une partie de vos effectifs), mais vous devrez toujours rembourser les mensualités d’emprunt à vos banques. L’entreprise très endettée court plus de risques de se retrouver en cessation de paiement.