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Guide du ratio de partage des risques (ratio d’endettement)

Hadrien Léger

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16 novembre 2023

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5 minutes

Le ratio de partage des risques est égal au rapport entre la somme de vos dettes bancaires, et la sommes de vos fonds propres :

Ratio de partage des risques = Dettes bancaires / Fonds propres

Ce ratio compare les deux principales ressources qu’utilise votre entreprise pour se financer : les fonds propres et les financements bancaires.

Les fonds propres de votre entreprise se composent de :

  • son capital social ;
  • ses réserves ;
  • son résultat ;
  • ses provisions réglementées ;
  • ses subventions d’investissement.

Les dettes bancaires intègrent :

  • les dettes court terme : les dettes inférieures à un an, comme les autorisations de découvert ;
  • les dettes à moyen ou long termes : emprunt bancaire, crédit-bail, location financière.

Intérêt du ratio de partage des risques

Le ratio de partage des risques est proche du ratio d’autonomie financière. Il permet à votre banquier d’évaluer la dépendance de votre entreprise aux financements bancaires, de comprendre si votre entreprise se finance plutôt avec ses propres ressources (ses fonds propres), ou plutôt avec des financements externes. Il compare les deux types de capitaux qu’utilise votre entreprise pour se développer.

Pourquoi parle-t-on de « partage des risques » ? Parce que lorsque votre banquier vous finance, il cherche à limiter les risques qu’il prend en les partageant avec d’autres partenaires, en les diluant. Le ratio de partage des risques permet de comparer les dettes d’une entreprise avec ses fonds propres. Grâce à ce ratio, le banquier peut déterminer à quel point les actionnaires d’une entreprise se mouillent, mettent leur peau sur la table, injectent une part de leurs deniers personnels dans l’aventure.

De façon plus prosaïque, votre banquier s’intéresse à la part respective de ces deux sources de financement (fonds propres et dettes) dans votre bilan, car plus votre entreprise dépend de financements externes, plus votre risque d’insolvabilité s’accroît — c’est-à-dire le risque que vous ne remboursiez pas l’argent qui vous a été prêté.

Lorsque votre entreprise se finance en grande partie grâce à des financements bancaires, elle doit rembourser chaque mois des montants importants aux banques qui lui ont prêté de l’argent. Ceci rend votre entreprise plus fragile, car vous ne pouvez plus piloter vos dépenses en autonomie : chaque mois, des charges financières incompressibles s’ajoutent à vos dépenses d’exploitation, quel que soit l’état de santé de votre entreprise, et vos choix de gestion financière. Supposons que le marché sur lequel se trouve votre entreprise traverse une crise, ce qui provoque une chute de ses ventes. Pour survivre à la crise, vous pouvez diminuer vos dépenses d’exploitation (par exemple en mettant au chômage partiel une partie de vos effectifs), mais vous devrez toujours rembourser les mensualités d’emprunt à vos banques. L’entreprise très endettée court plus de risques de se retrouver en cessation de paiement.

Exemple du ratio de partage des risques

Imaginons un fabricant de commodes, que nous appellerons Mobilier 2000. Les dettes de Mobilier 2000 s’élèvent à 300 000 €. Ses fonds propres atteignent quant à eux 100 000 €. Le ratio de partage des risques de Mobilier 2000 vaut donc 3, ce qui le situe bien au-delà de 1 (mauvais signe). Pour le banquier, c’est potentiellement le signe que les actionnaires de Mobilier 2000 ne souhaitent pas suffisamment mouiller leur chemise et mettre leurs propres fonds dans les fonds propres de la société. Dans ces conditions, le banquier pourra peut-être accorder un crédit à Mobilier 2000, mais certainement pas sans demander une caution. Les dirigeants de Mobilier 2000 ont peut-être de bonnes raisons de ne pas mettre plus d’argent sur la table, mais pour la banque, c’est donnant-donnant — et c’est le ratio de partage des risques qui permet de juger si les dirigeants donnent suffisamment de leur personne.

Valeur cible du ratio de partage des risques

Votre ratio de partage des risques devrait idéalement être inférieur à 1, et ne pas dépasser 2 dans le pire des cas. Au-delà de 2, la banque pourrait ne vous octroyer un financement qu’à condition que vous souscriviez une caution personnelle.

Portrait d'Hadrien Léger, collaborateur chez Memo Bank

Hadrien Léger

Rédacteur

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