Les financements court terme se déclinent en plusieurs catégories et sous-catégories. Il faut distinguer principalement les crédits de trésorerie stricto sensu, les mobilisations de créances commerciales, et les crédits sans décaissement, que l’on appelle également crédits par signature. Nous n’oublierons pas de réserver une place particulière aux opérations réalisées par une PME avec ses partenaires étrangers.
Les crédits de trésorerie
Dans cette première catégorie, peut-être la plus répandue, se rangent le découvert et la facilité de caisse. Quoiqu’il soit fréquent de confondre ces deux types de financement court terme, il convient cependant de les envisager différemment. Le découvert est une autorisation permanente, souvent renouvelée à intervalle régulier (généralement 1 fois par an). La facilité de caisse en revanche est limitée dans le temps, car elle permet de répondre à un besoin ponctuel de trésorerie — dû à la saisonnalité de l’activité par exemple.
Les mobilisations de créances
Le recours à la technique de mobilisation de créance vous permet de « monétiser » votre poste client (la somme de ce que vos clients vous doivent). Autrement dit, il s’agit d’accélérer le recouvrement de vos créances en cédant la propriété de celles-ci à un établissement bancaire. Sous un angle juridique, la mobilisation de créance est une opération triangulaire qui met en relation un créancier (le cédant), un établissement de crédit (le cessionnaire) et celui qui devra s’acquitter du paiement (le débiteur cédé).
Concrètement, contre remise d’une traite (lettre de change ou billet à ordre) ou d’une facture, votre banque vous versera immédiatement une somme d’argent sous déduction d’agios (l’intérêt que la banque vous facture en contrepartie du crédit qu’elle vous accorde). Cela vous permet de reconstituer immédiatement votre trésorerie, sans attendre l’échéance convenue avec votre client pour encaisser le paiement d’une prestation ou d’une vente de marchandises.
Il est en effet d’usage à l’occasion d’échanges commerciaux de consentir des délais de règlement pouvant aller de 30 jours dans le cadre de la loi LME ou davantage (60 ou 90 jours) lorsque des clauses spécifiques ont été négociées entre les parties. La mobilisation de créance peut prendre différentes formes :
- L’escompte de lettre de change (LCR) ou de billet à ordre (BOR) : ce mode de financement du BFR permet à une entreprise d’obtenir immédiatement le règlement d’un effet de commerce sans attendre son échéance.
- Les avances dans le cadre de la loi DAILLY : cette opération est similaire à l’escompte à cela près que la banque avance de l’argent à son client contre remise d’une facture au lieu d’une traite.
- L’affacturage s’apparente à une solution globale de financement du poste client. À la différence de la Loi DAILLY, qui peut ne concerner que des opérations de cessions ponctuelles.
Les crédits par signature
À défaut de conforter votre trésorerie en vous accordant un découvert ou en vous avançant une somme d’argent à l’occasion d’une mobilisation de créance, la banque peut vous éviter certains décaissements. Elle engage pour cela sa signature vis-à-vis d’un tiers auquel, sans son intervention, vous devriez verser une somme d’argent. On répertorie ainsi dans la catégorie des crédits par signature, toutes les cautions que les banques peuvent émettre pour le compte de leurs clients. Il s’agit notamment d’actes délivrés dans le cadre de l’exécution d’un marché, tels que :
- des cautions de bonne fin ;
- des cautions de sous-traitance ;
- des cautions de restitution d’acompte.
Le financement du BFR pour les entreprises qui importent ou qui exportent
Les banques proposent aux entreprises qui importent et à celles qui exportent des financements adaptés à leurs besoins bien particuliers Comme les délais de règlements à l’international peuvent être particulièrement longs, les banques financent le BFR des importateurs et des exportateurs au moyen de financements qui ont pour particularité de sécuriser les transactions des entreprises en question. Ces concours court terme s’apparentent dans leur forme à ceux déjà énumérés. Ils peuvent occasionner un décaissement, engager la signature d’une banque, ou s’opérer par mobilisation de créance :
- Les avances en devises : ce sont des opérations au travers desquelles les banques prêtent à des entreprises importatrices ou exportatrices des sommes d’argent exprimées en monnaies étrangères. Ce type de ligne de crédit permet aussi d’encadrer le risque de change. Les avances en devise seront le plus souvent adossées à une opération d’achat, ou à une vente à terme de la monnaie concernée. L’entreprise qui en bénéficie pourra ainsi s’assurer contre une variation des cours.
- Les crédits documentaires : il s’agit d’une solution universelle dans le domaine du commerce international. Le crédit documentaire permet de sécuriser des transactions commerciales entre importateurs et exportateurs.
- Les mobilisations de créances nées sur l’étranger (MCNE) : ce concours court terme reprend le mécanisme de la Loi DAILLY, mais il ne concerne que les créances nées dans l’hexagone. Le recours à la MCNE consiste donc à céder à une banque des créances détenues sur des clients étrangers afin de disposer immédiatement de liquidités qui seront avancées par la banque.