Guide du ratio de capacité de remboursement

La CAF est égale aux excédents de trésorerie que dégage votre activité sur une année, c’est-à-dire à la différence entre vos encaissements (générés par la vente de vos produits, de vos services…) et vos décaissements (vos achats de matériel, vos dépenses de publicité, vos abonnements à des outils SaaS…). Contrairement à l’excédent brut d’exploitation (EBE), qui ne s’intéresse qu’aux revenus et aux dépenses liés au cycle d’exploitation de l’entreprise, la CAF intègre également d’autres produits et charges, comme des produits et charges dits « exceptionnels » (par exemple la vente d’une immobilisation, comme un véhicule, une imprimante, etc.), ou les produits et charges financiers (les intérêts que vous payez sur vos emprunts bancaires, par exemple).

La CAF ne peut-elle pas être assimilée au résultat net pour gagner du temps ? Non, car votre résultat net intègre des produits et des charges comptables qui ne correspondent pas vraiment à des encaissements ou à des décaissements, comme des dotations aux amortissements. Par exemple, imaginons que votre entreprise investisse en année N dans une imprimante (pour 5 000 €), que vous payez cash et que vous amortissez sur 5 ans. Au cours des cinq prochaines années, vous déduirez de votre résultat net une dotation aux amortissements de 1 000 €, qui ne correspondra pas réellement à un décaissement de 1 000 €. La CAF n’intégrera donc pas ces 1 000 €.

La CAF se calcule à partir de votre résultat net — elle peut également se calculer à partir de votre excédent brut d’exploitation (EBE). La CAF est égale à :

CAF = Résultat net
+ Charges non encaissables
- Produits non encaissables
+ Valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés
- Produits de cession d’éléments d’actif

Comme leur nom l’indique, les produits et les charges non encaissables sont des produits et des charges qui ne correspondent pas à des entrées et des sorties de trésorerie. On dit également qu’ils sont « calculés ».

On retrouve notamment dans les charges non encaissables :

• les dotations aux amortissements ;
• les dotations aux dépréciations et aux provisions.

On retrouve notamment dans les produits non encaissables :

• les subventions perçues sur investissements ;
• les reprises sur amortissements et provisions.

Les banquiers utilisent la CAF pour mettre en regard les excédents de trésorerie d’une entreprise avec ses dettes, grâce au calcul du ratio de capacité de remboursement (dettes/CAF).

Le ratio de capacité de remboursement donne aux banquiers le nombre d’années que mettrait votre entreprise à rembourser ses dettes — si ces dettes n’augmentaient pas, et que votre CAF restait la même au cours des prochaines années. Il renseigne votre banquier sur la capacité de votre entreprise à dégager de la trésorerie, et donc, in fine, à rembourser ses crédits — car votre entreprise pioche dans sa trésorerie pour rembourser ses prêts.

Le ratio de capacité de remboursement est un peu au banquier ce que l’heure d’arrivée prévue par le GPS est au conducteur. Le banquier se sert de ce ratio pour savoir si les sommes qu’il va vous prêter lui seront remboursées dans des délais raisonnables. Imaginons une entreprise spécialisée dans les casques à isolation phonique. Appelons cette entreprise Silencify. Pour se développer, Silencify a emprunté 400 000 € au total. Cette somme correspond à ses dettes de moyen et de long terme. En parallèle, la capacité d’auto-financement de Silencify, c’est-à-dire l’ensemble des éléments qui alimentent sa trésorerie chaque année, s’élève à 40 000 €. Dans ces conditions, Silencify présente un ratio de capacité de remboursement de 10.

Votre ratio de capacité de remboursement devrait être inférieur à 4. Au-delà de 4, les banques constatent un risque de défaut de remboursement plus élevé. Si votre entreprise a une capacité d’auto-financement de 100, vous risquez d’avoir du mal à emprunter plus de 400, à cause de ce fameux ratio (x4).