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Les arnaques aux faux virements bancaires : comment s’en protéger ?

Emma PERRIN

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13 mai 2025

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6 min.

En 2023, les fraudes aux virements ont représenté un préjudice de 312 millions d’euros, selon la Banque de France (1). C’est l’un des rares moyens de paiement où la fraude continue d’augmenter, notamment dans les entreprises, où les virements sont massivement utilisés.

Un email bien formulé, un IBAN modifié, un message pressant : les tentatives sont de plus en plus ciblées et passent souvent inaperçues jusqu’au moment où il est trop tard. Dans cet article, faisons un état des lieux des différentes arnaques aux faux virements bancaires. Découvrez comment elles fonctionnent et quelles sont les actions à mettre en place pour s’en prémunir durablement.

Les mécanismes des faux virements bancaires

Un seul virement mal vérifié peut suffire à faire perdre plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros à votre entreprise. Ces fraudes reposent sur des manipulations simples, mais redoutablement efficaces. Pour les éviter, il faut d’abord comprendre quels sont les types de fraudes et comment elles fonctionnent.

Qu’est-ce qu’une arnaque au faux virement ?

Une arnaque au faux virement bancaire consiste à détourner des fonds de votre entreprise en se faisant passer pour un interlocuteur de confiance. Le fraudeur utilise une tromperie crédible, souvent bien documentée, pour inciter un de vos collaborateur à effectuer un virement vers un compte bancaire.

Ce type de fraude cible en priorité les entreprises, en particulier les directions financières, comptables ou administratives. Les PME, souvent moins bien outillées en matière de contrôle interne, en sont les principales victimes. Une fois le virement exécuté, il est souvent trop tard : les fonds disparaissent rapidement à l’étranger via des circuits complexes.

Les différents scénarios de faux virements bancaires

Les fraudeurs ne se contentent pas d’un seul mode opératoire. Au contraire, ils adaptent leur approche en fonction du profil de votre entreprise et des failles qu’ils identifient dans votre organisation.

La fraude au président, ou CEO fraud

Le fraudeur usurpe l’identité du dirigeant ou d’un associé. Il contacte un membre de l’équipe finance en urgence, souvent par email, pour exiger un virement confidentiel. Le message est construit pour créer de la pression temporelle et jouer sur la hiérarchie :
“C’est très urgent, je compte sur ta discrétion”.

Le faux fournisseur

L’escroc se fait passer pour un de vos fournisseurs habituel. Il envoie un email demandant de mettre à jour ses coordonnées bancaires. Le message est souvent accompagné d’un RIB falsifié. Parfois, un faux bon de commande ou une fausse facture vient crédibiliser la demande.

Les faux partenaires ou clients

Certains escrocs prétendent être un de vos partenaires commerciaux, votre avocat ou votre client. Ils demandent le remboursement d’un trop-perçu ou d’un acompte.

Comment les fraudeurs opèrent-ils ?

Les fraudeurs préparent leur attaque bien en amont. Ils mènent une veille ciblée sur votre entreprise : hiérarchie affichée sur LinkedIn, communiqués de presse, mentions légales, signatures d’e-mail… Autant d’informations qu’ils exploitent pour bâtir un scénario crédible.

Ils utilisent des techniques comme :

  • Le phishing ciblé ou spear phishing : il s’agit d’envoyer des emails imitant parfaitement ceux d’un de vos fournisseurs ou d’un des dirigeants.
  • Le spoofing d’e-mail : l’adresse semble légitime, mais masque une boîte mail frauduleuse.
  • La fraude au nom de domaine : création d’un faux domaine très proche de l’original.
  • L’usurpation vocale ou vishing : ce sont des appels téléphoniques imitant un ton de voix ou un accent connu.
  • L’ingénierie sociale : il s’agit de manipulation psychologique pour vous pousser à agir vite, sans vérification supplémentaire.

Exploitation de périodes sensibles : surcharge de travail, clôture comptable, absence des décisionnaires… Les tentatives sont souvent programmées pour coïncider avec un moment de vulnérabilité.

Pourquoi les entreprises sont-elles vulnérables aux faux virements bancaires ?

Les arnaques aux faux virements bancaires réussissent rarement par hasard. Elles exploitent des failles bien identifiées dans les processus, dans vos outils ou vos habitudes de travail.

Les facteurs internes de vulnérabilité

Plusieurs facteurs internes peuvent faciliter la réussite d’une tentative de fraude :

 

  • Le manque de formation. Si vos collaborateurs ne sont pas sensibilisés aux techniques utilisées par les fraudeurs, ils ne sauront pas identifier un email falsifié ou une demande anormale, surtout si elle émane d’un interlocuteur apparemment légitime. 
  • L’absence de procédures de validation efficaces. Certaines directions financières, qui gèrent quotidiennement les comptes bancaires de l’entreprise, autorisent encore des virements importants sur simple demande par e-mail, sans double contrôle ni circuit d’approbation établi. 
  • Une organisation cloisonnée. Quand les équipes travaillent en silos, une demande urgente peut passer sans vérification croisée. L’information circule mal et les signaux faibles ne sont pas repérés. 
  • Le turnover ou l’absence de certains collaborateurs. En période de congés ou de forte activité, une demande inhabituelle est plus susceptible d’être validée sans prendre le recul nécessaire. 

Les facteurs externes de vulnérabilité

Les menaces ne viennent pas uniquement de l’intérieur. Certaines failles sont aussi liées à l’environnement externe de votre entreprise. Cela concerne en particulier : 

  • L’usurpation de marques connues ou de vos partenaires de longue date : plus la relation est ancienne, plus la vigilance baisse. Un e-mail imitant un fournisseur habituel est plus facilement pris au sérieux.
  • La complexité des échanges internationaux : les virements transfrontaliers, les multiples devises et la diversité de vos interlocuteurs peuvent compliquer la vérification des coordonnées bancaires.
  • La multiplication des outils de communication : e-mails, messageries instantanées, outils collaboratifs : il devient plus difficile de vérifier l’authenticité d’une demande, surtout si elle arrive sur un canal inhabituel.

Comment se protéger efficacement des faux virements bancaires ?

Se prémunir des faux virements bancaires repose sur une combinaison de 3 leviers différents. Ce sont ces éléments qui, une fois alignés, réduisent considérablement l’exposition de votre entreprise au risque.

Former et sensibiliser les employés

La majorité des fraudes réussies impliquent une erreur humaine. Souvent, ce n’est pas un manque de vigilance, mais plutôt un manque d’information qui ouvre la porte à l’attaque. Comprendre comment les escrocs opèrent (par e-mail, par téléphone, via de faux documents, etc.) aide vos collaborateurs à reconnaître les signaux d’alerte. 

Une formation efficace est alors nécessaire. Elle présente aux équipes des cas concrets : 

  • Changement d’IBAN suspect ;
  • demande de remboursement inhabituelle ;
  • message urgent émanant d’un dirigeant supposé.

Certaines entreprises organisent également des campagnes internes de phishing simulé. Ces tests permettent d’évaluer les réflexes en situation réelle et d’ajuster les formations en fonction des résultats. L’objectif ici n’est pas de sanctionner, mais de développer une culture de la vigilance. Chacun est alors capable de prendre du recul avant de valider une opération.

Mettre en place des procédures internes rigoureuses

Votre organisation interne doit aussi aider à limiter le risque d’erreur. Toute demande de modification de coordonnées bancaires doit, par exemple, être vérifiée via un canal indépendant : un appel téléphonique, par exemple, au numéro habituellement utilisé avec le fournisseur concerné. Seule une confirmation hors email permettra de s’assurer de l’authenticité de la demande.

Les virements jugés sensibles, en raison de leur montant, de leur nature ou de leur destinataire, doivent aussi faire l’objet d’un double contrôle. Deux personnes distinctes doivent intervenir avant validation. Ce principe de séparation des tâches est simple à mettre en place et constitue un garde-fou très efficace.

Les instructions de paiement doivent également circuler via des canaux sécurisés, accessibles uniquement au personnel autorisé. Les messageries non professionnelles ou non chiffrées devraient être interdites pour ce type d’échange.

S’appuyer sur des outils bancaires sécurisés

Les solutions bancaires utilisées au quotidien jouent un rôle important dans vos actions de prévention. Pour Memo Bank, la sécurité des paiements repose sur une technologie conçue pour limiter les risques dès la saisie.

Nos API sécurisées permettent d’intégrer les virements à vos outils internes, dans le but d’éviter les copier-coller d’IBAN ou les erreurs manuelles. Les coordonnées bancaires sont automatiquement vérifiées avant l’exécution du paiement. En parallèle, des alertes en temps réel préviennent vos équipes en cas d’activité inhabituelle. Ces signalements permettent d’interrompre rapidement un processus suspect, sans ralentir vos opérations habituelles.

Les solutions de Memo Bank pour prévenir les arnaques aux faux virements

Memo Bank met à disposition de ses clients la possibilité d’automatiser les virements  selon les règles définies par votre entreprise, par exemple lorsqu’une facture est associée à un encaissement identifié ou quand un seuil de trésorerie prédéfini est atteint. Cela limite les interventions manuelles et sécurise le processus.

Chaque événement critique (modification d’un compte, rejet ou autorisation de virement) déclenche une notification en temps réel. L’attribution d’IBAN virtuels facilite la réconciliation et élimine les erreurs d’imputation. Nos chargés d’affaires sont attentifs à toute transaction qui peut paraître inhabituelle et contactent immédiatement leurs clients en cas de doute. Pour mieux vous accompagner, chaque entreprise dispose d’un chargé d’affaires dédié.

FAQ sur les faux virements bancaires

Quels sont les premiers signes d’un faux virement bancaire ?

Une demande de virement urgente, hors procédure habituelle, doit éveiller vos soupçons. Un email qui imite le ton ou la signature d’un dirigeant ou un changement d’IBAN sans validation directe sont aussi les signaux d’un faux virement bancaire.

Que faire si un faux virement a été exécuté ?

Prévenez votre banque sans délai pour tenter un rappel de fonds. Ensuite, informez les autorités compétentes et rassemblez toutes les preuves (emails, pièces jointes, historiques d’échange). Plus l’action est rapide, plus les chances de limiter les pertes sont élevées.

Comment les API bancaires peuvent-elles aider à prévenir les fraudes ?

Les API bancaires permettent d’automatiser les virements selon des règles précises. En évitant les saisies manuelles, elles réduisent le risque d’erreur ou de fraude.

Quelle formation mettre en place pour les équipes ?

L’idéal est de former vos équipes aux scénarios de fraude réels et de simuler des tentatives en interne pour renforcer les réflexes. En résumé, prévoyez des modules courts, pratiques, fondés sur des exemples concrets.

Un faux virement bancaire ne ressemble jamais à une fraude. C’est ce qui le rend dangereux. La demande paraît normale, le ton est familier, l’urgence semble justifiée. Et quand l’erreur est repérée, les fonds ont souvent déjà disparu.

Pour réduire ce risque, il n’est pas nécessaire de tout bloquer ni tout vérifier. Il s’agit plutôt de s’organiser autrement : poser un cadre simple, s’appuyer sur une équipe sensibilisée et utiliser des outils qui signalent les urgences. C’est précisément ce que permet Memo Bank, en combinant technologie bancaire avancée et accompagnement.

Sécurisez vos flux. Gardez la main sur vos paiements. Travaillez avec une banque conçue pour vous protéger. Contactez nous pour plus d’informations.

Source :
(1) Banque de France : rapport de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiements (2023)

Emma PERRIN

Emma PERRIN

Content manager

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