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Écrit par Brice Boulesteix
Publié le
Pourquoi les PME paient leurs cartes bancaires plus cher
La newsletter Memo Bank du 11 février 2022.
Bonjour, vous lisez la newsletter de Memo Bank, la nouvelle banque indépendante pour les PME. Si vous nous suivez déjà depuis quelque temps, merci beaucoup. Et si vous nous découvrez tout juste, bienvenue à vous.
À lire
Comment peut-on payer sa carte bancaire ?
Imaginez ce que vivent les banques en ligne. Vous allez voir des particuliers en leur disant « ouvrez un compte dans ma banque en ligne, vous n’aurez rien à payer pour votre carte haut de gamme, et vous recevrez 100 € à la signature ». Que vous répondent les particuliers ? Quelque chose comme « merci, mais je préfère payer 7,90 € par mois pour ma carte d’entrée de gamme dans ma banque traditionnelle ». Comment croire que les individus sont des agents économiques rationnels après ça ? Alors que 59 % des Français estiment que le pouvoir d’achat devrait être au centre de la campagne présidentielle, comment expliquer que des particuliers acceptent encore de payer près de 100 € par an pour une carte bancaire qui pourrait leur être offerte dans un établissement équivalent ?
C’est précisément la question que vient de poser Le Monde dans un article intitulé Qui paie encore sa carte bancaire ? À cette question, la réponse semble être : pas mal de monde en fait. De quels ordres de grandeur parlons-nous ici ? D’après la Banque de France, en 2018, moins de 10 % des Français disposaient d’un compte dans une banque en ligne — les fameuses banques qui proposent des cartes haut de gamme gratuites. Dit autrement, plus de 90 % des Français paient probablement quelques euros par mois pour disposer d’une carte de paiement inférieure à celle qu’ils pourraient avoir gratuitement dans une banque en ligne — sans prendre plus de risques au passage.
L’argent déposé sur le compte d’un particulier chez Boursorama, la banque en ligne détenue par la Société Générale, est couvert par les mêmes garanties que l’argent déposé dans une agence de la Société Générale elle-même. Boursorama comme la Société Générale sont des établissements de crédit et les dépôts qui leur sont confiés sont couverts par le Fonds de garantie des dépôts et résolution (FGDR) — à hauteur de 100 000 € par compte et par personne. Dans ces conditions, le client de la Société Générale qui paie 135 € par an pour sa Visa Premier subventionne indirectement la Visa Ultim que Boursorama offre aux clients de sa banque en ligne. Situation paradoxale dans laquelle des particuliers choisissent de payer plus cher pour avoir accès à la même chose en un peu moins bien.
Qu’en est-il chez les PME ? Si les particuliers ne font pas toujours des choix rationnels en matière de services bancaires, les dirigeants, eux, font attention à leur trésorerie et ne disent jamais non à de potentielles économies, n’est-ce pas ? Malheureusement pour les dirigeants, les banques en ligne s’intéressent plus aux particuliers qu’aux entreprises. Il n’y a donc pas vraiment d’équivalent aux banques en ligne dans le monde de la banque pour les entreprises. Et quand les banques en ligne acceptent de servir des entrepreneurs, elles se limitent généralement aux entreprises individuelles, c’est-à-dire aux travailleurs indépendants, pas aux PME. Il s’ensuit que les dirigeants de PME ont le choix entre : des banques traditionnelles, qui font systématiquement payer les cartes bancaires, ou des fintechs, qui proposent des tarifs plus avantageux, certes, mais qui n’ont pas le statut de banque, et qui n’offrent donc pas les mêmes services et les mêmes garanties qu’une vraie banque.
Pour leurs cartes de paiement, les dirigeants de PME doivent donc arbitrer entre sécurité et simplicité. S’ils optent pour les cartes de leur banque traditionnelle, ils sont sûrs de pouvoir dormir tranquilles et d’avoir accès à des cartes à débit différé par exemple, mais cette tranquillité et ces services ont un coût. Et s’ils optent pour les cartes des fintechs, ils peuvent réduire leur facture bancaire, mais ils doivent s’asseoir sur certains services et sur certaines garanties. On peut comprendre que les banques traditionnelles ne se pressent pas pour rendre gratuits les services qu’elles font actuellement payer à prix d’or aux PME. On peut aussi comprendre que les fintechs ne s’empressent pas d’accéder au statut de banque, statut qui les soumettrait à bien plus de contraintes réglementaires. Mais cette situation est-elle tenable ? Ou sommes-nous en passe d’assister à la transformation du marché de la banque pour les entreprises, comme nous avons assisté à la transformation du marché de la banque de détail sous l’impulsion des banques en ligne ?
P.-S. Hasard du calendrier : Memo Bank propose désormais des cartes Visa corporate à débit différé. Pourquoi choisir entre la sécurité d’une banque et la simplicité d’une fintech quand on peut avoir les deux ?
Les préoccupations qui préoccupent les dirigeants de petites PME
D’après l’INSEE, la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) regroupe les entreprises qui comptent moins de 250 salariés et qui font moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Dans le groupe des PME, on trouve donc des entreprises qui emploient 3 salariés comme des entreprises qui en emploient 237. Pourtant, rien ne ressemble moins à une entreprise de 3 salariés qu’une entreprise de 237 salariés. Quand on s’intéresse aux PME, il n’est donc pas inutile de casser la très grande famille des PME en sous-familles plus précises, pour traiter le cas des « petites PME » à part.
Ça tombe bien, car l’INSEE a créé la sous-catégorie des micro-entreprises (MIC) pour regrouper les PME qui emploient moins de 10 salariés et font moins de 2 millions de chiffre d’affaires par an. Voyez les MIC comme une sous-partie des PME. On parle aussi de très petites entreprises (TPE) pour désigner les MIC, mais les TPE n’existent pas vraiment dans le lexique de la comptabilité nationale ; seules existent les MIC. Que vous les appeliez MIC ou TPE, les PME de moins de 10 salariés emploient au total 2,3 millions de personnes en France — toujours d’après l’INSEE.
Comment vont les dirigeants de MIC, ces petites PME qui emploient moins de 10 salariés ? Pour le savoir, les experts-comptables ont interrogé un échantillon de 4 433 clients, échantillon composé à 85 % d’entreprises de moins de 10 salariés — des TPE/MIC donc. D’après l’étude du groupement d’experts-comptables Cercle Perspectives, 73 % des dirigeants de MIC pensent que leur chiffre d’affaires 2022 sera au moins égal à leur chiffre d’affaires 2019, signe que la crise n’est plus qu’un mauvais souvenir pour les trois-quarts des TPE.
Signe que le télétravail n’est pas une mode passagère, mais un mode de travail parti pour rester, même les TPE doivent désormais se positionner sur le sujet. Parmi les dirigeants sondés par les experts-comptables, seuls 17 % estiment que leurs métiers sont compatibles avec le travail à distance. Et parmi les chefs d’entreprise qui doivent composer avec le télétravail, 38 % déclarent voir ce mode de travail d’un mauvais œil. Les experts-comptables notent que les TPE qui se méfient du télétravail sont aussi celles qui ont du mal à recruter en ce moment. Pour les métiers qui peuvent être exercés en partie à distance, la question du télétravail se pose donc, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise concernée — les TPE n’y coupent pas.
À parcourir
D’après la Caisse des dépôts et consignations (CDC), plus de 6 milliards d’euros dormiraient actuellement sur des comptes laissés à l’abandon. Dans le doute, utilisez le moteur de recherche de la CDC pour vérifier que vous n’avez pas deux ou trois milliards en déshérence quelque part. francetvinfo.fr
Les cartes de paiement Memo Bank sont disponibles. Il s’agit de cartes Visa corporate à débit différé qui vous permettent de tout acheter, tout de suite, sans affecter votre trésorerie aussitôt. memo.bank/magazine
La Banque de France a étudié les conséquences économiques qu’aurait une transition écologique désordonnée — trop tardive ou trop rapide. Les industries qui émettent beaucoup de dioxyde de carbone pourraient s’effondrer à partir de 2030 sous la pression de taxes de plus en plus élevées. blocnotesdeleco.banque-france.fr
Apple va bientôt permettre aux entreprises d’accepter les paiements sans contact (par mobile ou par carte bancaire) avec un simple iPhone en guise de terminal d’encaissement. apple.com
Les assises du rebond (le nom n’est pas de nous) auront lieu le mardi 15 février, à 10 heures, en visio-conférence. Au programme : des conseils pour aider les entrepreneurs qui traversent actuellement une mauvaise passe. Inscription gratuite. eventbrite.fr
Si votre entreprise emploie au moins 50 salariés, alors il ne vous reste plus que quelques semaines pour calculer et publier votre index d’égalité professionnelle. travail-emploi.gouv.fr
Des chiffres
44 %. C’est la part des chèques, en valeur, dans la fraude aux moyens de paiement, d’après les derniers chiffres de la Banque de France. Pour le dire plus clairement, sur 100 € interceptés par les fraudeurs lors de paiements, 44 € ont été interceptés lors de paiements par chèque — alors que seuls 4 % des transactions sont réglées par chèque. Pire, la part de fraude sur les chèques est en hausse, alors même que le volume des transactions réglées par chèque est en baisse. L’utilisation des chèques recule donc partout, sauf chez les fraudeurs.
Des lettres
« Personne ne travaille que pour de l’argent, personne n’a de comportement d’achat entièrement rationnel. »
— Bernard Maris (2014). Houellebecq économiste.
À pourvoir
Sécurité. — Nous cherchons un ou une security manager. Si vous aimez veiller sur la sécurité d’une banque comme un meunier veille sur son moulin, écrivez-nous.
Service client. — Nous recrutons une personne au poste de payment manager pour rejoindre notre service client. Si vous parlez couramment SEPA, et si vous savez que « SWIFT » ne désigne pas uniquement l’auteur des Voyages de Gulliver, faites-nous signe.
Back-end. — Nous cherchons un développeur ou une développeuse back-end pour rejoindre notre équipe technique. Goût pour les claviers mécaniques apprécié, mais facultatif.
Communication. — Nous cherchons une plume pour nous rejoindre en tant que responsable communication. Si vous savez qu’on ne dit pas « digital » pour dire « numérique », écrivez-nous.
Business. — Nous cherchons un ou une inside sales pour un stage de fin d’études de 6 mois. Notre avis : bon moyen de mettre un pied dans l’industrie bancaire sans devoir aller à La Défense tous les matins.
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