Un seul virement mal vérifié peut suffire à faire perdre plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros à votre entreprise. Ces fraudes reposent sur des manipulations simples, mais redoutablement efficaces. Pour les éviter, il faut d’abord comprendre quels sont les types de fraudes et comment elles fonctionnent.
Qu’est-ce qu’une arnaque au faux virement ?
Une arnaque au faux virement bancaire consiste à détourner des fonds de votre entreprise en se faisant passer pour un interlocuteur de confiance. Le fraudeur utilise une tromperie crédible, souvent bien documentée, pour inciter un de vos collaborateur à effectuer un virement vers un compte bancaire.
Ce type de fraude cible en priorité les entreprises, en particulier les directions financières, comptables ou administratives. Les PME, souvent moins bien outillées en matière de contrôle interne, en sont les principales victimes. Une fois le virement exécuté, il est souvent trop tard : les fonds disparaissent rapidement à l’étranger via des circuits complexes.
Les différents scénarios de faux virements bancaires
Les fraudeurs ne se contentent pas d’un seul mode opératoire. Au contraire, ils adaptent leur approche en fonction du profil de votre entreprise et des failles qu’ils identifient dans votre organisation.
La fraude au président, ou CEO fraud
Le fraudeur usurpe l’identité du dirigeant ou d’un associé. Il contacte un membre de l’équipe finance en urgence, souvent par email, pour exiger un virement confidentiel. Le message est construit pour créer de la pression temporelle et jouer sur la hiérarchie :
“C’est très urgent, je compte sur ta discrétion”.
Le faux fournisseur
L’escroc se fait passer pour un de vos fournisseurs habituel. Il envoie un email demandant de mettre à jour ses coordonnées bancaires. Le message est souvent accompagné d’un RIB falsifié. Parfois, un faux bon de commande ou une fausse facture vient crédibiliser la demande.
Les faux partenaires ou clients
Certains escrocs prétendent être un de vos partenaires commerciaux, votre avocat ou votre client. Ils demandent le remboursement d’un trop-perçu ou d’un acompte.
Comment les fraudeurs opèrent-ils ?
Les fraudeurs préparent leur attaque bien en amont. Ils mènent une veille ciblée sur votre entreprise : hiérarchie affichée sur LinkedIn, communiqués de presse, mentions légales, signatures d’e-mail… Autant d’informations qu’ils exploitent pour bâtir un scénario crédible.
Ils utilisent des techniques comme :
- Le phishing ciblé ou spear phishing : il s’agit d’envoyer des emails imitant parfaitement ceux d’un de vos fournisseurs ou d’un des dirigeants.
- Le spoofing d’e-mail : l’adresse semble légitime, mais masque une boîte mail frauduleuse.
- La fraude au nom de domaine : création d’un faux domaine très proche de l’original.
- L’usurpation vocale ou vishing : ce sont des appels téléphoniques imitant un ton de voix ou un accent connu.
- L’ingénierie sociale : il s’agit de manipulation psychologique pour vous pousser à agir vite, sans vérification supplémentaire.
Exploitation de périodes sensibles : surcharge de travail, clôture comptable, absence des décisionnaires… Les tentatives sont souvent programmées pour coïncider avec un moment de vulnérabilité.