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Fraude au virement : comment la norme VoP va-t-elle impacter vos processus de paiement ?

Emma PERRIN

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15 janvier 2025

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8 min

Le constat est sans appel : 69% des entreprises ont déjà été la cible de tentatives de fraude (Allianz Trade x DFCG 2022). Face à cette menace croissante, et en plus des dispositifs existants, le Conseil Européen des Paiements déploie une réponse réglementaire majeure : Verification of Payee (VoP). Si les équipes financières reconnaissent l’ampleur du risque, elles peinent encore à déployer des dispositifs de protection efficaces.

La norme VoP (Verification of Payee), qui sera appliquée par les banques et prestataires de services de paiement (PSP), devrait être un nouvel élément clé de la lutte contre la fraude au virement. Cette réglementation s’ajoute à des couches de produits, services, processus anti-fraude existants, mais est-ce seulement suffisant ? Cette nouvelle réglementation devra être appliquée par les banques et les établissements de paiement, mais, à par la réduction du risque de fraude, quels seront les impacts potentiels pour les entreprises ? Quelles seront les implications concrètes sur les processus de paiement ? Comment les équipes financières devront-elles adapter leurs pratiques ? Notre analyse décrypte les enjeux et impacts de cette transformation réglementaire pour votre organisation.

Qu’est-ce que la réglementation VoP ?

Introduite par l’Instant Payments Regulation, Verification of Payee vise à renforcer la sécurité des transactions bancaires en vérifiant la correspondance entre le nom du bénéficiaire et le compte bancaire avant l’exécution du paiement. Ce système, qui devra être mis en place au plus tard au 9 octobre 2025, devrait permettre de détecter les erreurs ou les fraudes potentielles en analysant les incohérences entre les informations fournies par le payeur et celles enregistrées. 

Cette vérification implique trois acteurs principaux

  • le payeur (l’initiateur de la transaction), 
  • la banque du payeur (qui effectue la vérification), 
  • et la banque bénéficiaire (qui gère le compte à vérifier).

Du côté des banques, cela va nécessiter l’intégration de systèmes automatisés permettant d’effectuer cette vérification en temps réel, tout en minimisant l’impact sur la fluidité des paiements.

Les vérifications peuvent aboutir sur plusieurs résultats : 

  • correspondance totale ou match
  • correspondance partielle ou close match
  • aucune correspondance ou no match.

Bien que nécessaire, cette nouvelle réglementation ne résout pas tous les problèmes. Si elle représente un pas en avant dans la lutte contre la fraude, elle s’accompagne également de défis techniques et organisationnels.

Les limites et difficultés inhérentes à VoP

Pour les entreprises, cette réglementation soulève des interrogations et des freins potentiels. Son déploiement, encore en cours, risque d’entraîner des ajustements lourds et de ralentir les processus de paiement. Par exemple, les virement groupés initiés par fichiers, plébiscités par les entreprises, vont rapidement poser problème. Difficile dans ce cas d’automatiser une vérification individuelle de chaque bénéficiaire comme l’exige la réglementation.

Le rapprochement des noms des entreprises représente un autre obstacle. Il est possible de faire correspondre un identifiant unique (comme SIREN ou LEI) à un IBAN, cependant, cette solution est peu répandue dans les offres des prestataires VoP, malgré son potentiel, notamment pour les entreprises traitant avec un grand nombre de partenaires. 

Aussi, certaines entreprises utilisent fréquemment des abréviations, des acronymes ou des noms de marque, rendant difficile la correspondance avec leur dénomination officielle. Même complexité pour les fusions et acquisitions et pour les entreprises internationales. En parlant d’international, la norme VoP est européenne, les entreprises devront donc continuer à vérifier les IBANs elles-mêmes pour leurs fournisseurs en dehors de l’Europe.

Il existe un défi majeur en termes de volume de vérifications à réaliser, qui risque potentiellement de demander un peu plus de temps de validation. Les infrastructures bancaires vont devoir se renforcer et les équipes financières s’adapter au changement. Au niveau domestique, le volume annuel attendu est de 2,5 milliards de vérifications, chiffre qui sera bien plus conséquent pour les entreprises. 

En outre, la gestion des écarts entre les données fournies et les informations enregistrées constitue un point sensible. Les banques, tout en respectant les obligations de protection des données, ne pourront ni corriger directement les informations erronées ni communiquer des détails sensibles, ce qui risque de ralentir ou de complexifier la résolution des anomalies détectées.

L’impact de cette nouvelle réglementation pour les entreprises

Au-delà des adaptations faites par les banques et les prestataires de services de paiements, VoP aura des conséquences directes sur les entreprises. Dans la majeure partie des cas, les normes seront respectées (application le 9 octobre 2025 au plus tard) mais avec des systèmes qui ne seront pas adaptés aux contraintes des entreprises, ce qui risque d’engendrer : 

  • des ralentissement des virements à cause du processus de vérification supplémentaire,
  • des frictions potentielles avec les fournisseurs à cause de paiements retardés,
  • une augmentation du risque opérationnel (erreurs humaines) et une perte d’efficacité.

De plus, une tension existe entre l’obligation de moyens (fournir des outils pour se conformer aux normes) et l’obligation de résultats (protéger réellement les entreprises contre la fraude). Les banques traditionnelles doivent repenser leur approche pour trouver un équilibre entre fluidité et sécurité. Soulignons que si une entreprise approuve un virement alors que le matching des informations n’est pas parfait, la responsabilité en cas de fraude repose sur l’entreprise et non plus sur la banque. Cette réalité impose une vigilance accrue de la part des entreprises dans leurs processus de validation.

L’approche de Memo Bank pour lutter contre la fraude au virement

La conviction de Memo Bank est sans équivoque : la technologie recèle encore un immense potentiel inexploité pour lutter efficacement contre la fraude. Nous croyons fermement que, bien au-delà des cadres réglementaires, l’innovation technologique est un levier décisif pour éradiquer la fraude. Depuis plus d’un an, nous travaillons avec des partenaires de référence tels qu’EBA Clearing et Swift pour concevoir des solutions avancées, à la hauteur des défis auxquels font face les entreprises aujourd’hui. Ensemble, nous posons les bases d’une sécurité bancaire plus robuste et plus fluide, adaptée aux besoins concrets des PME et ETI.

Contrairement aux approches traditionnelles qui effectueront Verification of Payee au moment des transactions, Memo Bank entend faire, en plus de la vérification au moment du virement, une première vérification en amont, au moment de l’ajout du bénéficiaire. La lutte contre la fraude est un sujet central chez Memo Bank, et nous croyons dur comme fer qu’il est possible d’éradiquer la fraude, notamment grâce à des systèmes réellement adaptés aux contraintes de nos clients.

Le système de Memo Bank permet également de mettre en place des règles personnalisées pour éviter à nos clients de perdre du temps avec des virements répétitifs à des bénéficiaires connus. Par exemple de valider automatiquement des virements de faibles montants, dont la volumétrie est pré-définie. Cette règle existe déjà pour les paiements récurrents, comme l’explique cet article.

Nous ne nous contentons pas de proposer des outils pour lutter contre la fraude, mais bien un service de confiance. Nous voulons réinventer la sécurité bancaire pour qu’elle soit enfin à la hauteur des attentes des entreprises. Nos chargés d’affaires, toujours disponibles, offrent un soutien personnalisé en cas de doute. Cette proximité renforce la relation que nous construisons avec nos clients.

Conclusion

La mise en place de la réglementation VoP marque une étape importante, mais elle reste insuffisante face à l’ampleur des menaces actuelles. Les dispositifs proposés par la plupart des banques traditionnelles et prestataires de services de paiement se heurtent encore à des limites : complexité, lenteur et un manque d’adaptation aux besoins spécifiques des PME et ETI. La date du 9 octobre 2025 approche à grand pas, les entreprises doivent rapidement savoir dans quelle institution financière ils peuvent placer leur confiance pour gérer leurs liquidités avec fluidité. 

Tout l’équipe de Memo Bank est convaincue que la lutte contre la fraude ne peut plus attendre. C’est pourquoi nous avons fait de la sécurité bancaire une priorité stratégique. Notre approche va au-delà des simples obligations réglementaires : nous visons à offrir des solutions intégrées, fluides et adaptées à la réalité opérationnelle des PME.  Nous proposons des IBAN virtuels permettant de compartimenter les flux financiers et de limiter les risques d’usurpation. Les prélèvements peuvent être bloqués de manière proactive pour éviter les transactions frauduleuses. Notre API facilite l’automatisation et le contrôle des opérations financières, tandis que nos schémas de validation permettent de définir des processus d’approbation rigoureux et adaptés à chaque entreprise. Combinés à une interface intuitive, ces outils offrent un environnement sécurisé et sur mesure pour protéger nos clients contre les tentatives de fraude.

En choisissant Memo Bank, vous choisissez un partenaire engagé et innovant, prêt à vous accompagner à chaque étape pour sécuriser vos transactions tout en facilitant vos opérations. Nos chargés d’affaires peuvent probablement vous aider à protéger votre entreprise : prenez rendez-vous sur cette page pour en savoir plus.

Emma PERRIN

Emma PERRIN

Content manager

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